[Ace xR] Pourquoi...?

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(Ceci n'est pas une demande. Attention, ce OS peut heurter la sensibilité des plus jeunes.)

Rien.

Juste le vide.

Je ne pense plus à rien. Et, en même temps, ma tête est saturée de bruits.

Ils ne veulent pas s'arrêter. Peu importe où je suis, peu importe ce que je fais.

A chaque regard dans la rue, à chaque rire, j'ai l'impression qu'on se moque de moi.

A chaque compliment, je cherche l'erreur.

J'ai l'impression d'être seule contre le monde entier.

Mais je ne veux pas être toute seule. Je veux être entourée, je veux être aimée.

Je veux être utile aux autres, et j'aimerais que les autres m'aiment.

Peut-être est-ce pour cela que je ne peux m'empêcher de tout le temps vouloir rendre service? Peu importe si on me le rend, je ne peux m'en empêcher.

Je veux donner, tout ce que je possède. Mais je ne souhaite rien en retour. Juste être remerciée, juste un sourire. Juste une parole bienveillante.

Chaque seconde qui s'écoule, chaque minute, je les passe à m'assurer que les gens ne manquent de rien, qu'ils sont heureux.

Mais qui s'assure que moi, je vais bien? Que je ne manque de rien?

Je veux être entourée. Je veux qu'on me serre dans ses bras. Mais je ne supporte pas qu'on me touche.

Comme je suis contradictoire. 

Comme je suis pathétique.

A priori, je suis mature.

C'est faux. J'ai juste grandi trop vite. Sans le vouloir. Contre mon gré. Car l'on m'a arraché mon enfance.

Comment imaginer le meilleur, alors que le pire s'est toujours rendu complice de ma triste vie?

L'on me dit souvent que je suis beaucoup trop gentille. Mais je ne sais pas comment changer ça. Je n'ai pas envie de le changer.

Ma gentillesse est tout ce qu'il me reste. Face à la méchanceté du monde.

Si vous me l'enlevez, que me reste-t-il?

Que me reste-t-il si je ne peux même plus être moi-même?

De toute façon, je n'ai jamais su ce qu'était être soi-même. Ou peut-être l'ais-je su, lorsque j'étais encore enfant, quand je riais encore sincèrement.

Comme j'aimerais pouvoir revenir à cette époque. Où tout semblait tellement plus simple, où papa et maman choisissaient comment j'allais m'habiller, où je pouvais encore embrasser la joue de ma chère maman.

Où je pouvais encore regarder mon père dans les yeux sans ressentir cette culpabilité qui me scie le ventre.

Je suis toujours malade. Même en été, je suis enrhumée.

Mon propre corps me dit-il qu'il arrive à bout? Qu'il n'en peut plus, de donner sans jamais recevoir?

Mon propre corps me rejette-t-il?

Suis-je devenue aussi désespérée, pour m'accrocher à des espoirs vains? Des médicaments.

Pff. Comme s'ils pouvaient m'aider à quoi que ce soit.

Rien. Rien n'a changé.

Et rien ne changera jamais.

Car je suis pourrie. Je suis foutue. Bonne à jeter.

Mais, au fond de moi, je sais que je n'ai pas envie.

Pourquoi? Pas pour moi, encore une fois.

Non. Je veux rester en vie pour les autres. Car les gens que j'aime seront tristes si je pars pour toujours.

Ou du moins j'aimerais le penser.

Je ne veux plus revoir mon père pleurer. Plus jamais.

Je veux qu'il soit heureux, car il le mérite.

Mais moi, est ce que je le mérite? Est ce que je mérite vraiment de rester en vie, alors même que celle qui me l'a donnée s'est enlevé la sienne?

Alors même que la douce chaleur de ses câlins n'est plus qu'un lointain souvenir, qui ne cesse de s'obscurcir au fil des années qui s'écoulent, mornes et sans saveur?

Depuis quand oublie-t-on le visage de sa propre mère? Depuis quand se fait-on trahir par sa propre famille, par son propre frère?

Pourquoi?

Pourquoi tout ça?

Pourquoi n'ais-je plus goût à rien, pourquoi est-ce que je veux plus être moi-même?

Comment en suis-je venue à me détester autant? A détester ce reflet dans le miroir?

Pourquoi ne me reste-t-il plus que mes yeux pour pleurer?

L'on dit souvent qu'après chaque épreuve, après chaque difficulté, l'on obtient quelque chose à la hauteur de la souffrance qu'on a endurée.

Mais cela fait des années que je sombre dans cet enfer, et je n'en vois pas la sortie. Ou bien, fais-je exprès de ne pas la voir?

Est ce que cette sensation, qui me scie le ventre et me rend malade, n'est-elle pas devenue, à sa manière, une sorte de confidente? A qui je peux confier toutes mes peurs, mes craintes, sans risquer d'être jugée?

Mais elle ne répond toujours pas. Cette sensation se contente de rester là, sans rien faire. Elle me regarde juste. Peut être attend-t-elle que je me décide à faire le premier pas?

Mais je n'ai pas envie de le faire. J'ai peur. Peur de ce qu'il peut y avoir de l'autre côté.

Peur d'être heureuse, en somme? Ou bien peur de souffrir à nouveau, quand le bonheur sera de nouveau partit?

C'est à chaque fois pareil. A chaque fois que je pense l'effleurer du doigt, à peine l'ais-je touché, qu'il s'enfuit loin devant, là où je ne peux plus le voir.

Là où réside le bonheur.

Mais où il m'est interdit d'aller.

Je décide donc de faire le pas en avant.

Je décide de mon destin.

Je décide de sauter.

Je décide de renoncer à la vie.

Car elle n'a pas voulu de moi. Pourquoi voudrais-je d'elle, dans ce cas?

Adieu.

J'espère que tu ne seras pas triste. Car c'est la dernière chose dont j'ai envie.

C'est ce qui me fait le plus peur.

Le regard des autres.

Décevoir ceux qui me sont chers.

Je ne peux plus continuer à faire semblant. Je ne veux plus continuer.

Adieu, Ace.

Je t'aime.

One Piece x Reader // One-Shots (Volume II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant