Simon
Cela faisait des jours et des jours qu'il se trouvait là, dans cette même pièce. Impossible de savoir depuis combien temps, la lumière du jour était inaccessible ici. Le terme pièce n'était d'ailleurs pas vraiment approprié, disons ce grand placard... Oui, ce mot-là convenait parfaitement. Quelle ironie tout de même, de se retrouver là. Depuis qu'il avait obtenu son diplôme d'enseignant, il s'était juré de ne jamais, ô grand jamais, se prendre d'affection même d'amitié pour ses élèves. Il était tombé amoureux. Il avait succombé aux charmes de ses cheveux d'or, de sa peau café et de ses grands yeux bleu azur. Il n'y avait qu'une chose pour lui déplaire, ces horribles montures qu'elle portait qui en cachaient la beauté, elles faisaient obstacle. C'était comme si, en portant ses lunettes, la jeune fille refusait qu'il la voit, les verres camouflant la nudité et l'innocence de son regard. Mais il s'égarait, penser à elle lui faisait tourner la tête.
Oh ! Comme l'amour est idiot... C'était à cause de lui qu'aujourd'hui il se trouvait en prison. Son amour pour elle l'avait poussé à vouloir la sauver des griffes d'un monstre mais face à une telle créature, il n'avait rien pu faire. Alors le voilà dans un cachot avec pour seule compagnie la sépulture d'un homme. Ou d'une femme d'ailleurs ! A ce stade il est bien difficile de savoir, lorsque l'on est face à un tas d'os. Le pire dans cette histoire c'était d'avoir été incapable de la sauver. Il était même possible qu'elle fût morte, peut-être la créature l'avait-elle mangée, tuée... Il se pouvait aussi qu'à ce moment précis elle se trouve dans la même position que lui, encerclé par quatre murs, avec un banc de pierre froide servant de couchette, un petit pot de chambre pour faire ses besoins et une trappe en métal au cas où son cher hôte aurait la cordialité de ne pas le laisser mourir de faim. Bref, une nouvelle fois, il s'emportait car il était tout à fait probable qu'elle fût à cet instant bien lotie, dans un lit bien chaud et bien moelleux dans une chambre somptueuse. Tout de même, cela serait étonnant.
Enfin, pour en revenir à son point de départ, le fait est que sa situation était drôlement ironique... Depuis qu'il avait commencé à éprouver des sentiments pour cet enfant, sa plus grande peur avait toujours été d'être accusé d'abus sur mineur ou de se faire emprisonner du fait de leur relation illégal. Mais ils n'avait jamais formé un couple, ce n'était que fantasme. Et aujourd'hui, il était bel et bien en prison pour la simple raison qu'il avait voulu la sauver. Il émanait de sa gorge un rire amer qui lui irritait le larynx. Il se mit à rire jusqu'à ne plus avoir de salive puis s'allongea sur le banc, il était si fatigué et si las. Il lui faudrait faire abstraction du confort et se concentrer pour dormir un peu, il avait grand besoin de sommeil.
Cassia
Cassia fut réveillée par la douce lumière matinale. Elle ignorait encore l'heur qu'il était ainsi que le temps qu'elle avait passé à dormir mais elle se sentait reposée. Les rayons lumineux une chaleur agréable qui l'apaisait, cela lui rappelait ses journées d'été à la plage. Elle s'imagina allongée sur le sable chaud, bercée par la houle et le cri des goélands. Elle aimerait tant aller à la plage... Toutefois elle ne ressentait pas de nostalgie, au contraire, penser au soleil la mettait de bonne humeur. Cela lui donna la force d'ouvrir les yeux et d'affronter la dure réalité de sa situation. Ses paupières se levèrent lentement, c'est alors qu'elle aperçut de ses yeux encore endormis le visage de Lucio près du sien. Elle prit peur et fit un bond en arrière :
« Mon dieu ! Es-tu fou ? Écervelé ? Aliéné ? qu'est-ce que tu fait allongé sur mon lit ? Veux-tu que je meure d'une crise cardiaque ? Hein ? Mais vas-tu répondre à la fin ?
- En réalité j'attendais seulement que tu termines, lui répondit le vampire. Je m'excuse, je ne voulais pas te faire peur mais tu es si belle, je n'ai pas pu m'empêcher de te regarder dormir.
- Oh, hum... répondit la jeune fille gênée. Mais... cela ne se fait pas, oh non ! On ne peut pas observer les gens comme ça c'est très impoli.
- Je suis navré, je...
- Non c'est bon, le coupa-t-elle, ne t'en fais pas, après tout ce n'est pas si grave, tu ne m'as même pas touché.
- Non ?
- Non, tu es pardonné, ajouta-t-elle en souriant.
- Merci Cassia.
- Juste une chose, c'était sincère ? Je veux parler de hum... ce que tu as dit tout à l'heure.
- Bien sûr que oui ! Je suis vraiment désolé, je ne pensais pas agir illégalement, dit-il en riant légèrement.
- Oh... merci dans ce cas, répondit-elle déçue de ne pas avoir eu sa réponse. »
Un blanc encombra l'espace puis Cassia prit ses affaires et se rendit à la douche. Lorsqu'elle revint, l'italien était face à la fenêtre, qui donnait sur une petite cours fleurie, ce qui lui laissait le libre plaisir de le regarder de dos. Sa chemise blanche laissait entrevoir ses larges épaules et les muscles de son dos ainsi que sa forte carrure, normal pour un vampire vous me direz mais il avait quelque chose de spécial, son air de charmeur italien le rendait très séduisant. Après une longue hésitation, elle lança la conversation :
« Du coup je ne t'ai pas demandé ce que tu faisais ici, sans t'offenser hein.
- Je suis là pour veiller sur toi, répondit-il en se retournant.
- Ah... C'est gentil mais je suis assez grande tout de même.
- Je n'ai aucun doute sur tes capacités à te débrouiller dans ton monde mais ici c'est impossible. Que tu sois la plus forte des humaines ou non n'a pas d'importance car tu es à Chiroptera et que tu ne peux rien contre un vampire.
- C'est encourageant. Et sinon tu sais où sont Aurore et Lucas ? Je croyais qu'ils ne pouvaient pas sortir de là.
- Ils sont avec le roi, Caïus a envoyer ses sbires chercher Aurore.
- On est mal non ? J'espère qu'il n'est pas au courant pour... puis se coupa net, plaçant ses mains devant sa bouche. Elle ne pouvait pas lui dire. Pouvait-on réellement lui faire confiance ?
- Tu peux te fier à moi tu sais, la rassura-t-il. De plus, je suis déjà au courant, je les ai surpris en plein action de derrière la porte. Je tiens à dire qu'Aurore a vraiment une voix qui porte ou alors est-ce Lucas qui est si doué ? Je n'ai jamais fait crier une femme aussi fort...
- Stop arrête s'il te plaît, je ne veux pas savoir, merci.
- OK si cela te dérange aucun souci, répondit-il en souriant avant de reprendre son sérieux. Toutefois, je ne pense pas que le roi sache, il n'avait pas l'air si énervé. Non, s'il avait su, je pense qu'on serait déjà mort. Il ne sait pas.
- J'espère pour nous. »
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Bite Me If You Dare
VampirosAvant il n'avait d'autre mot pour se décrire que monstre, il vivait dans l'obscurité de sa sombre nature, une nature qu'il n'avait pas souhaité. Avant elle ne vivait que dans ses rêves, prisonnière de la dure réalité de la vie. Elle était timide, bo...