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Caleb
Pendant que Bety était partie répéter à l'orchestre, j'étais parti déposer les livres à la bibliothèque et j'avais terminé de les lire.

J'avais appris des choses. Des choses qui m'inquiétaient. Je me demandais si nous avions fait le bon choix en emménagant ici.

Il y a une semaine, j'avais vu un loup garou. C'était certain. Mais je n'avais plus rien revu depuis ce moment là. Mais ce n'était pas tout.
J'avais lu aussi que des vampires et des sorcières habitaient cette ville. Étais-ce toujours le cas ? J'espèrais vraiment que non.
Je ne connaissais pas le régime de ces vampires. Je ne savais pas si ils se nourrissaient de sang humain ou animal. Quant aux sorcières, ça faisait deux cents ans que je vivais, je connaissais bien leurs pratiques démoniaques et dangereuses. Ce n'était pas stylé d'être une sorcière. C'était être partisante du mal.

Si ces vampires se nourrissaient de sang humain, alors chaque humain de la ville était en danger. Bety était en danger. De plus je savais que la plupart des vampires n'acceptaient pas les couples du style vampire humain, sorcier humain, loup garou sorcier..
Nous risquons d'avoir des problèmes ici. Moi je pouvais m'en sortir facilement, mais Bety sortait seule, maintenant. Je sentais qu'elle était plus épanouie. Je ne voulais pas lui imposer de nouvelles règles. Je ne voulais pas que ça passe pour de la jalousie excessive, alors que.. Je voulais la protéger.

J'avais envie de partir avant qu'il ne soit trop tard, pensais-je en marchant dans la rue.
Mais elle avait l'air de se sentir bien  ici, et moi aussi. Je ne voulais pas jouer au naïf mais peut être que ces créatures surnaturelles n'allaient pas interagir avec nous. Peut être qu'elles allaient nous laisser.

Le problème c'était de savoir qui était quoi. Mais c'était compliqué, voir impossible. Nous, les créatures, sommes conditionnées à se fondre dans la masse, à faire comme si nous étions humains. Mais la nuit, nous faisons des rituels, nous nous transformons en animal, nous buvons du sang.

Mon expérience en tant que vampire avait fait que j'avais été plusieurs fois sur le chemin de groupes extrémistes qui voulaient éradiquer toute forme de vie surnaturelle. J'avais toujours réussi à m'échapper, mais la, je sentais un mauvais truc.
Le fait qu'autant de créatures surnaturelles devait attirer l'attention, même si rien n'était prouvé.

C'est en partie pour ça que je ne voulais pas qu'elle devienne un vampire. C'était dangereux, certaines fois, de se retrouver dans des conflits d'un tel ordre, de l'ordre ou certaines personnes vous éradiquent parce que vous n'êtes pas humain. Étais-je prêt à lui retirer son humanité, sûrement pas. Étais-je prêt à la jeter dans le carrefour du monde surnaturel, à lui faire choisir un camp, à jamais ? Non.

Mais étais-je prêt à la voir mourir devant moi ? A la perdre? A devoir passer mon éternité sans elle ? Non, surtout pas. Je ne voulais pas.

Arrivé dans l'immeuble, pensif, je prenais l'ascenseur.
Je voulais m'en aller mais d'un côté j'étais bien, dans cette ville. Elle aussi. J'avais un travail, j'avais la femme que j'aimais, et j'avais un appartement. Mais je ne devais pas négliger le risque.

L'ascenseur arrivait au troisième étage lorsque je me trouvais face à Joseph.

-Bonsoir, dis-je.

Il n'était pas seul. Derrière lui se trouvait une jeune femme un peu plus jeune que lui, elle devait avoir 25 ans.
Elle était grande, fine, et blonde aux yeux bleus. Elle me regarda d'une manière insistante, avant de me dire à son tour :

-Bonsoir.

Joseph, me laissant sortir de l'ascenseur, fit les présentations.

-Salut Caleb, voici ma sœur, Ophelie. Tu sais je t'en avais parlé..

Je hochais la tête pendant qu'elle me fixait, un léger sourire sur le visage.
Elle était belle, certes, mais je n'avais d'yeux que pour Bety. Je décidais alors d'entrer dans mon appartement, effaçant ce moment de ma mémoire.

Bety était rentrée. C'était la deuxième fois que je rentrais après elle. Elle se faisait a manger dans la cuisine. J'arrivais derrière elle et lui fit un câlin par derrière.

-Bonsoir mon cœur, dis-je après un court instant.

-Bonsoir, tu devineras jamais.

Elle se retourna vers moi, heureuse.

-Je me suis fais une copine, elle s'appelle Marion, demain je sors avec elle.

Je la regardais, et essayais de sourire.

-Super !

Mais intérieurement, je fronçais les sourcils. Après ce que je venais de lire, elle se mettais à fréquenter des gens ? Je devais m'assurer que cette Marion était humaine. Je ne pouvais pas laisser Bety en danger.

Je sortis de la cuisine, et me posais que le canapé le temps qu'elle mange quelque chose.
À travers la poche de mon jogging, je touchais un boîtier que je gardais toujours avec moi.

La bague de fillancailles....

J'attendais le bon moment pour lui faire ma demande en mariage.
Je comptais lui faire le soir du concert, en tête à tête.

Je savais qu'elle n'aimait pas les demandes en public, donc j'allais m'organiser pour qu'elle ne soit pas gênée un seul instant.

Je souris. J'étais fier de notre couple. Et j'étais pressé qu'on soit maris et femme. Je pense qu'elle l'était aussi.

Le concert était dans environs 15 jours. Il y avait une répétition générale la veille et une semaine  avant le concert. Par contre il n'y avait aucune répétition en ce qui concerne les concerts privés.

Les concerts privés.. Ces riches qui venaient passer quelques jours a Bleedingtown afin de se divertir. Ca ne m'étonnerais même pas si parmi ces riches, certains n'étaient pas humains. Nous devions rester sur nos gardes.

Bety avait terminé de manger. Silencieusement, elle se posa près de moi ; je sentais qu'elle voulait me dire quelque chose.

Je la regardais dans les yeux et passai une main dans ses cheveux, histoire qu'elle se sente mieux.

-Qu'est ce que tu as, mon ange ? Dis-moi.

Elle regarda le sol en premier lieu, puis dans le vide, puis, enfin me regarda dans les yeux, les sourcils froncés.

-Caleb, j'ai un pressentiment étrange à propos du conservatoire,  et du concert.

Je la regardais, silencieusement. Nous avions tous les deux un mauvais pressentiment, dans ce cas. Allait-elle me parler des créatures surnaturelles, elle aussi ?

-Toute à l'heure, lors de la répétition générale, je sentais qu'on me regardait. Je ne sais pas comment l'expliquer, on me dévisageait, c'était étrange. Tu sais, Marion est au conservatoire depuis bien des années, on la regardait aussi. J'ai compris pourquoi après.

Je l'invitais à continuer.

-Il n'est pas donné à tout le monde de se produire en tant que soliste. Seuls quelques musiciens peuvent se voir offrir la scène, surtout pendant un aussi grand concert. Cela fait qu'il y a une sorte de rivalité entre es solistes, nous, et les autres. Il faut qu'on fasse attention.

Il ne manquait plus que ça. Nous allions donc jamais être tranquille ?

Son visage adopta ensuite un esprit malicieux, et elle me lança un sourire cocasse. S'approchant de moi, elle se mit à jouer avec le col de ma chemise bleue.

-Dis-toi que nous avons été invités à nous produire seulement après une audition, ça en dit long sur notre talent, Caleb.

Mais je rêve, elle prenait mes expressions et ma manière arrogante de parler !

-Mais tu vas arrêter de me copier, dis-je en la chatouillant.

Elle se mit à hurler et à rire en même temps. Dieu, qu'est ce que je l'aimais.















Ton Sang, le prix de notre amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant