Lorsque la musique prit fin, Aurore et Aaron s'éloignèrent des autres danseurs pour faire une pause, la jeune fille manquait à reprendre son souffle.
« Tu danses plutôt bien, je veux dire pour une humaine je ne m'attendais pas à cela.
- Suis censée le prendre bien ? Passons ce n'est rien, dit-elle en soufflant d'exaspération.»
Quelques minutes passèrent, un gène s'était installé entre les deux partenaires après leur dernière conversation. Puis le roi monta sur une estrade, il fit un discours des plus impériales. Il parla du royaume, de ses admirables soldats. Il aborda la prédiction de l'oracle et présenta Aurore qui était restée en retrait dans le fond de la salle, un verre de jus de raisin à la main. Il la fit monter sur la scène durant cette présentation. Elle sentit alors le poids de chacun des regards, fixés sur elle, se sentant comme un rat de laboratoire, observée sous tous les angles possibles. Le fond de teint qu'elle portait camouflait sa rougeur due à son anxiété et à sa grande timidité. Non elle ne pouvait pas être timide, elle se devait d'être forte pour le salut de son espèce. Alors, instinctivement, elle releva la tête et ses yeux se tintèrent de détermination et de hardiesse. Le roi lui acheva son discours par la phrase emblématique de Chiroptera depuis le règne du roi Laïus lui-même :
« Sur ce mes chers sujets, que les festivités continuent ! En attendant n'oubliez jamais qui vous êtes et ce pourquoi vous êtes ici :
- Sanguis, potestas et immortalitas, répondirent-ils tous en chœur. »
La jeune fille put enfin descendre de cet estrade et échapper un temps soit peu de la foule. Elle reprit ses esprits et traduisit la citation qu'avait prononcée les vampires : Sang, pouvoir et immortalité. Elle sent alors la présence d'une personne dans dos, son odeur lui est familière mais l'inconnu ne l'ayant pas abordé explicitement, elle ne se retourne pas. C'est alors qu'elle entend :
« Señorita, murmure-t-il » [Mademoiselle]
Aurore se place face à son interlocuteur qu'elle découvre couvert d'un masque d'ébène. Le moulage obscur est pourvu de deux ouvertures laissant apercevoir de magnifiques yeux verts couleur émeraude. Son costume latino était composé de noir et d'or. Une rose rouge était accrochée à sa veste au niveau de son pectoral gauche.
« Si, répond-t-elle intriguée que quelqu'un lui parle en espagnol dans un lieu où l'on ne prise que les langues anciennes.
- Me concede este baile ? [M'accorderez-vous cette danse?] demande l'homme en s'inclinant.»
Après une légère hésitation, Aurore accepte la proposition se sentant attirée par cet individu masqué. La danse est un excellent moyen pour avoir un entretient privé avec lui et ainsi l'interroger. Il lui tend la main et une fois cette dernière prise en main il la conduit sur la piste. Leurs doigts s'entremêlent, la main du garçon vient se poser sur la taille de la jeune femme et celle-ci s'accroche à l'épaule de son cavalier. Ils se mettent à tourner, à tourbillonner, c'est une valse. Personne ne joue le rôle de guide parce qu'à deux ils ne forment qu'un. Leur cœur battent à l'unisson, l'alchimie entre les deux partenaires et l'intensité de leur danse met à mal les professionnels qui sont contraints de leur laisser la piste. Puis ils tournent la tête l'un vers l'autre, le masque qu'il porte n'empêche pas leur regard de se croiser. C'est comme s'ils s'étaient toujours connus, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Chacun se reconnaît dans les yeux de l'autre et à travers l'iris ils atteignent l'âme et leur valse enflammée redouble de puissance. Le garçon enveloppe de ses bras Aurore, la fait tourner puis la porte jusqu'au ciel. Il passe son bras au dessus de la tête de sa cavalière, elle virevolte, s'écarte sans pour autant lâcher la main de l'Argentin, enfin ce dernier la tire à lui, la musique se calme, c'est un slow. Aurore a sa tête posée sur le torse de l'homme qui l'entoure comme pour la protéger du monde extérieur. C'est alors qu'elle lève les yeux vers lui.
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Bite Me If You Dare
Про вампировAvant il n'avait d'autre mot pour se décrire que monstre, il vivait dans l'obscurité de sa sombre nature, une nature qu'il n'avait pas souhaité. Avant elle ne vivait que dans ses rêves, prisonnière de la dure réalité de la vie. Elle était timide, bo...