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Viktor Luybovnik

Hier j'étais allé faire ma déposition au commissariat avec Bety. Nous avions séparément raconté notre soirée du 21 novembre et nous avions été innocentés.

L'alibi était le même pour nous deux, nous avions passé la soirée ensemble. Elle était chez moi. Ni elle, ni moi ne pouvions avoir tué Peter Jones.

J'étais un peu inquiet. Il y allait avoir une enquête. Quand quelqu'un se fait assassiner, chez lui, tué par balle, une enquête était ouverte immédiatement.

Peter Jones était riche et connu. Sa mort avait attiré les médias. La ville de Bleedingtown avait une pression supplémentaire.

Un crime avait été commis en son sein, les médias étaient venus à l'affût afin d'en découdre. La maison de Peter Jones était barricadée, chaque indice étant analysé. Chaque empreinte prélevée.

Je n'avais pas eu de nouvelles de Bety après le commissariat. Ce n'était pas bien grave. Nous étions proche, maintenant. Il ne se passait pas un jour sans que nous communiquons.

Nous étions devenus fusionnels. Je lui avais officiellement parlé le 2 novembre, lorsque je l'avais sauvé des mains de l'homme qui voulait la tuer. Nous étions le lundi 23 novembre. Ça faisait presque trois semaines.

C'était passé si rapidement. Ce jeu de regard qui avait lieu entre elle et moi, ce jeu qui avait duré deux mois, ce jeu long et épineux, avait prit fin il y a trois semaines. Tout s'était accéléré quand nous étions devenus amis, puis plus que amis, depuis ce vendredi.

Avais-je des sentiments pour elle ? Oui. J'étais un solitaire privé d'amour depuis le plus jeune âge. Elle m'avait apporté de la tendresse et de l'affection. Elle avait ce besoin de veiller sur moi, de rester près de moi.

Je me souvenais du jour où elle m'avait protégée de l'agresseur qui s'en était prit à moi dans le conservatoire. Ce jour, était magique.

La relation que j'avais étables avec elle était magique, en effet. Tout s'était fait naturellement. Nous étions attirés l'un par l'autre comme des aimants...

Sauf qu'elle aimait un autre.

Étais-je jaloux? Oui, énormément. Mais je ne pouvais lui en vouloir. Ni à elle, ni à Caleb, d'ailleurs. Ils s'étaient connus bien avant moi.

Peut être que j'étais seulement un coup de foudre pour elle, peut être que c'était passager, mais ça me faisait mal.

Quand Caleb avait quitté les lieux, tout s'était accéléré. Mais qu'allait-il se passer si il venait à revenir ? Si il se mettait de nouveau avec elle ? Allait-elle m'oublier ?

J'étais assis sur le canapé, un livre à la main, je n'arrivais même pas à le lire, tant je réfléchissais.

Alors j'entendis la porte de mon appartement. Un bruit de petit coup.

J'approchais. J'ouvrais.

C'était elle.

Je lui fis un sourire chaleureux. J'étais content de la voir. Elle avait attaché ses cheveux en deux petites couettes sur le côté. Ça lui donnait un air mignon. Elle était habillée tout en noir.

Elle me fit un sourire triste.

-Entres, si tu veux.

Elle resta immobile sur le palier, la tête baissée.

-Ça ira, Viktor.

Elle leva ensuite ses yeux vers moi. Je compris que quelque chose n'allait pas. Alors je restais silencieux, attendant la suite.

Ton Sang, le prix de notre amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant