Chapitre 48

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† Tayler †

La nuit est tombée bien trop vite...

Et comme la veille je n'arrive pas à dormir.

Le manque de sommeil est vraiment en train de me rendre dingue.

Je suis allongé sur le lit, seul avec mes pensées négatives. Alan est encore absent ce soir, il préfère certainement être avec la blonde qu'avec moi...

Je fixe mon avant-bras, et je me dis que même avec un couteau de boucher, la douleur ne se calmera pas cette fois... 

Je voudrais pouvoir extirper mon cœur de ma poitrine pour y planter une lame en plein centre.

J'en ai marre de souffrir, j'en ai marre d'être plongé dans les ténèbres...

Je me lève péniblement pour ouvrir la fenêtre, j'ai l'estomac retourné, j'ai l'impression que je vais gerber mais une fois la tête en contact avec l'air frais, rien ne sort.

Je baisse le nez et regarde le vide avec le cœur qui accélère.

2e étage, environ 15 m de haut...

Si je saute là maintenant j'ai une grande chance d'y rester.

Ce serait la fin de cette torpeur, de cette putain de souffrance qui me ronge de l'intérieur...

Je ferme les yeux, respire doucement et prends appuie sur le rebord.

En quelques secondes je suis assis sur le rebord de la fenêtre, j'ouvre à nouveau les yeux et une larme roule sur ma joue.

Au même instant j'entends la porte s'ouvrir derrière moi.

Je ne prends pas la peine de me retourner.

À tous les coups c'est Alan.

Il va se mettre à hurler, me disant que je suis devenu fou, et ça sera vrai...

Mais 5, 10, 15 secondes s'écoulent et rien ne se passe.

Je me retourne enfin, et la silhouette  que j'aperçois doit faire un mètre 70, avec des cheveux noirs lâchés le long de ses épaules, et un regard bleu horrifié.

Clem...

- Qu'est-ce que tu m'veux ? Je lâche sèchement.

Elle ne répond pas et s'approche.

Plus la distance entre nous s'évanouit, plus j'ai mal. 

- Tu ne comptais sauter rassure moi... Elle demande enfin.

Sa voix est très douce. Elle n'est pas en train de m'engueuler, elle paraît même inquiète.

Un rire nerveux sort de ma bouche, un rire de dégoût, d'agonie...

- Tayler, elle me tend la main, descends, éloigne toi de cette fenêtre...

- Et pourquoi ? Je serre la mâchoire, pour passer une nouvelle nuit sans réussir à dormir, à me demander en boucle pourquoi je suis en vie ?! 

- Pour moi. Elle souffle en me prenant le bras.

Comme privé de libre arbitre je la laisse me guider et je descends, me retrouvant face à face avec elle.

Elle est proche, bien trop proche.

Mon esprit se consume et je peine à trouver la force de la regarder dans les yeux.

- Pourquoi t'es là ? Je demande difficilement.

- Parceque je viens de comprendre... Elle souffle en me fixant avec intensité.

- Comprendre qu...

Je n'ai pas le temps de finir ma question que sa bouche se cogne contre la mienne.

Le contact est si violent que je lâche une sorte de plainte.

Mes yeux ne se ferment pas, ma respiration se triple et je me paralyse entièrement, ne répondant même pas à son baiser rempli de violence.

Quand elle s'éloigne pour reprendre son souffle, sa respiration est aussi désordonnée que la mienne. C'est comme si nous venions de faire un marathon...

- Clem...mais... Je n'arrive pas à assembler mes pensées.

- qui l'aurait cru hein ? que tu arriverais à me faire ressentir ça... Elle se blottie dans mes bras.

J'ai le nez dans ses cheveux, je sens ses bras autour de moi, j'entends sa respiration haletante. Je ne bouge toujours pas, je n'y arrive pas.

- La lesbienne convaincue qui tombe amoureuse d'un abruti comme toi... Elle lâche en brisant le contact entre nous.

À cet instant je ne supporte pas qu'elle me lâche. Je ne veux pas qu'elle me lâche.

J'attrape son visage entre mes mains et réponds enfin à son baiser avec quelques minutes de retard.

Ce baiser n'a rien de doux, c'est acariâtre, brutal et coléreux...

Ma langue force un passage dans sa bouche, et une bombe explose à l'intérieur de moi.

C'est orgasmique, c'est tellement fort que tout mon être bouillonne.

Mes mains se posent sur ses côtes, je la serre entre mes doigts, de peur qu'elle ne disparaisse si je rompt le contact.

Mon bas-ventre palpite, je tremble, j'en oublie même comment respirer...

Elle passe ses bras autour de ma nuque et sans prévenir je la soulève en posant mes mains sur le haut de ses cuisses, je la compresse contre moi.

D'un pas rapide et efficace je nous conduits jusqu'à mon lit, elle se retrouve dos contre le matelas, je suis au dessus d'elle, les bras tendus pour ne pas l'écraser.

Elle me fixe avec les yeux débordants de questions et de fragilité.
Doucement je me penche pour l'embrasser à nouveau.
Ses lèvres sont douces, délicates...

- Tayler...j'ai...je suis terrifiée... Elle arrive à articuler d'une voix tremblante.

Je l'a comprend. Mais...

Je veux la sentir contre moi, je veux qu'elle m'appartienne, je veux...

Je veux tout d'elle.

×××


( Prochain chapitre très bientôt, accrochez-vous ça va secouer •̀ᴗ-)

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