Souvenirs...

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Je déboule dans le bureau de mon père. Il relève la tête de ses papiers et me regarde en fronçant les sourcils. Il s'installe mieux dans son siège et m'incite à parler.

- La nouvelle, qui est-elle ?

- Qu'est ce que j'en sais ?

- Elle a été mordue. Elle porte la marque des BR. Un vampire de ce clan de chasseur la mordue. Elle ne peut pas être humaine !

- Les BR ne suivent pas le code, leurs vampires ont bien dû mordre des humains.

Je serre les poings. Restant silencieux, je n'arrive pas à trouver une explication à cette histoire. Au final, mon père n'a pas voulu m'en dire plus et m'a laissé seul avec mes pensées. De retour au bâtiment où nous logions, je suis allongé sur mon lit à regarder le plafond. Ça devient une habitude chez moi. Je ne sais pas trop quoi penser de cette marque qui tâche le cou de cette fille et encore moins de quelle nature elle est. Je n'aime pas ne rien savoir et j'ai l'impression d'être dans un brouillard profond.

Ley, avec son habitude de toujours s'incruster dans ma chambre sans que je le veuille, me regarde avec un grand sourire et les mains autour de sa tête. Qu'est ce qu'elle peut être exaspérante cette fille quand elle le veut. Quand je pose les yeux sur elle, une faim immense s'insinue en moi. Ça doit faire trois jours que je n'ai rien mangé, les humains ne m'attirant pas comme leur nourriture, j'avais fait un régime à ma façon. Mais avoir un vampire près de moi, presque complètement dénudé c'était tentant. Car il faut le dire, les vampires femelles ont vraiment un charme à elles, et Ley à la fâcheuse manière de se balader dans le dortoir en culotte et débardeur.

- Arrête de penser à cette humaine.

- Pourquoi je ferais ça ?

- Parce que moi je veux m'amuser.

Elle passe ses jambes autour de moi et me regarde de ses deux noisettes perdue dans ses yeux. Dans cette position elle me laisse une bonne vision de sa poitrine, ce qui n'est pas pour me déplaire. Oui, on a tous des pulsions à satisfaire, plus pour moi depuis que je suis un vampire. Elle m'embrasse et je me laisse aller jusqu'à ce que la faim soit trop forte. Avec Ley, j'ai appris à me maîtriser et ne pas tuer un surnaturel par faim. J'inverse la situation et une fois au dessus d'elle, je plante mes crocs dans son épaule puis dans son cou et me laisse totalement aller. Ma partenaire ne dit rien et semble apprécier.

Quelle meilleure façon d'oublier les petites humaines prétentieuses et les cris de mon cœur.

À seize heures, mon réveil sonne et je grogne. Je hais toujours autant le décalage que me fait endurer cette académie. Si je ne voulais pas protéger ma famille, je serais resté à la lumière du jour. Ley se réveil à l'instant et me fait un grand sourire. Les morsures sur son corps ont déjà disparues. Je me lève sans grande conviction, suivis de la blondasse dans mon lit. Elle pose une main froide sur ma joue et se volatilise. Enfin débarrasser d'elle. Je l'adore mais quand elle fait la petite amie transit, je ne peux pas la supporter. Je n'ai pas de sentiments pour elle, et je n'en aurais jamais pour les êtres comme nous... Enfin du moins des sentiments amoureux.

Une fois au bâtiment cours, je n'écoute que d'une oreille le cours tout en écrivant sur mon bloc note ce que déblatère le prof. Je n'ais pas besoin de suivre des cours vu que je n'ai pas l'intention d'avoir un métier reconnu où il faut le plus gros diplôme possible.

Comme à son habitude, la petite blonde qui hante mes pensées vient s'asseoir auprès d'un arbre et commence à écrire. Elle lève les yeux vers moi et bizarrement elle me sourit alors qu'hier elle me faisait comprendre qu'elle ne me portait pas dans son cœur. Je reste bouche bée face à sa beauté comme à chaque fois mais cette fois je reste figé par son caractère bipolaire. Ses lèvres se mettent à remuer et j'entends en me concentrant qu'elle m'attend. Sans plus attendre je range mes affaires et me lève, ce que le professeur n'apprécie pas et me crie de me rasseoir mais je ne l'écoute plus, je suis trop pressé de sortir et de mettre les choses au clair avec cette fille dont je ne sais toujours pas le nom.

- Tu en as mis du temps.

- Je ne peux pas aller plus vite que le vent.

Enfin si elle savait à quelle vitesse je peux aller. En réponse à ma remarque une bourrasque soulève ses cheveux longs recouvrant son visage et laissant apparaître la rose dans son cou. Une fois s'être libérée de sa tignasse elle me sourit.

- Le vent n'est pas de ton avis.

Je souris. Elle a raison, mais elle ne le saura jamais. Je m'assoie près d'elle alors qu'elle range son calepin comme si elle ne voulait pas que je lise ce qu'elle écrit.

- Tu t'appelles Jayden, c'est ça ?

- Et toi ?

- Je m'appelle Alice.

Elle regarde le ciel et admire les étoiles. Je ne sais pas quoi dire ni quoi faire. Je n'ai pas l'habitude de parler de tout et de rien et je ne veux pas tout gâcher en parlant de nouveau de sa marque.

- Pourquoi tu es dans cette académie ?

Elle tourne son visage vers moi et je me perds dans ses yeux bleus foncés.

- Parce que je n'ai plus de famille. Et toi ?

- Parce que je veux protéger la mienne.

C'est sortit tout seul et je ne sais pas du tout comment me rattraper. Il ne faut pas qu'elle me pose des questions. Elle me regarde tristement.

- On n'a pas des vies faciles.

- Qu'elle est la tienne ?

- Il est trop tôt pour ça monsieur le prétentieux.

- Mince je pensais que tu avais oublié.

- Ce n'est pas moi qui ais un uniforme blanc.

Je rigole de bon cœur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas prit le temps de rire.

Les Deux Frères (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant