Chapitre 48

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— On a une idée de qui ça peut être ?

— Le clan des sorciers dyslexiques.

— Clément, sois sérieux deux secondes !

— Mais, je suis sérieux ! Tu as vu le nombre de fautes qu'ils ont fait ?

— J'avoue que réduire notre cercle de suspects à celui des sorciers dyslexiques, c'est plutôt une bonne idée, reconnut Théo.

Gabriel émit un bruit de gorge, visiblement convaincu lui aussi.

— Vous êtes vraiment des idiots, ricana Valentine en secouant la tête.

Fleur déambulait entre les canapés du salon des Foladel. Elle avait retrouvé sa pugnacité depuis leur vendetta tournée en débâcle et concentrait tout son esprit sur l'identification de ces sorciers dyslexiques. En vérité, ça lui permettait d'oublier un peu ce couple d'Ignorants qu'ils avaient pris en otage dans leur salon.

— Et si vous aviez raison depuis le début ? relança-t-elle. Et si nos adversaires étaient bel et bien ces enfants de sorciers que vous avez affrontés lorsque vous étiez à l'Administration ?

— Impossible, réfuta Gabriel. J'ai envoyé Odalf les surveiller après notre attaque au lycée. Ils dormaient tous quand les lettres de feu ont été dessinées.

Fleur fit demi-tour et remonta le chemin de sa réflexion.

— La famille de Cédric ! déclara-t-elle soudain. Peut-être...

La fille se rembrunit aussitôt. Suspecter les parents endeuillés lui donna la nausée. Comment pouvait-elle avancer une chose pareille après ce qu'ils venaient de faire ? Décidément, elle ne se reconnaissait plus.

— On y a pensé, confessa Théo. Et je t'avoue qu'on préfère creuser ailleurs avant de débarquer chez eux flingue à la main.

Un ange passa dans le salon. Chaque piste menait à une impasse et le temps filait, les rapprochant inexorablement d'une autre attaque, celle-ci pouvant survenir n'importe où et n'importe quand.

Fleur se laissa tomber sur le canapé, à côté de son frère.

— Les parents n'ont rien remarqué quand le message est apparu ?

— Non. Je suis parti l'éteindre dès que je l'ai vu. S'ils m'avaient trouvé en caleçon dans la cour, en train de jeter de l'eau en l'air, je pense qu'ils auraient mis un terme à mon année sabbatique.

Sa plaisanterie provoqua un gloussement général. Clément avait toujours eu le chic pour désamorcer un conflit ou détendre l'atmosphère par quelques plaisanteries. C'était sa marque de fabrique à lui. Faire du bien aux autres en les faisant rire.

— Blague à part, il va falloir trouver une solution rapidement. Est-ce qu'il existe un moyen de se protéger des sortilèges ?

Théo acquiesça.

— Oui, il doit exister des talismans ou quelque chose dans le genre. En tout cas, il nous en faudrait des puissants pour contrer leurs sortilèges.

En écoutant son frère, Valentine tiqua. Elle trouvait étrange d'avoir été terrassée le matin même par un sortilège imparable, puis simplement menacée avec des lettres de feu le soir venu. Ça ne collait pas. La jeune femme secoua négligemment l'épaule pour éjecter la tête de Clément et se leva du canapé. Elle monta à l'étage et entra dans la bibliothèque. Sur une étagère, elle s'empara d'un livre et le feuilleta rapidement. Elle avait délibérément pris le recueil des Sortilèges qui font mal et qu'il vaut mieux éviter plutôt que l'exemplaire des Sortilèges pour les nuls, convaincue qu'ils avaient affaire à des sorciers chevronnés. Pourtant, elle n'y trouva rien. Aucun sortilège qui ressemblerait à une attaque de marteau piqueur au creux du crâne.

La Famille Malcius - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant