Ton Sang, le prix de notre amour

25

Bety

Il était tôt, très tôt.

-C'est l'heure de se réveiller, car tout à l'heure, j'allais prendre l'avion pour me rendre en Angleterre.

Le décalage horaire par apport à l'Angleterre n'était que de trois heures, et on avait environ deux heures d'avion.
L'aéroport se trouvait à une heure de Bleedingtown en voiture. Bleedingtown était certes une ville dynamique, mais ce n'était pas une métropole avec un réseau aérien et tout le reste.

Il devait être 6 heures. Le vol était à 9h30.
Les valises étaient bouclées, et Caleb les avait descendues.
J'avais pris mon deuxième violon, moins luxueux, et laissé mon violon de concert à la maison, histoire d'être sûre.

Je m'étais habillée chaudement aujourd'hui. Un pull épais, un pantalon large, un manteau en laine, vert foncé et des bottines noires à talons.

J'avais même pris mon chapeau assorti à mon manteau, et je me regardais dans le miroir en pied près de l'entrée.

-Pas mal, me dit Caleb arrivant derrière moi, m'enlacant par derrière.

Étant donné que c'était un vampire, je n'avais pas vu son image dans le miroir. Sa voix calme et son étreinte magique me firent chaud au cœur.
Alors que ses mains étaient posées sur moi, il me fit pivoter en sa direction.
Ma poitrine, mon ventre étaient contre son torse si musclé, si svelte.

Je le regardais, levant mon regard sur son visage me dépassant, toujours dans cette position.

-Pas mal ? Lui demandais-je, feignant de m'éloigner de lui. 

Il me tenais fermement contre lui, bloquant le moindre mouvement de ma part, inhibant immédiatement ce mouvement de distance que j'avais émis.

Il me regarda d'une manière indescriptible, une manière qui me donna des frissons. Tant d'émotions se bousculaient dans ses yeux clairs, il voulu parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche, ses lèvres étaient entrouvertes.

Alors que nos corps étaient toujours si collés, presque en fusion, de douces paroles s'échappèrent de sa bouche, créant une vibration dans l'air, caressant mes oreilles.

-Tu sais ce que je pense réellement, dit-il, me faisant détourner le regard.

Voyant que j'essayais de fuir son regard, si plaisant qu'il en devenait plaisant, il attrapa mon visage avec les doigts de sa main, me forçant à affronter son regard.

Soudainement, son expression changea. Les muscles de son visage se contractèrent, ses sourcils se rapprochèrent soudainement, son regard, son corps, ses bras, ses mains se détournèrent de moi, ses yeux semblaient chercher quelque chose dans la pièce, comme la dernière fois, devant l'ascenseur.

Cette fois ci, sa réaction était plus dense, plus intense, comme si quelque chose le tracassait.

Je posais une main sur son bras, m'approchant de lui, et lui demandais, intriguée.

-Caleb, il y a quelque chose qui te tracasse ?

Il porta à nouveau son attention sur moi, et me dit :

-Ne t'inquiètes pas, j'ai cru entendre quelque chose.

Dans le Taxi, j'observais les magnifiques bâtiments de la  capitale de mon magnifique pays-continent.

Contrairement aux maisons, murs et sols  en pierre de Bleedingtown, comme Londres il y a deux siècles, la ville de Enadia possédait une architecture si futuriste, les murs étaient blancs, il y avait beaucoup d'arbres. Les voitures n'étaient pas autorisées dans l'enceinte de la capitale. Les transports en communs étaient mobiles grâce à de l'énergie renouvelable obtenue par le soleil.