Chapitre 7

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★ Lou ★ 

Je suis au téléphone avec ma mère depuis bien 10 minutes, cherchant à la convaincre de venir me chercher en voiture car le train est définitivement bloqué et que je n'ai aucune envie de faire le reste du trajet en car. 

Mais sa décision est prise, pour elle il n'y a rien de grave à prendre le bus. En soit elle n'a pas tord mais je vais en avoir pour des heures...

Je sors du train avec les autres passagers retardataires et me dirige vers le car relais déjà plein à craquer. Je soupire et entre en cherchant une place côté vitre pour ne pas être malade mais elles sont déjà toutes occupées. 

Si Clem serait là elle n'aurait pas hésitée à dégager quelqu'un de sa place pour moi, mais ce n'est pas mon genre de m'imposer. 

Je m'installe donc côté couloir dans le brouhaha des passagers mécontents. 

Je soupire à nouveau et déverrouille mon portable pour voir si Clem à répondu à mon message mais non.

Elle n'est pas du genre à être scotchée à son téléphone donc ça ne m'étonne pas vraiment.

Le bus démarre et je ferme les yeux en inspirant profondément, espérons que je ne soit pas malade durant le trajet.

- Mmmrph...

Je réouvre les paupières et regarde à ma gauche, analysant la personne à côté de moi qui vient de grogner comme un chien enragé.

La personne tourna la tête vers moi au même moment, obligeant un échange visuel rapide. 

Alors que je m'empresse de regarder ailleurs il s'agite tout à coup.

- Hé, mais t'es ma voisine de palier ! 

Je le regarde à nouveau et en effet il s'agit bien d'un des nouveaux locataires. 

J'avoue que j'ai du mal à reconnaître les visages en temps normal, donc réussir à faire la différence entre des jumeaux c'est peine perdue.

- Ah oui bonjour...

- Clem c'est ça ? Il me sourit à pleines dents.

- Lou, Clem est ma... Colocataire. 

J'ai mis du temps à finir ma phrase pour que ça paraisse naturel. Mais Clem à été très claire, personne dans la Share house ne doit savoir que nous sommes en couple... Cette situation me laisse un goût amer dans la gorge, je comprends parfaitement son inquiétude mais quand même... Devoir se cacher comme ça me donne l'impression que notre relation n'est pas saine...

- Oh, je vois, il regarde autour de nous, elle n'est pas avec toi ? 

- Non, et ton... Frère ? Je le questionne en me triturant les doigts.

- Non, il préférait resté dans la Share house.

J'ai un sursaut en entendant la sonnerie de mon téléphone et me précipite dessus pour répondre. C'est à nouveau ma mère qui voulait savoir si j'étais bien en chemin. Nous restons un bon moment au téléphone avant qu'elle raccroche enfin. 

En me reconcentrant sur mon voisin je remarque qu'il s'est mis à écrire. Sans qu'il ne le sache je parcours la fiche des yeux rapidement. C'est des notes brouillons je pense, quelques phrases sont barrées et d'autres entourées grossièrement.

Je regrette aussitôt d'avoir été aussi curieuse, dans le train j'arrive à lire et écrire sans trop de mal mais en bus ça me donne vite la nausée...

Je lève les yeux au ciel et souffle longuement et à plusieurs reprises.

- Ça va pas ? Me questionne t-il en arrêtant d'écrire.

- J'ai le mal des transports... Près de la vitre je supporte mieux mais dans le couloir... 

Je ne termine pas ma phrase. Comme beaucoup de gens je pense, parler de nausées quand on est déjà patraque ça n'aide pas du tout... Je grimace et passe mes mains sur mon visage.

- Ok, changeons de place alors. Il pivote pour que je coopère.

- Oh non c'est gentil mais je ne veux pas déranger...

- J'ai pas envie que tu gerbes, aller décale toi.

Je récupère mon sac posé à mes pieds précipitamment et nous échangeons nos places rapidement. Une fois proche de la vitre je soupire de soulagement, faisant rire plusieurs passagers derrière nous qui ont dû comprendre la raison de notre échange.

- Et au fait, je voulais à nouveau m'excuser pour le comportement de mon frère, je sais qu'il n'est pas facile à vivre au début.

Je le regarde et fronce les sourcils, donc celui-ci c'est... Oh j'ai oublié son prénom. Mais c'est le plus discret des deux. 

- Ce n'est rien... 

- Bah j'ai cru comprendre qu'il agaçait ta coloc.

- Oui, je baisse les yeux, Clem à un tempérament assez fort mais elle s'y habituera j'en suis certaine...

Il s'est mis à rire franchement et à secouer la tête l'air amusé. Son rire m'a surprise, comparé à sa voix assez basse son pouffement était très fort.

- Et bien espérons qu'ils ne vont pas s'entre-tuer ce weekend. Tayler à le don de se montrer particulièrement énervant quand il veut. 

J'ai un peu peur. Je sais que Clem n'est pas la patience incarnée, c'est bien pour ça qu'elle ne m'accompagne pas voir mes parents qui sont taquins avec elle.  

La dernière fois ça s'est mal terminé, ma mère s'est moquée du style vestimentaire de Clem et elle l'a tout simplement insultée en retour...

Je me demande ce qu'il se passe là-bas, avec de la chance elle est sortie faire quelques tapes dans le parc du quartier. 

- Tu écris ?

- Pardon ? Je demande perplexe. 

- Oui, il se gratte la nuque, t'as un calepin qui dépasse de ton sac. 

Il est observateur. J'hoche la tête et récupère le calepin avec un sourire passionné. Je lui montre avec certainement des étoiles dans les yeux. 

J'aime ce que je fais. Cette bande dessinée est loin d'être terminée mais c'est déjà un rêve d'y réaliser. J'explique donc à mon voisin de siège que nous sommes en train de faire une bd avec Clem, que je m'occupe du scénario et des dialogues et qu'elle, s'occupe de l'illustration.

- C'est la grande classe ! Moi aussi je bosse en binôme avec mon frère. Il explique tout sourire.

- Sur quel projet ? Je demande vraiment curieuse de savoir.

- Un album. Je gère les compos, le son et Tayler me prête sa voix. 

Donc ce que j'ai vu tout à l'heure, c'était sûrement le texte d'une chanson... 

Je suis impressionnée et en même temps un peu anxieuse. Qui dit musique dit bruit...

Clem ne va apprécier.

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PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant