41

68 6 0
                                    

Bety

Quelques jours étaient passés depuis le fameux incident du 2 novembre, et l'atmosphère ne s'était que vaguement détendue avec Caleb.

Il y avait toujours une petite tension entre nous, car il me cachait quelque chose, de même que je lui cachais quelque chose. Et je n'avais pas eu de nouvelles de Viktor. Je n'avais aucun contact avec lui, d'ailleurs.

Je me sentais redevable, et j'avais besoin d'explications. Alors que je me levais, je me dit qu'il faudrait que je le remercie.

J'avais également acheté ma nouvelle voiture. J'avais fait quelques concerts privés, et avec mes précédentes économies je m'étais prise une voiture noire, 5 places, simple. Et j'avais acheté une place de parking. Caleb aussi s'était racheté une voiture, et un téléphone. Nous parlions beaucoup moins, et il passait énormément de temps avec Ophélie, et Joseph. Étais-je jalouse ? Oui.

Je n'avais pas digéré le fait qu'elle passe la nuit avec Caleb, alors que j'avais besoin de lui. Mais ce n'était pas à elle que  j'en voulais, au début. Son comportement m'avait énervé. Depuis l'incident, elle ne me saluait pas, me toisait du regard, comme pour me narguer, alors que je savais très bien que Caleb était tous les jours avec eux.

Je n'avais personne à en parler. Je ne voulais pas mêler Marion à mes histoires, et surtout, je n'étais pas assez proche d'elle pour lui parler de ça. En fait, je me sentais seule. Je n'avais presque personne à part lui.

Soudain, mon téléphone vibra près de moi, sur la table de chevet. En parlant du loup, c'était-elle.

-Bety ? Tu as vu la nouvelle ?

Je ne sais pas pourquoi, j'avais un mauvais pressentiment.

-Oui ? Demandais-je?

-Bravo pour ta première place. Dorénavant, tu vaux plus que notre cher Peter Jones.

Sur le site de Lorenzo, on pouvait voir les prestations des musiciens, et leurs tarifs. Les tarifs étaient fixés par apport à un algorithme qui évaluait les avis et le nombre de demandes pour chaque musicien.

Je pris immédiatement mon ordinateur, et allais sur le site. Je valais 950 euros par prestations, et Peter, 1200 euros. 

Maintenant, je valais 1500 euros.

Attendez. 1500 ? Mais c'était énorme !

-Je suis surprise, dis-je.

-Bienvenue dans la cour des grands, dit-elle. Dorénavant on pourra peut-être jouer ensemble.

J'étais contente. Ça veut dire que j'étais la meilleure de ma catégorie. J'étais même fière.

Je discutais un peu avec Marion, puis terminais la conversation. Alors Caleb entra dans la chambre.

-Il est temps qu'on ait une discussion.

Il me fixa de son regard froid, et hypnotisant, et, il me parlait d'une manière que je détestais, c'est à dire, comme un robot. Il faisait toujours cela. Je posais mon téléphone près de moi, le regardant à mon tour.

-Je t'écoute.

Il fronça les sourcils, avant de passer une main dans ses cheveux.

-Je ne veux pas être en froid avec toi. 

Je détournais mon visage, lui répondant sans le regarder.

-C'est ce qui arrive quand on ne dit pas la vérité, Caleb.

Je lui en voulais, parce que je savais qu'il me mentait, et surtout, oui, je l'avoue, j'étais jalouse.

En une fraction de seconde, il était devant moi, assise sur le lit. Il me força à lever mon visage vers lui, et je me levais, lui faisant face.

Ton Sang, le prix de notre amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant