Chapitre 18 Partie 2 - Elle

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Je sors d'un sommeil profond en entendant des éclats de voix. Des portes claquent alors que j'essaie de soulever mes paupières. De ma vision trouble, je peine à me retrouver dans ce lieu qui m'est inconnu. De désagréable picotements se répandent dans mes pieds alors que j'essaie de remuer mes jambes. Je suis coincée entre le dossier du canapé dans mon dos et le corps de Maximus devant moi. Me sentant gigoter, le bras qui entoure ma taille resserre son étreinte. Je ne sais pas comment il peut arriver à le bouger alors que je suis couchée dessus. Il doit avoir d'horribles fourmis dans les doigts. Je me redresse, m'efforçant de ne pas lui faire mal. Dans un grognement, il se décale. Son mouvement me fait perdre l'équilibre et je viens m'écrouler sur son torse. Sous l'impact, sa respiration se coupe. Ses yeux s'écarquillent alors que ses doigts agrippent le tissu de ma robe. Il lui faut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Quand il comprend enfin où il se trouve, il se renfonce dans l'assise. Les paupières closes, il baille en se frottant les cheveux. Je me déplace légèrement, essayant de trouver une position agréable autant pour moi que lui. Par inadvertance, ma cuisse vient frotter contre son érection. Je me mords la lèvre alors que son regard entre en contact avec le mien. Il vient à peine de se réveiller pourtant, je vois clairement une lueur d'envie briller au fond de ses prunelles. Il avait raison hier, il est insatiable. Un sourire vient étirer ses lèvres.

— Tu sais qu'il y a des moyens plus sympathiques de me réveiller ?

Je lève les yeux au ciel alors que dans un mouvement, il me rapproche de lui. Nos nez se frôlent. Son souffle s'échoue sur mon visage. Ses doigts remontent dans mon dos avant de se perdre dans ma chevelure. Il ne reste plus grand-chose de la tresse que j'avais hier. Si ce n'est des nœuds qui se défont difficilement sous son passage. Je grimace alors qu'il s'excuse d'une petite moue désolée. Je dépose un baiser sur ses lèvres. La main dans ma nuque, il me rapproche de lui. Ma langue passe la barrière de ses dents. Nous nous retrouvons dans un lent ballet. Je ne connais pas de façon plus agréable de se dire bonjour. Ce serait parfait si son téléphone cessait de vibrer près de mon oreille. Le bruit qui en résulte est tout simplement insupportable. Sans compter le vacarme que j'entends dans les couloirs, près de la pièce dans laquelle nous nous trouvons. Malgré cela, Maximus parvient à rendre ce moment plus que délicieux.

Ses mains caressent délicatement mon dos. J'aime tant sentir ses paumes sur ma peau nue. Son odeur, atténuée par notre nuit, parfume légèrement mes sens. Sa chaleur se fond dans la mienne. Elle adoucit la fraîcheur qui règne autour de nous. Sentir son corps brûlant sous le mien me fait frissonner. Contre mon bassin, son érection prend de l'ampleur. Il gémit alors que je me frotte lentement contre lui. Mon cœur accélère doucement. Le désir pulse peu à peu dans mes veines. Maximus mordille ma lèvre avant de suivre le contour de ma mâchoire. Il dépose une série de baisers. Je soupire de bien-être sous les délicieuses attentions qu'il me porte.

— J'ai tellement envie de toi.

Je frémis en entendant ses mots. Son timbre rauque se répercute dans tout mon corps. Sa voix, murmurée dans un souffle, me coupe la respiration. J'y entends tant de douceur que mes battements cardiaque se font bien plus puissants. Habituellement, nos étreintes sont assez bestiales, mais je sens que ce n'est pas le cas à cet instant précis. Il veut autre chose. Une fusion plus calme. J'aime son côté dominateur, un peu brusque dans ses mouvements. Je ne me lasse pas de provoquer son aura sauvage, presque animal. Voir la luxure briller dans ses yeux, sentir la tension qui émane de son être, me plaît énormément. Il m'attire inexorablement quand il est ainsi. Il représente alors ce qu'est notre relation. Explosive, volcanique, impulsive.

Pourtant, quand son regard entre en contact avec le mien, je me rends compte que nous sommes plus que ça. Notre liaison est aussi passionnée, romantique, tendre. Peut-être l'ai-je toujours su. Après tout, Maximus est très attentionné à mon égard. Il est prévenant, affectueux. Il a toujours une parole, un geste pour moi. Il est aussi présent, réconfortant. Mais jusqu'à maintenant, cet aspect ne s'était pas invité dans notre intimité. Cette constatation m'emplit d'une joie sourde. Mon cœur explose dans un feu d'artifice d'émotions. Il bat à tout rompre contre mes côtes. Mon ventre se contracte délicieusement. Est-ce ça que l'on appelle avoir des papillons ? Probablement. C'est incroyable ce que cet homme provoque chez moi. Avec lui, je suis heureuse. Comme je l'ai rarement été. Il nous a lié de la plus belle des façons. Je tiens à lui, à un point inimaginable. J'ai besoin qu'il le sache, qu'il comprenne ce qu'il représente pour moi. Les mots se bousculent dans ma gorge. Certains que je n'ai pas prononcé depuis de très nombreuses années ne demandent qu'à sortir. J'avais oublié quel bien cela peut faire de les exprimer à voix haute. Être aimé profondément nous donne de la force, alors qu'aimer profondément nous donne du courage. Cette citation de Lao Tseu me revient en mémoire alors que mes lèvres s'entrouvrent.

Embrase-moi Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant