Ton Sang, le prix de notre amour

17

Bety

Mes yeux mirent quelques instants à s'habituer à la pénombre. L'endroit était légèrement poussiereux. Le sol était en bois.

Il n'y avait pas de fenêtre, juste une petite lucarne qui éclairait la pièce avec la lumière du ciel.

Il me semblait qu'il y avait encore des étagères dans cette petite pièce. Mais quelque chose était diffèrent.

Les livres semblaient agencés de differente manière. Il n'étaient pas de profil, mais de face, histoire que l'on voit leur couverture.

Ils étaient espacés, comme si ils étaient... Spéciaux. Et visiblement, ils n'étaient pas à la portée du grand public.

J'avancais encore, curieuse. De quoi parlaient ces livres, je ne pouvais pas bien lire les differents titres à cause de la faible luminosité.

Je voulu sortir mon télephone de mon sac afin d'allumer le flash, lorsque soudainement, une main, m'attrapa violament le poignet. Je sursautais, et je voulu crier. Une autre main se posa sur ma bouche, m'empêchant de sortir le moindre son.

L'individu avait une poignée ferme. Il était tout juste derrière moi, son torse presque collé à mon dos. J'avais peur, ou était-je encore partie fouiller ? J'aurais du rester dans la bibliothèque accessible à tous!

Un souffle de voix venant de l'individu vînt se glisser sur ma nuque, et atteint mes oreilles. Sa voix était douce et grave, contrastant avec la poignée ferme qu'il avait sur moi.

-Calme toi, si tu allumes ton flash, le détecteur va s'activer et sonner l'alarme. Je ne te veux pas de mal, je veux juste consulter ces livres, comme toi non ?

Il relachâ progressivement son emprise, et restait derrière moi, un instant, le temps que je reprenne mes esprits. Il avait raison. Il semblait ne pas me vouloir de mal.

Quelques sencondes plus tard, je réalisais que j'étais très proche de lui. D'un seul bond, je me reculais.

-Je...Je suis désolée, lâchais-je, confuse.

Un rire franc s'échappa de sa personne ; j'avais du mal a le distinguer. Il était de taille normale, plûtot grand, et c'est tout.

-Ne t'inquiètes pas, ce n'est rien, dit il, reprenant son serieux. Juste la prochaine fois n'oublie pas que l'alarme se déclenche avec la lumière.

Je restais silencieuse, troublée parce que j'avais tout de même été très proxhe de lui. Mais il semblait s'y connaître, je devais profiter de cette ocassion pour savoir quels étaient ces livres.

Je lui tournais le dos et saisis un livre en face de moi. Lui faisant face à nouveau, je lui presentais le livre.

-Savez vous pourquoi ces livres sont interdis d'accès ?

Ma voix était pleine d'émotions, et surtout, de curiosité. Un sentiment de mystère s'était emparé de moi, de mon âme, de mon être. Une aura étrange enveloppait ces livres.

L'individu reprit son serieux. Il fit un pas vers moi, sa voix se fit plus basse.

-Tu ne sais donc pas ? Ce n'est pas ton jour de chance. Dit-il.

Sa voix résonna dans la pièce. Silencieuse, j'attendais qu'il developpe.

-Ces livres ont tous une valeur historique. Ils appartiennent à la ville et à son passé.

Encore quelque chose avec le passé de Bleedingtown ? Quel genre de mystère renferment ces ouvrages ? 

-Il sont interdis d'accès parce que ce sont des livres maudits. Des sorciers les ont utilisés afin de créer des sorts extrêmements puissants. La ville a voulu les détruire il y a quelques dizaines d'années mais comme par magie, on les a trouvé il y a un an dans la forêt. Ils vont bientôt être transferés autrepart. Je fais donc mes courses avant qu'ils ne s'en aillent.

Des livres maudits ? Un frisson s'empara de mon corps, et je voulu reposer le livre que je tenais. Mais je ne sais pas pourquoi, je le mis dans mon sac. Peut-être était-ce l'adrenaline due au fait que je faisais quelque chose d'interdit.

-Toi aussi tu fais tes courses, à ce que je vois, bon choix !

Je ne conaissais pas cet homme, mais je ne sais pas pourquoi, j'avais le sentiment que je n'allais plus jamais le revoir. Je pouvais donc faire des folies, voler des livres, parler de magie noire.

Un détail m'avait tout de même échappé. Il avait utilisé le passé composé pour parler des sorciers, comme si il suggerait que tout cela avait bel et bien été réel.

Pendant que je regardais les autres livres malgré le manque de lumière, je lui posais la question.

-Vous parlez comme si vous croyiez aux sorciers, c'est le cas ?

Il sembla se raidir.

-Vous n'y croyez pas ? 

Sa voix avait changé, il semblait étonné.

Je fis une petite pause.

-Je suis bien obligée d'y croire... Répondis-je en soupirant.

J'aimais un vampire, ce soir il allait chasser. Plus rien ne pouvait m'étonner.

L'homme, à une ou deux rangées de moi, sembla soulagé.

-De toute manière, pourquoi serais-je en train de voler des livres de magie noire si je n'y croyais pas ?

Je ris un moment, et m'approchant de lui, je lui dis, prenant un deuxième livre au hasard.

-Il est temps que je vous laisse, le devoir m'apelle. Bonne soirée. Je pense qu'on ne se verra plus.

Je me dirigeais vers la sortie. Il m'arrêta de sa voix, me disant :

-Bonne soirée, même si vous n'avez pas l'air de pratiquer la magie noire.

Je rétorquais, frollant la poignée de mes mains.

-En effet, qu'en est-il de vous ?

J'entrebaillais très légèrement la porte, m'appretânt à quitter la salle sombre.

-J'aimerais pouvoir en dire autant.

Sur ce, je fermais la porte à peine sortie. 

Cet homme avait admis pratiquer la magie, et surtout la magie noire. Qui était avec moi dans cette pièce ?

Je ne sais pas pourquoi, j'étais en stress. D'abord parce que j'avais volé ces deux livres, qui étaient dans mon sac, ensuite parce que je venais d'échanger avec un sorcier.. Si seulement Caleb le savait !

Etrangement, quelque chose en moi me disais de ne pas lui dire. Je voulais garder ca pour moi.

Essayant d'avoir l'air le mon suspect que possible, je quittais l'aile surnaturelle et me rendit à l'entrée de la bibliothèque. J'allais devoir passer la sécurité. Mon coeur battais vite, et je passais auprès des deux vigiles. Des gouttes de sueurs auraient pu perler sur mon front. J'avais commis un vol !

Je sortis de la bibliothèque, soulagée, ils n'avaient rien remarqué !

Sous la pluie, sans même ouvrir mon parapluie, je m'échappais de cet endroit, le fuiyant, toute troublé par cette rencontre avec cet inconnu, qui était si proche de moi. Je me souvînt de son souffle caressant ma nuque...

Non, il fallait que je me ressaisisse.  J'avais Caleb.

Soudain une main ferme attrapa mon épaule et me retourna bruquement. Oh non, un vigile m'aurait-il suivit ?

Je me retournais, blême, et fit face à..

Caleb.

Ecrit le 19 octobre 2019;