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Bety

J'ouvris la porte, curieuse de savoir qui sonnait.

J'avais toujours ma rose rouge et mon rouge à lèvres dans les cheveux, ce qui contrastait avec mon peignoir bleu royal.

Caleb était adossé contre le mur, alors, sans l'attendre j'ouvris la porte.

C'était un homme, il me fixait, il avait des yeux verts. Son teint était très pale. Il me regardait souriant. Il était grand, avait des cheveux noirs, était musclé. Il était plus vieux que moi, on aurait dit qu'il était en fin de vingtaine. Il dégageait quelque chose de positif, de bienveillant.

Soudain Caleb arriva derrière moi, et m'attrapa le bras.

Un sourire chaleureux s'affichait sur son visage.

- Bonjour, dit il enfin, je suis le voisin de palier, je m'appelle Joseph, et je viens vous souhaiter une bonne arrivée à Bleedingtown.

Sa voix était grave, et elle resonnait dans mon esprit. 

-Bonjour, merci, dit très froidement Caleb, resserrant son étreinte sur mon bras gauche.

Quelle étaient ces manières Caleb ? Immédiatement, pour rattraper tout ça, je proposait 

- Merci beaucoup, peut-être voulez vous prendre un café afin qu'on puisse  discuter ?

Joseph sembla ravi, Caleb, lui, lâcha immédiatement mon bras, et me jeta un regard noir. Oh mon dieu, ça allait recommencer.

Souriant je l'invitais à entrer dans la maison et le fit assoir sue le canapé. Je savais que c'était inutile de demander à Caleb de faire le café, mais est ce que je pouvais demander à Caleb de rester seul avec lui ?

J'allais me décider lorsque, comme si il avait anticipé le problème, Joseph me dit que ce n'était pas la peine.

J'étais sur un fauteuil tandis que Caleb était debout, face à lui, près de moi, silencieux.

- Alors, commençais-je , vous habitez ici, depuis longtemps?

-Oui, je vis avec ma sœur, que vous pourrez croiser, et ça fait quelques années, en effet. Mais dans quelques mois, nous allons devoir quitter cette belle ville, malheureusement. 

Je ne cherchais pas à en savoir plus, ils devaient avoir leur raison. Cependant, il continua

-Votre renommée vous à devancé ici, tout le monde est pressé de voir les performances du charmant  duo de musicien que vous êtes. Vous savez qu'ici, la musique fait partie des activités principales de la ville. Les artistes se connaissent tous et surtout, tout le monde les connait. Savoir que de nouveaux talents arrivent suscite de la curiosité.

Caleb près de moi, ne bougeait pas d'un pouce. Quant à moi, je n'étais pas trop à l'aide avec l'idée que des gens parlent de nous, je voulais rester discrète. Mais comment rester discrète si on se produit sur scène devant des milliers de personnes ?

-Pouvez vous nous dire quelque chose par apport à l'esprit de ces différents musiciens, demanda enfin Caleb. Et pour commencer, que faites vous dans la vie ?

Il y eut un léger blanc, Joseph mis sa main devant sa bouche, comme si il réfléchissait.

-Moi, je ne travailles pas dans le monde de la musique, en effet, je suis avocat, donc je peux vous dire quelques petites choses. Ma sœur est soliste soprane, et si je dois vous donner un conseil, c'est de faire attention avec qui vous devenez amis. Dans le monde de la musique, la concurrence est rude.


Donc il nous mettait en garde ? Sans doute avait-il raison. J'avais remarqué que les gens nous regardaient, tout à l'heure.

Joseph regarda sa montre, et s'excusa :

-Je suis navré, je dois reprendre le travail, mais merci de m'avoir reçu, si vous avez une question n'hésitez surtout pas !

Je le raccompagnais à la porte, et le regardais partir. Ca avait l'air d'être quelqu'un de bien.

Derrière moi, je sentais le regard de Caleb sur mon dos. Qu'allait-il se passer lorsque j'allais refermer la porte ?

-Ferme cette porte, dit-il sèchement.

Je me retournais vers lui, et haussais les sourcils ,

-Excuse moi ?

En une fraction de seconde, il était près de moi, et me mitraillait du regard, et ferma brutalement la porte.

-A quoi est ce que tu joues, Bety ? 

Ses mots étaient calmes, pourtant je pouvais voir la colère dans ses yeux. Me surplombant par sa taille je sentais qu'il était très énervé.

Je riait calmement et surtout, assez nerveusement :

-Je te retourne la question, la personne nous souhaite la bienvenue et tu te comportes comme un fou en sa présence ? Il fallait que je rattrape ton attitude !

Il m'attrapa par le bras, et me fit assoir de force sur le canapé.

-T'es fou ? Ca va pas ?

Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas eu ce genre d'attitude envers moi. En effet, dès qu'il se sentais menacé, il devenait très nerveux.

-Tu ne vas pas me dire que tu n'as pas vu la manière dont il te mattait, et toi, tu lui souris, tu l'invite chez nous, tout ca devant moi! S'écria-t'il.

Je me levais et lui fit un câlin. Il fallait que je le calme et qu'on en discute à froid.

Il se laissa faire, et je passais une main dans ses cheveux.

-C'est rien, c'était par courtoisie, tu sais que tu dois apprendre à me faire confiance.

Comme un enfant, il mit sa tête entre ses mains, et murmura :

-Je suis désolé, Bety, c'est juste que...

Monntéléphone se mit à sonner, le coupant. Il était sur le fauteuil. Je le saisis. C'était un appel vidéo de .. Lorenzo Hernansez.

Ton Sang, le prix de notre amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant