II - Chapitre 1 : L'accident de voiture

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Bonjour à tous ! J'espère que vous allez tous biiien ! 

Allez, c'est parti pour la seconde partie ! Donc ce sera un premier chapitre très calme, avec un bilan et des rappels histoire de commencer en douceur ahah. J'espère que ça vous plaira quand même ahah. 

Bonne lecture ! 


Chapitre 1 : l'accident de voiture.

-Arthur, regarde des deux côtés avant de traverser ! Tu n'as pas entendu ? L'ami de Victoria s'est fait renversé par une voiture ! Tu veux qu'il t'arrive la même chose ?

-J'ai toujours dit que la prolifération de voiture serait dangereux pour nous. Le pauvre gamin, dans la fleur de l'âge ...

-Mais c'est l'adolescence, ça. Combien parie-t-on qu'il était bourré sur la voie publique ? J'ai vu la petite Bennett se bourrer la gueule avec son frère l'été dernier, pas de doute qu'elle ne doit pas fréquenter que des saints dans son école ... d'ailleurs il faut bien l'alcool pour supporter l'Ecosse. Franchement ces jeunes de nos jours ...

Chaque villageois y allait de son petit commentaire, de sa petite interprétation : la faute à la voiture, au garçon, à l'alcool. On s'en servait comme d'un sermon au mieux, ou comme d'un ragot juteux qui en amenaient d'autres – ceux-ci parfaitement inventés, déduis d'une fausse conclusion. A Terre-en-Landes, peu de choses croustillantes passaient sous la dent des villageois. Alors lorsque le Pasteur Bennett avait admis à l'épicière Elizabeth Fisher que sa fille avait subi la perte d'un ami très cher, renversé par une voiture près de son pensionnat en Ecosse, ça avait fait le tour du village. Cette simple phrase, faite simplement pour expliquer la morosité soudaine de la si vive Victoria, avait vite était répétée, déformée et amplifiée. Après un mois, les gens en parlaient toujours impunément au coin de la rue, chaque fois qu'une remarque sur la sécurité routière ou l'alcoolisme juvénile était prononcée, sans se soucier de vérifier qui entendaient leurs absurdités.

J'étais la petite Victoria Bennett, la gamine qui avait pris une cuite avec son frère l'été dernier, la fille du Pasteur et également la pauvre enfant qui avait perdu son ami dans un tragique accident de voiture. Et contrairement à ce que pensaient mes voisins, j'entendais tout ce qu'il se disait sur le village.

Assise sur la balançoire la plus haute du parc de jeu pour enfant, j'agitai passivement mes jambes dans le vide, mes orteils nus frôlant le sol sableux par intermittence. L'Angleterre connaissait l'un des ses étés les plus chauds, et j'avais relevé mes boucles brunes sur le sommet de ma tête, et sortis les shorts et les débardeurs. Cette partie du parc était à l'ombre de quelques frênes et j'appréciais grandement la fraicheur que cela m'apportait. La sueur collait les mèches qui s'échappaient de mon chignon contre ma nuque et les tempes, et mes mains moites glissaient sur les cordes de la balançoire. Des voix lui parvenaient de l'autre côté de la haute haie d'arbustes qui coupaient le parc de la route adjacente : j'étais persuadée qu'il s'agissait d'Elizabeth Fisher l'épicière et de son mari Gordon :

-... Regarde franchement comment roule Jane Cooper : elle a son permis depuis à peine deux semaines et elle file déjà comme une cingée ...

-Dans quelques jours on apprendra qu'elle a renversé quelqu'un ...

Je levai les yeux au ciel, flottant entre colère et douleur sourde. Agitant toute ma petite carcasse, je mis la balançoire en mouvement. Les anneaux de fer grincèrent l'un sur l'autre en un gémissement d'agonie qui était insupportable, mais sonore. De l'autre côté de la haie, les voix des Fisher s'étaient tues et les pas précipités m'indiquèrent qu'ils quittaient la place. Satisfaite, je laissai la balançoire osciller jusqu'à ce qu'elle s'immobilise. Les derniers grincements résonnèrent tristement dans le parc avant qu'il ne replonge dans le silence.

Ombres et Poussières [I-II]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant