Chapitre 25

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La goule que Félix et Fleur avaient remontée s'embrasa instantanément. Déchirée par la douleur, elle poussa un cri strident qui obligea les adolescents à se boucher les oreilles.

— Qu'est-ce qui se passe ? paniqua Félix.

La goule traversa la chambre à toute vitesse et brisa la fenêtre en sautant au travers, l'hameçon encore enfoncé dans la bouche. Félix, qui avait la main enroulée dans les maillons de la chaîne, suivit le même chemin et s'écrasa sur la pelouse un étage plus bas. Dehors, le démon cessa de se consumer mais continua de fuir. Il fila entre les buissons, les arbres, les rochers, passant d'une propriété à une autre en traînant Félix derrière lui. Le garçon reçut de la terre dans les yeux, mangea de l'herbe et des fougères lui fouettèrent le visage.

La goule allait surgir sur la rue principale quand un éclair, se déplaçant horizontalement et au ras du sol, la frappa. Elle s'immobilisa aussitôt, la capuche de son accoutrement crasseux levée vers le ciel. Son corps bascula et elle s'effondra sur le sol, inerte.

Félix n'avait pas été attentif à ce qui venait de se passer, mais il comprit que sa sœur avait réalisé une fente, un mouvement qui consistait à se servir de l'électricité pour doper sa vitesse sur une courte distance. À cette manœuvre, elle avait ajouté le petit sabre emprunté dans l'armurerie, tuant la goule sur le coup.

Félix et Fleur se regroupèrent autour du démon.

— Mission réussie, murmura la fille sans engouement.

Plus loin dans la rue, un faisceau lumineux balaya les environs. Il provenait de la maison qu'ils avaient infiltrée.

— On ne doit pas rester ici.

Une voix intérieure ordonnait à Fleur de s'éloigner le plus loin possible de cet endroit. Le plus loin possible de cette maison. Sans plus attendre, ils partirent. 

À une heure pile, ils arrivèrent au parc et retrouvèrent leur frère ainsi que les Foladel. 

— Alors ? demanda Clément.

— On l'a eue. Et vous ?

— Nous ? Quoi, nous ?

— La goule, précisa Fleur, exaspérée.

— Oh, oui, la goule. Non, non, non. Pas de goule, RAS, nada, nichts, expliqua son frère.

Fleur le soupçonna de quelque chose mais ne s'y attarda pas.

— Gabriel, Théo ?

Théo lui répondit par la négative.

— Quand nous sommes arrivés devant la maison, il y avait un camion de pompier et une voiture de flics. On ne pouvait pas prendre le risque d'entrer avec les forces de l'ordre garées à deux pas. Désolé Fleur.

— Les pompiers et la police ? répéta la fille, confuse.

La Famille Malcius - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant