Ton Sang, le prix de notre amour

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Viktor Luybovnik

Nous étions le jeudi 5 décembre. Hier soir j'avais eu un concert à Enadia, j'étais assez fatigué. Je m'étais reposé. Je n'avais plus trop de concerts jusqu'à Noël, et surtout, j'avais gagné pas mal d'argent.

J'avais envie de sortir, de faire des activités, de parler avec quelqu'un, mais je n'avais vraiment jamais eu de personne à qui me confier. J'avais essayé, plusieurs fois, de parler avec quelqu'un, mais ça s'était toujours mal terminé. Et la seule personne à qui je pouvais me confier était décédée. Oui papa Zhang. C'était lui.

J'étais dans mon salon quand je reçu un appel de Yona. C'était étrange. D'habitude elle ne m'appelait pas.

-Viktor, je dois te dire quelque chose d'important.

Alerté, je stoppais ce que je faisais. Yona et moi étions très proches de le passé, nous faisons de la magie noire ensemble. Mais si elle me disait ça, c'est que c'était quelque chose.

-Un ministre à découvert que certains sorciers avaient accès au monde des morts... Donc il a envoyé une patrouille là bas afin de signaler la présence d'éventuels sorciers la bas. C'était juste pour te prévenir de faire attention.

Je ne dis rien. C'était donc de ça que le démon avait parlé la dernière fois... Le ministère des sorciers était au courant..

J'étais perplexe. Ça faisait des années que je rendais visite à mon père tous les samedi, et maintenant ce n'était plus possible.

-Le monde des morts est assez vaste et complexe, tu penses qu'il a réussit à se l'apprivoiser ? Enfin je veux dire que la présence de cette patrouille peut être plus ou moins dangereuse selon la maîtrise de ce monde.

-C'est vrai, mais je ne peux rien te dire de plus. Il me manque des informations. Bonne Journée, Viktor.

-Bonne journée.

Elle raccrocha.

Je lui était reconnaissant de m'avoir dit cela. Sans elle j'aurais pu avoir de gros problèmes. Mais mon argument était vrai. Le monde des morts était  complexe. Il n'était pas stable. Le paysage change énormément. La météo est inexistante. Je ne suis jamais allé deux fois au même endroit.

Les patrouilles se perdraient elles ? Ou au contraire, imaginons qu'elles aient une maîtrise parfaite de ce monde ? Dans ce cas je devais l'avoir aussi. Ça faisait des années que je cherchais à comprendre cet univers parallèle, et malgré tous mes efforts, je n'avais jamais réussi.

Je ne pouvais m'y rendre que trois heures chaque semaine. Soit 52 fois par an. Donc 156 heures au total, donc un peu moins d'une semaine. C'était très peu.

Je n'eus pas le temps de réfléchir à ça lorsque j'entendis la sonnerie de mon appartement. Était-ce Bety ? Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas vue ! Je fus empli d'un immense sentiment de joie. Je me regardais dans la glace, pour voir si j'avais l'air présentable. Oui, ca allait. Alors je lui ouvrit la porte.

Je me retrouvais face à Caleb. Il était là, ne disant rien, calme.

J'étais déçu.

-Si tu es encore venu pour me faire des problèmes, saches que...

-Tu as des nouvelles de Bety ? Me coupa-t-il.

Je restais figé.

-Comment ça? Elle n'est pas chez toi ?

Il ne dit rien, tournant son visage vers le côté.

-Non. Elle n'est pas la depuis deux jours. Je pensais qu'elle était chez toi. Ça m'inquiète un peu. Elle est partie faire des courses et n'est jamais revenue.