Chapitre 23

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Les Malcius et les Foladel se réunirent dans le parc municipal de Saint-Mérand et les équipes se formèrent. Contrairement à ce qui avait été planifié, Valentine et Clément s'associèrent au dernier moment.

Gabriel distribua des feuilles de papier sur lesquelles des adresses avaient été notées.

— Voici ce que nos recherches internet ont donné. Normalement, ceux sont les bonnes adresses.

Par un mouvement sec du poignet, il tourna sa montre et consulta le cadran.

— Il est minuit. On se retrouve ici dans une heure. Ça va à tout le monde ?

Les démonistes acquiescèrent et se dispersèrent dans les rues de la ville. Félix entra l'adresse dans le GPS de son téléphone portable et guida sa sœur.

— C'est à cinq minutes.

Ils remontèrent le col de leur veste et marchèrent en direction de leur destination. À mi-chemin, le GPS les guida dans un quartier pavillonnaire. Ils longèrent discrètement sa rue principale et évitèrent de passer dans le champ de vision des fenêtres encore animées par la lumière bleutée des télévisions. Si un voisin les surprenait en pleine nuit à rôder dans le coin, il n'hésiterait pas à appeler la police.

Félix fit une halte devant une grande maison sur deux étages.

— C'est ici.

Tout de suite, ils repérèrent une coursive sur le flanc gauche de l'habitation et s'y insérèrent. Les parois – haie végétale d'un côté, mur de l'autre –, retinrent la clarté de la lune et effacèrent leur présence. La coursive déboucha sur un jardin encadré de massifs. Une grande cabane qui devait servir à stocker du matériel de jardinage se dissimulait parmi l'obscurité, au fond du terrain.

Fleur quitta la cabane du regard pour observer la façade arrière de la maison.

— On va rentrer par-là, murmura-t-elle en s'approchant d'une porte vitrée.

Félix n'était pas très serein à l'idée de pénétrer par effraction dans le domicile de son camarade de classe. Pour se rassurer, il se posta devant une fenêtre et observa l'intérieur. Il discerna une cuisine plongée dans le noir avec, en arrière-plan, un salon tout aussi obscur. La maison paraissait vide.

Fleur invoqua son démon et posa la main sur la poignée. Après un court délai, elle essaya d'ouvrir la porte mais cette dernière resta fermée.

— C'est quoi ce bordel ?

Elle recommença, sans succès.

— Bon, plan B.

La jeune femme fouina dans le jardin à la recherche d'une clé de secours. Elle inspecta les pots en terre cuite, fouilla dans un four à pizza et finit par soulever une dalle mal ajustée sur la terrasse.

Bingo.

Elle brandit un jeu de clés dans les airs et retourna auprès de son frère.

— Silence radio à partir de maintenant. Enfile ta cagoule et tes gants.

Le visage et les mains dissimulés, ils s'engouffrèrent dans les ténèbres de la maison.

Fleur indiqua à son frère de l'attendre dans la cuisine. Elle partit vérifier si une alarme était installée et contrôla les murs du hall d'entrée, à la recherche d'un boîtier suspect. Elle ne trouva rien. Visiblement, ils étaient tranquilles de ce côté-là. Elle récupéra Félix et lui intima de la suivre. Un escalier recouvert de moquette étouffa le bruit de leurs pas et ils accédèrent à un couloir au premier étage. Des ronflements provenant de derrière une porte entrouverte, sur leur droite, les alertèrent. Ils jetèrent un coup d'œil par l'entrebâillement et identifièrent les parents, profondément endormis dans leur lit. Fleur referma précautionneusement et continua son chemin. La dernière porte au bout du couloir était décorée par des lettres en plastique et l'ensemble formait le prénom de leur cible : « Mathieu ». Sûrement un souvenir d'enfance que le jeune homme avait refusé d'effacer.

La Famille Malcius - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant