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Prologue

Bonjour, je vous conseille, pendant la lecture de cette partie, d'écouter le concerto pour violon disponible dans les liens externes. Il apportera une dimension supplémentaire à l'histoire.

Vous n'avez pas à lire mon autre livre pour comprendre l'histoire. Je vous souhaite une bonne lecture !

Bleedingtown, la ville qui saigne, ou la ville saignante, dont les bâtisses rappellent les magnifiques bâtiments de l'architecture victorienne londonienne du 19ème siècle.

Portant une longue robe en velours rouge foncé , j'avançais dans la salle de concert, mon violon dans ma main droite, tremblante.

Les applaudissements ne me faisaient plus rien. Avec lenteur, je portais l'archer jusqu'à mon instrument. Silencieuse. Les musiciens attendaient, derrière, que je commence.

Avant de m'abandonner au morceau, je le cherchais dans l'assemblée. Tout le monde me fixait ; il y avait tout le monde, sauf lui ; il n'était pas présent.

Le cœur brisé, je jouait une note, puis la deuxième, m'abandonnant à la magnificence du morceau, bercée par les musiciens de derrière. Une larme s'échappa de mon œil fermé, glissa sur ma joue, et heurta le sol. Son visage apparût dans mes pensées. Je n'avais qu'une idée, le revoir, le rejoindre, mais je ne pouvais. J'étais prisonnière de mes mensonges. Mais je faisais ça pour le protéger.

Pendant que je jouais, un silence s'était installé dans la salle, me laissant seule, avec cette musique, avec mon amertume, et, finissant le morceau, je relâchait mes bras délicatement.

Mes yeux s'ouvrirent, en même temps qu'un tonnerre d'applaudissements, et des roses jetées sur la scène. Mais je n'affichait aucun sourire. Il y avait beau avoir énormément de personnes devant moi, lui n'était pas là pour m'applaudir. Et ces personnes n'étaient pas au courant des coulisses de ce spectacle.

La scène était lumineuse, brillante, mais les coulisses étaient ténébreuses, amères, et froides.











Bety, quelques mois plus tôt

Ca faisait maintenant trois ans que je sortais avec Caleb, pensais-je.

Depuis que je l'avais connu, rien n'était normal dans ma vie. J'avais habité dans un premier temps avec lui et son frère dans leur manoir, et puis, ma meilleure amie et son frère étaient morts dans un accident.

Malgré le caractère spécial de mon homme, j'étais tombée amoureuse. Je savais que ce n'était pas un saint, mais avec moi, il quittait le rôle de l'homme solitaire, introverti, silencieux, et devenait quelqu'un d'attentionné, de calin, d'attachant. Et ça me touchait.

Derrière sa couverture de dur à cuire, c'était un être sensible et amoureux. J'avais appris à le connaître. Et bien qu'il me faisait peur, au début, nous avions évolué ensemble pendant ces trois années.

Les choses avaient beaucoup changées depuis que Sarah était morte. J'avais fait une grande dépression, et je m'étais réfugiée dans quelque chose que j'avais depuis toute petite, la musique. J'avais 10 ans d'experience de violon, et pendant ces trois ans, je m'étais donnée à fond pour avoir un meilleur niveau. Ca avait fonctionné. Le fait que Caleb sache jouer du piano à beaucoup aidé. Lorsque nous jouions ensemble, les airs tristes et mélancholiques qui se dégageaient de nos instruments rapprochait nos âmes. Notre couple était plus solide.

Regardant la vitre de la voiture pendant qu'il conduisait, je pensais à notre nouvelle vie, à ce qui nous attendait dans la ville de Bleedingtown. Souriant tristement, je pensais encore à Sarah, ma meilleure amie, et Tristant, son frère, qui était comme le mien. Mais je n'étais plus triste. J'avais réussi à surmonter tout ça.

Ton Sang, le prix de notre amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant