One Piece x Reader // One-Shots (Volume II)

[Marco xR] Encore Demain

(Spoils pour les derniers scans de One Piece! C'est-à-dire ceux qui concernent Wano)

Est-ce que tu te souviens, Marco?

La fois où nous avons échoué sur cette île mystérieuse, avec Père et tous les autres?

Nous avions appris, un peu plus tard, que l'île en question avait en fait un nom, et qu'il s'agissait de la célèbre patrie des Wa.

Nous étions deux enfants, à l'époque. Turbulents, pleins de vie, fraîchement arrivés sur cet immense navire, qui allait par la suite devenir notre maison, notre foyer.

Nous étions deux orphelins. Deux rejets de la société. A qui il avait été donné une seconde chance, la chance de faire quelque chose de leurs misérables existences.

-Qui est partant pour aller explorer?

Tout de suite, toi et moi, nous avions sauté sur l'occasion. Nous avions soif d'aventures, de connaissances et de découvertes.

Mais même ainsi, nous n'avions pas été autorisés à partir à la conquête de cette île fabuleuse. J'avais boudé dans mon coin durant de longues heures, mécontente que Père me refuse quelque chose. J'étais quand même sa petite fille adorée!

Heureusement, tu avais finalement pu échapper à la surveillance des adultes, qui t'avaient interdit de me voir tant que je n'aurais pas accepté la réalité, et tu m'avais rejointe. De ta personnalité pétillante, tu m'avais redonné le moral en un instant. Tout avait été oublié par ton sourire éclatant.

les choses s'étaient accélérées par la suite. Un nouveau venu sur le navire, aussi bizarre qu'amusant. Oden. Les années s'étaient écoulées, et pas un seul instant je n'ai regretté être montée sur ce bateau en forme de baleine.

Nous étions inséparables, tous les deux. En même temps, tout nous rapprochait: nos passés tumultueux, notre appartenance à cet équipage, non, à cette famille, nos caractères si complémentaires, et par la suite, nos sentiments.

Cela s'était fait tout naturellement. Toute notre vie durant, nous n'avions cessé de nous rapprocher. Encore et encore. 

Le premier baiser que nous avons échangé, alors que nous n'avions que dix-sept ans, restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Tu étais celui qu'il me fallait. C'était ainsi, et pas autrement. Inévitable.

Et, visiblement, je n'étais pas la seule à penser de la sorte.

Car, quand nous avions été, un soir comme un autre, pris sur le fait, la rumeur s'était répandue telle une traînée de poudre sur le Moby Dick. Et la réaction, bien loin d'être négative, nous avait comblés de joie. De gêne, également, mais c'était une tout autre histoire.

Tout le monde s'était mis à chanter, danser, à venir nous féliciter, nous envoyant des "enfin!" ou des "il était temps!" à n'en plus finir.

Après le départ de Oden et de sa petite famille, retournés dans leur pays d'origine, nous étions devenus la toute nouvelle distraction. A chaque fois que nous croisions un membre d'équipage, celui-ci nous regardait en agitant ses sourcils de manière totalement ridicule, l'air de dire: "ça va les amoureux?"

Moi, j'étais rouge de gêne à chaque fois. Toi, tu ne pouvais pas dire mieux. Nous étions deux parfaits idiots amoureux.

Et cela ne s'était pas arrangé avec le temps. Malheureusement? Je ne crois pas, non.

Car c'était cette innocence, cette constante découverte de l'autre, qui nous avait soudés. Les épreuves que nous avions endurées, elles nous avaient rendues plus forts.

Ensemble.

Et cette épreuve-ci ne faisait pas exception à la règle.

Certes, nous avions presque tout perdu, à cause de cette foutue guerre.

Notre Père, notre frère, ainsi que notre foyer.

Mais, Marco, tu le sais bien, au fond de toi.

Il nous reste quelque chose.

La flamme de l'espoir n'est pas encore totalement éteinte.

Aussi longtemps que nous serons ensembles, tout ira bien. Je te l'ai déjà dit, et répété. Tu peux me croire. Tu en as le droit.

Peu importe les obstacles, nous les surmonterons. Car nous sommes forts.

Je ne te demande pas de sourire. Pas tout de suite, en tout cas. Moi-même je n'y arrive pas.

Mais, s'il-te-plaît, garde espoir. Tout n'est pas perdu.

Héhé.

Tu veux que je te dise?

Sans toi, je ne suis rien. Si j'ai pu survivre jusqu'ici, c'est uniquement grâce à toi. A toi, mais aussi à notre amour.

Maintenant, il faut que nous allions de l'avant. Au nom de tous ceux qui ont perdu la vie. Nous devons vivre pour eux, pleinement et sereinement.

C'est un nouveau départ, pour nous deux. Installés sur cette île, qui avait une place si spéciale dans le cœur de notre Père, nous pouvons le faire.

Nous avons une petite maison, des connaissances, une nouvelle vie. Et, même si le passé revient encore nous hanter, que nos rêves nous font replonger dans l'enfer de cette journée funeste, nous serons forts.

Tu vois, tu commences déjà à sourire de nouveau.

Ahahah! Ne fais pas l'innocent, je t'ai vu tu sais! Et tu peux grogner tant que tu veux, tu ne pourras pas enlever cette couleur rouge de tes joues! Je te connais si bien!

Oh... Voilà quelque chose que je n'avais pas prévu...

Toi, me serrant dans tes bras ainsi...?

Pourquoi me remercies-tu...?

Je n'ai rien fait d'extraordinaire...

Je n'ai fait que ce que mon cœur me criait de faire.

Je n'ai fait que t'aimer. Encore aujourd'hui. 

Et encore demain.