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Bety

Même si le trajet était court, nous étions en retard, Caleb et moi. Mais il n'y avait plus de tension dans l'air, comme il y a quelques minutes ; non.  Intérieurement, j'étais paisible. Je m'étais engagée à trouver une solution moi même, peut importe ce que ça impliquait.

Nous écoutions du rock dans la voiture, spécialement Queen Of the Stone Age, un groupe que j'adore, et lui aussi.

Ce qui me plaisait avec lui, c'est qu'il avait su évoluer avec son temps. Il ne correspondait pas au stéréotype du vampire s'habillant avec un style baroque, c'est a dire une chemise bouffante blanche, un veston, un pantalon et des talons pour hommes, il ne parlait pas avec un vocabulaire d'antan, même si ce dernier était bien riche. Il avait aussi quelques petites manières, comme par exemple me tenir toutes les portes, il demandait à me porter pour éviter que je marche, il refusait que je porte des charges lourdes, mais c'était mignon, ça me plaisait chez lui.

Même si il avait 200 ans, il écoutait du rock, du métal, ne critiquait pas la mode et la société d'aujourd'hui, mais dégageait quand même une telle intelligence, son expérience de la vie rayonnait en pratiquement chaque chose qu'il faisait, chaque phrase qu'il prononçait.

Le ciel était nuageux, aujourd'hui. Je ne savais pas si il allait pleuvoir, donc j'avais pris un petit parapluie noir.

Cet aspect nuageux, ces murs gris, ces façades sculptées, ces grands bâtiments m'évoquaient une ancienne Londres, je l'avais peut-être déjà dit, mais avec ce temps, l'assimilation de Bleedingtown et de Londres du 19ème siècle s'était faite spontanément dans mon esprit.

Le centre commercial était lumineux. Les grands lampadaires qui bordaient la grande rue étaient allumés. Sur les dalles de pierre, le chaussures des nombreux passants se heurtaient. 

Le trottoir ainsi que la route étaient très larges à cet endroit de la ville. C'était aéré.

Caleb se gara en face du grand centre commercial. Soudain je reçu un message :

"Hey, désolée pour le retard, je viens à peine d'arriver"

Ca tombe bien, Marion était en retard, elle aussi. Caleb lu le message sur mon écran. Il afficha un petit sourire.

-Bon, tu peux y aller, dit-il en posant une main sur ma jambe.

Je tournais mon visage vers lui. Il esquissa un petit sourire et posa ses lèvres sur les miennes pour me dire au revoir.

Descendue de la voiture, je traversais la route et me retrouvais devant l'entrée. Les portes étaient transparentes et automatiques. D'après ses messages, Marion était a l'intérieur, derrière les portes d'entrée.

C'était mon premier rendez vous hors professionnel ici. J'étais contente de voir que j'avais d'autres relations que Caleb et Lorenzo. Non pas que je n'étais pas contente d'être en couple ni d'avoir un travail, mais vous voyez, c'était bien d'avoir d'autres sortes de relations, aussi.

Je passais les portes, et dès que j'entrais, je me retrouvais avec Marion. Elle avait un long manteau noir, elle aussi, elle était grande. Sa peau était matte, ses joues étaient rosées. Ses longs cheveux noirs étaient attachés dans un chignon brouillé. Elle portait un pantalon noir large. 

-Salut, me dit-elle jovialement ! 

-Salut, dis-je avec un sourire, tu es toute jolie, ajoutais-je.

Gênée, ses joues devinrent un peu plus rouges et elle me dit "  Merci" avec un grand sourire.

-Alors je rencontre Bety en personne, dit-elle, marchant dans le centre commercial.

Ton Sang, le prix de notre amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant