Ton Sang, le prix de notre amour

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Caleb Liebhaber

Après ma dispute avec Bety, j'avais pris le premier vol pour Londres et je m'y était rendu.

J'étais revenu chez mon père pour quelques jours. Je me remettais en question, en effet.

J'étais fou amoureux d'elle. Mais plus le temps passais, plus j'avais l'impression que l'univers détestait notre couple.

Entre nous deux, il y avait déjà des facteurs qui rendaient la relation compliquée. Mon mode de vie nocturne, mon addiction au sang, ma froideur..

Mon immortalité, aussi.

Puis des facteurs extérieurs étaient venus gâcher encore plus la situation.
Le vol de ma bague. Son agression. La possibilité d'un possible criminel en ville. Et pour finir, Viktor Lyubovnik.

Je ne lui avais jamais prêté d'attention, jusqu'au jour où, du jour au lendemain, il est devenu ami avec elle, s'intruisant dans nos vies petit à petit, et détruisant notre couple.

Je voyais qu'il l'aimait. Je le voyais dans son regard. Mais elle ne le voyait pas.

Je regardais la mer se jetant sur la falaise non loin de la maison de mon père. Je regardais la mer froide et dure. Le ciel était gris.

Je devais penser à autre chose. Je devais réfléchir à la situation.

En fait, j'avais besoin de réfléchir. J'avais besoin de trouver des solutions à notre problème. À nos problèmes.

Depuis qu'on avait emménagé à Bleedingtown, la situation s'empirait.

Lorenzo m'avait envoyé un morceau que je devais jouer le 25 décembre à la mairie d'Enadia. Elle allait m'accompagner au violon.

Quand est ce que j'allais revenir ? Nous étions le 23 novembre. Le concert était dans un mois.

Je retournais à la maison, marchant lentement. Puis je décidais d'utiliser ma vitesse vampirique, et j'arrivais à la maison en une fraction de seconde

J'entrais. Colombe était là, silencieuse. Elle me regarda sans rien dire.

-Caleb. Viens.

Je la regardais à mon tour. Elle avait encore ses cheveux courts et noirs. Elle portait un peignoir noir orné de dentelle noire. Elle avait aussi un rouge à lèvres rouge.

Assise sur le canapé près de la grande fenêtre, elle fumait un cigare dans le salon, d'une main légère, et son souffle renvoyait la fumée qui s'évaporait dans l'air.

Je pris place non loin d'elle, sur un des fauteuils rouges en pieds en bois.

-Caleb, je.. Je vois quelque chose de négatif sur ton futur, et cette chose s'accroît de jour en jour.

Je tournais mon visage vers elle. Le don de clairvoyance de Colombe permettait d'avoir un bref aperçu du futur assez proche.

-c'est à dire ?

Elle soupira, recrachant élégamment sa fumée grise.

-Quand tu rentreras, tu seras très déçu, et triste.

Je ne dis rien. Je ne pouvais pas être plus triste que maintenant.

-Caleb, rentres chez toi, c'est important. J'ai l'impression que plus tu attends, et plus tu seras déçu à l'arrivée.

Je soupirais à mon tour.

-Je m'en veux d'être parti. Elle m'en veut aussi, c'est certain. Mais je ne suis pas prêt de la revoir. Je me demande si nous sommes compatibles. Rien ne va.