× contenue pour adulte × 🔞
Clem vit dans une maison partagée artistique avec sa petite amie Lou.
Les deux jeunes femmes travaillent sur une bande dessinée depuis plusieurs mois et sont bien contentes de n'avoir personne d'autre à leur étage.
Alors...
Cette petite prise de bec avec le nouveau m'a donné la motivation de faire à manger, c'est bien connu les nerfs ça creuse l'estomac.
J'ai d'abord dû ranger le foutoir qu'il y avait avant de pouvoir enfin faire un truc à grignoter.
Sandwich en main, je suis remontée jusqu'à la chambre. Le petit casse-croûte n'a pas fait long feu et ensuite je me suis mise sur le dessin. Lou voulait que je sorte mais le temps s'est couvert dehors et je n'ai pas envie d'attraper la mort. Sans perdre de temps j'ai travaillée sur les tenues des protagonistes.
Assise à mon bureau j'oublie tout, surtout le temps qui passe...
Quand je lève à nouveau les yeux vers la fenêtre il fait déjà presque nuit. Je balance le crayon que je tenais comme si celui-ci m'avais maintenue dans un état second et je sors mon téléphone rangé dans le fourtout du bureau.
Avant de pouvoir lire l'heure je remarque que Lou m'a envoyée plein de messages et qu'elle a essayée de m'appeler plein de fois...
Mon téléphone était sur silencieux je n'ai pas du tout fait attention.
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Prise de remords je commence à noter son numéro mais quelqu'un toque à la porte. Je me lève robotiquement pour ouvrir et mon visage se ferme aussitôt. C'est encore l'autre idiot, il est planté devant moi avec le fixe de la résidence à la main.
- Oui ? Je lâche en fronçant les sourcils.
- Ta coloc au téléphone. Il me jette pratiquement le fixe entre les mains avant de repartir comme un voleur.
Je referme la porte et pose le téléphone contre mon oreille.
- Allô ?
- «Clem ? Tu m'as fait peur pourquoi tu répondais pas ??» C'est la voix de Lou.
- Oh désolée ma puce j'étais totalement absorbée par le boulot...
- «Ah, elle soupire, tu vas bien ??»
- Oui et toi ? Pas la peine de lui dire pour ma crise de nerfs concernant les cigarettes.
- «Oui ça va, au final le train n'a pas pu repartir du coup nous avons pris le bus et j'ai fais le trajet avec Alan.»
- Alan ? Je fixe un point invisible devant moi.
- «Oui tu sais notre nouveau voisin.. remarquant que je ne réponds pas elle poursuit, Ses parents vivent dans la même ville que les miens.» Elle explique d'une petite voix.
- Et bah, fort fort lointain est plus grand que je ne le pensais... Dommage que l'autre soit resté sur place.
- «Clem t'es sûr que tout va bien ?»
- Ouais ouais, je souffle un bon coup, tu me manques ma belle...
Je l'entend rire doucement de l'autre côté du combiné et elle marque une pause.
- «Toi aussi, je rentre demain soir comme prévu. Essaie de mettre le nez dehors au moins une fois...»
- Promis. Bisous.
- «Bisous je t'aime.»
- Moi aussi. Je raccroche.
Je pose le fixe sur le bureau et commence à faire les cents pas. C'est quelque chose qui arrive assez fréquemment quand elle n'est pas près de moi... Je suis de nature assez possessive et la savoir loin de moi ne me rassure jamais. Je sais très bien que j'en suis pour quelque chose, si je n'avais pas agi comme la pire des nulles la dernière fois que je suis allée chez ses parents je serai avec elle maintenant. Je me frotte le visage nerveusement avant d'enfiler mon peignoir et mes chaussons pour remettre le fixe dans le salon. La lumière n'est toujours pas réparée et je manque de me vautrer juste avant d'arriver aux escaliers... Le balai traîne au milieu du couloir.
Reste calme Clem, reste calme...
Je marmonne en descendant les marches et replace le fixe à sa place initial en soufflant.
Le locataire 2A est installé sur le canapé à côté de la table. Il me regarde avec agacement.
- Un problème ?
- C'est pas un moulin ici, je suis en train de développer des photos, ça prend du temps et j'ai besoin de me concentrer. Il lance sèchement.
J'avais oubliée à quel point il était pete cul. Heureusement jusqu'à maintenant c'est celui que je voyais le moins. Il doit faire un mètre 60, il est assez enrobé et ses cheveux blonds bouclés forment une masse sur le haut de son crâne. Il n'est pas vraiment du genre impressionnant.
Je secoue la tête avec les sourcils relevés.
C'est vraiment pénible de vivre dans une maison partagée... C'est vrai que nous avons eu le choix avec un autre studio, mais les charges étaient beaucoup plus importantes et puis ici nous avons un sous-sol avec plusieurs pièces réservées à l'art. De souvenirs il y a un studio photo, un studio d'enregistrement, une pièce dédiée à la peinture et une petite salle de cinéma d'environ 10 places.
Prise de curiosité je me dirige vers ce sous-sol.
Par chance ici la lumière marche toujours, sinon j'aurais fais demi-tour, ce n'est pas le moment de se fouler une cheville.
Je descends tranquillement et inspecte les lieux d'un air détaché. C'est bien ça, les 2 premières pièces sont les studios et ensuite il y a le petit cinéma et la salle de peinture qui pourrait me servir, mais je la trouve trop étriquée.
Je ne m'attarde pas et remonte les marches en fixant mes pieds. Un raclement de gorge me fait levé la tête et je montre immédiatement mon désespoir. C'est encore lui...
- Alors tu peux plus te passer de moi ? Il fait apparaître un minuscule rictus sur son visage avant de devenir aussi froid que de la glace.
Il a les yeux aussi bleus que ceux de Lou, mais dans les siens je perçois une pointe de noirceur qui n'existe pas dans les yeux de ma belle.
- J'ai bien mieux à faire. Je réponds en redescendant pour qu'il puisse poursuivre et qu'on ne reste pas bloqués dans les escaliers 500 ans.
- Je me demande comment ta coloc fait pour supporter un mec aussi chiant que toi... Il parle en passant devant moi.
- Mais je... J'étais sur le point de lui dire que je suis une fille mais en me tournant pour le regarder j'ai compris qu'il affichait un sourire ironique.
Un rire des plus désagréable s'échappe de sa bouche quand il s'éloigne pour rentrer dans le studio d'enregistrement. Ce mec va me rendre chèvre c'est obligé.
Et sans Lou, j'ai vraiment l'impression que les heures défilent au ralenti.
