Elle est incroyable. Je suis tellement fière de ma petite fille.
-Enfin petite petite, elle a quinze ans quand-même, me rappela Lou, ma lapine.
-Je sais mais elle a grandi tellement vite. Elle a déjà reçu ses deux transformations et elle gère à merveille. Un peu trop même, rajoutais-je pour moi-même.
-Qu'est-ce qui est un peu trop ?
-Bonjour chéri. Je pensais seulement à Mélia et aux faites qu'elle gérait parfaitement bien ses deux métamorphoses...
-Et, je cite, « Un peu trop même », c'est ça ? continua mon mari.
-Dans le mile.
-Tu sais c'est peut-être naturel pour elle, il ne faut pas s'inquiéter.
-Mais c'est bizarre qu'elle ait deux transformations complètement opposées. Un loup dans les airs, non mais qu'elle idée ! Et elle a cette connexion particulière avec la nature. On dirait qu'elle peut communiquer avec chaque être vivant et pourtant c'est impossible ! Les métamorphes ne peuvent normalement échanger qu'avec les animaux correspondant à leurs transformations et encore c'est très rare!
-Tu sais ça me rappelle une histoire que m'avait raconté ma mère quand j'étais jeune à propos des Adilatas...
-Tu insinues qu'elle pourrait en être un ? lui demandais-je.
-Non car il faudrait que l'une de ses transformations soit une créature mystique et être un homme. Et en plus ils ont disparu depuis bien longtemps. Mais cette histoire pourrait peut-être nous aider, j'en suis sûr.
-Et que disait-elle ? demandais-je pleine d'espoir de savoir pourquoi ma fille était si différente des gens de notre espèce.
-Je ne m'en souvient plus. C'était il y a tellement longtemps, mais je suis persuadé que je pourrais la retrouver dans la bibliothèque du village.
-Tu n'es pas sérieux tout de même !? Tu ne parles pas du village qui mettent en cage et en spectacle nos semblables !? S'ils apprennent ta véritable nature...
-C'est pour notre fille et ça nous apportera des réponses.
Il souffla sur la bougie diminuant peu à peu la lumière dans la chambre et ainsi clore la conversation.
-Je partirais demain matin à l'aurore, rajouta-t-il avant de s'allonger en me prenant dans les bras pour me rassurer.
***
Cela faisait maintenant pratiquement deux semaine que mon mari n'était pas revenu. Il lui faudrait normalement trois jours maximum sous forme de loup pour y aller, trois autre pour revenir et il ne faut pas plus d'une demi-journée pour trouver un livre. Il s'est passé quelque chose, je dois y aller.
-Mélia, tu es où ma puce ?
-Dehors ! entendis-je.
Je passais la porte, en emportant avec moi deux ou trois bricoles pour la route, et la vis assise en train de s'afférer au-dessus d'un lapin. Elle tourna sa tête et leva les yeux vers moi.
-Il s'est blessé dans un piège de chasseur, je lui ai appliqué une pâte pour que sa guérisse plus vite et je vais la lui bander.
-Il a eu de la chance que tu te sois baladé dans les parages et que tu l'ais entendu. Mélia, ton père n'est pas encore rentré du village. Je vais aller voir aux alentours pour m'assurer qu'il va bien. D'ici une semaine je serai rentrée. Tu ne t'éloignes pas de la maison, d'accord ? Je te fais confiance, on t'a déjà laissé seule sans soucis auparavant.
-D'acc.
Alors que je me transformais en biche pour aller plus vite, elle était déjà revenue sur le lapin à ses pieds. Je souris avant de courir dans la forêt.
Après plusieurs jours de trajet, j'arrivais enfin à l'orée de la forêt. Je commençais à renifler l'air toujours sous ma forme de biche.
-Ça y est, je l'ai repéré mais j'ai un mauvais pressentiment, m'annonça Sady. On se lança en vitesse vers l'odeur de mon mari. Puis je le vis, étendu sur le sol, baignant dans une mare de sang. Son sang. Je me retransformais en humaine et me précipitais vers lui avec l'espoir que ce ne soit qu'un rêve, qu'il allait me revenir. Mais non, il était bien mort. Il avait subi plusieurs coups au visage et à l'abdomen. Ses agresseurs ont dû le laisser à l'entrée de la forêt pour offrir un festin aux terribles monstres des bois, comme disait les villageois.
Je tentais de le trainer le plus loin possible du village mais ne réussit à aller que jusqu'à une clairière à quelques mètres de là où je l'avais trouvé. Je l'enterrais du mieux que je pouvais, trouvais des fleurs à mettre sur lui et murmurais quelques mots. Il n'était pas mon âme-soeur, ce lien est devenu très rare depuis quelques années. Bien qu'on ne partageait pas ce lien, on s'est marqué et reconnu comme couple. Même si l'un de nous deux rencontraient son âme-soeur, c'était trop tard. Le marquage, qui fonctionne de manière identique au loup garou, ne peut être brisé. Ainsi, après sa mort, je vais avoir beaucoup de mal à vivre sans lui. Et comment va réagir notre petite Mélia ? Elle qui l'aimait tant...
Je regardais une dernière fois le livre que j'avais trouvé sur mon mari, « Métamorphes : Contes et légendes ». Apparemment, il a trouvé quelque chose vu qu'il y a des feuilles de cornées. Une sale habitude qu'il a... Enfin qu'il avait.
Je le rangeais dans ma poche. Je le lirais plus tard. Je dois d'abord annoncer la triste nouvelle à ma fille. Je repartis donc en direction de la maison. Celle que l'on avait construite tous les deux afin d'échapper à la guerre et qui nous avait permis d'élever notre enfant en sécurité. Mais pour encore combien de temps ?
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Une légende métamorphe
FantasiIl y a eu une guerre. Les métamorphes ont été réduit à néant. Mais tous ne seraient pas mort. Ils auraient disparu à la vue de tous attendant la venue de l'Adilata. Le guide qui pourra les aider, les sauver et leur rendre leur liberté. Cela avait ét...