Perdue

Chapitre 30

★ Clem ★ 

Tayler m'a traîner à l'extérieur.

J'étais contre, démoralisée, mais il est sacrément têtu... 

Il voulait que je prenne l'air et il avait besoin de désaouler dans un endroit aéré.

 Du coup nous déambulons dans la ville depuis 07h du matin. 

Je n'ai pas dormie de la nuit, attendant que Lou daigne se montrer mais ce n'est pas arrivé.

C'est officiellement terminé, et c'est tellement plus dur que ce que j'avais imaginé.

Il est bientôt midi, mes jambes sont en coton à force de marcher. Tayler marche légèrement devant moi avec les mains dans les poches.

Il ne dit rien, depuis que j'ai vu l'état de son bras il n'a presque plus ouvert la bouche, le regard paraissant lointain...

J'ignore la situation, j'ignore si je peux aborder le sujet donc je préfère me taire.

L'automutilation c'est un sujet extrêmement sensible, et pas la peine d'être intelligent ou concerné pour le comprendre.

Mais au moins, j'en sais davantage...

Je pense que son comportement insupportable y est directement lié.

- T'as faim? Il lâche en se stoppant devant une épicerie.

- Non pas vraiment...

- Clem, il soupire, ta poupée va finir par t'appeler, te laisse pas crevée en attendant.

- Ts, facile à dire ! Je me frotte les tempes.

- Je sais reconnaître le sarcasme j'te signale !

Il vient de faire volte face, se plaçant face à moi avec un regard endormi.

Je pense qu'il est enfin sobre, l'alcool à finit par quitter son organisme.

Mais pourquoi il me parle ?! 

Il est peut-être mal à l'aise suite à la situation avec son frère jumeau.

Mais ça reste louche, il n'a jamais été cool jusqu'à maintenant.

Et puis j'ai pas besoin d'être rassurée, je suis pas stupide. Je sais que ces choses arrivent à beaucoup de couples. Être touchée directement est douloureux mais, c'est ainsi.

- Tu sais, j'te comprends. J'connais ce sentiment d'impuissance... Il marmonne en allumant une cigarette.

- Cherches pas, t'as pas à te sentir concerné. Je déblatère sèchement.

- C'est pas le cas. J'en ai rien à foutre pour être honnête, c'est juste que...

- Que ? Je lève un sourcil.

- Ça fait du bien d'être avec quelqu'un d'aussi paumé que soi-même, on se sent moins seul.

Mon visage resté de marbre le fait sourire quelques secondes et il lève les yeux vers le ciel.

Il se sent moins seul ? 

- Alan pense qu'à sa gueule, et ma mère... Pour elle je suis le vilain petit canard de la fraterie. Il se refoiffe suite à un coup de vent, et mon père, il est autant présent qu'un banquier...

Je l'écoute, calmée par le son légère de sa voix.

Il se trouve inutile, nul, et abandonné.

Comme moi maintenant...

Je crois que je comprends enfin.

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Chapitre court mais la suite prochainement. (;