Chapitre 7 Partie 2 - Lui

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Assis à table, devant mon assiette, je ne cesse de repenser à ce qu'il s'est passé hier soir. Après qu'Athénaïs m'ait avoué la vérité sur le lien qui l'unit à Noham, ils sont tous les deux restés à l'appartement. J'ai été plus qu'heureux de retrouver le petit garçon et je pense que c'était réciproque. Il ne m'a pas lâché d'une semelle, me racontant les semaines qui se sont écoulées alors que j'étais loin d'eux. J'ai été impressionné d'entendre les progrès dans son langage. Il arrive maintenant à parler correctement. Mes dents ont grincé quand il a mentionné Gabriel. Pourtant, à ma plus grande surprise, je n'ai fait aucune remarque. Noham semble attaché à lui, alors peu importe le ressentiment que j'ai à son égard, je ne le referai pas tomber sur cet enfant qui n'a rien avoir avec ces histoires. Athénaïs, elle, semblait ailleurs. Son regard était souvent perdu dans le vague. Elle répondait quand on l'interpellait, elle était souriante, mais je voyais les rouages de son esprit fonctionnait à plein régime. Peut-être a-t-elle regretté de me dire la vérité ?

Je ne saurai le dire.

Alors que Noham commençait à montrer des signes de fatigue, ils se sont tous les deux installés dans ma chambre. Pendant que la rousse se changeait dans la salle de bains, je me suis couché près de lui. Instinctivement, il est venu se blottir contre moi avec un petit sourire aux lèvres. Si mon cœur n'avait pas déjà fondu pour lui, je pense qu'il l'aurait fait à cet instant. Je ne pas pu détourner le regard de cette petite bouille innocente. Ses joues toutes rondes, écrasées par l'oreiller, le léger ronflement qui s'échappait de sa bouche entrouverte. Tout le rendait absolument adorable. Perdu dans ma contemplation, je n'ai même pas vu Athénaïs nous rejoindre.

Silencieusement, elle s'est glissée dans les draps. Délicatement, elle a déposé un baiser sur le crâne de son fils. Elle s'est ensuite penchée vers moi pour coller ses lèvres aux miennes. C'était une simple caresse. Un frôlement, presque aérien. Pourtant, les sensations que cela m'a procuré se sont répercutées dans tout mon corps. Le manque de ces dernières semaines s'est dissipé. Aussi vite qu'elle s'est approchée, elle s'est éloignée. C'était si bref, que cela n'a pas suffi à me rassasier d'elle. Elle m'a souhaité une bonne nuit avant de se positionner correctement. Ses doigts ont glissé sur le dos de son fils. Elle s'est endormie quelques secondes plus tard. Moi, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je les ai observés, cherchant à comprendre pourquoi c'est si naturellement de les avoir près de moi. Je n'ai pas trouvé de réponses, mais je sais que je ne veux pas les voir s'éloigner.

Je sors de mes souvenirs pour me reconnecter au moment présent.

Sa révélation tourne en boucle dans mon esprit. Je ne suis pas choqué ou déçu, bien au contraire. Je trouve admirable le fait qu'elle élève Noham comme son fils. J'admire le courage dont elle fait preuve pour maintenir, à bout de bras, l'équilibre dans lequel elle évolue. Je ne pense pas que j'aurai été capable d'une telle abnégation. Peu de personnes le pourraient. Pourtant, je n'arrive pas à faire disparaître la colère qui fait bouillonner mon corps. Je n'accepte pas qu'elle ne me laisse pas l'aider. Je ne supporterai pas de les revoir sortir de ma vie, une fois m'a suffi. Mais en même temps, je ne peux pas concevoir de la partager. Il n'y a pas cinquante solutions pour régler ce problème.

Scarlett doit cesser d'exister.

— Rose, combien est-ce qu'elle doit encore ?

Installée face à moi, elle lève les yeux. Elle m'observe silencieusement, les sourcils froncés. Je sais qu'elle a parfaitement compris ma demande. Pourtant, elle ne dit rien. Je la vois réfléchir, peser le pour et le contre. Je sais qu'elle pense trahir son amie en me révélant cela. La rousse l'a bien mise en garde, je dois rester en dehors de cette histoire. Elle a été très clair hier soir, répétant plusieurs fois cette phrase pour être sûre de se faire entendre. Surtout, de se faire obéir. Cependant, cela n'empêche pas la blonde de se poser la question, d'hésiter. Je résiste tant bien que mal à l'envie de la secouer afin d'obtenir une réponse plus rapide. Je me contente de la fixer, déterminé à obtenir cette information. Quand elle soupire en baissant la tête, je sais que j'ai gagné.

Embrase-moi Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant