Embrase-moi Tome 2

Chapitre 14 Partie 2 - Elle

Allongée sur mon lit, un bouquin dans les mains, j'essaie d'entendre ce qui se dit dans la chambre d'à côté. Cela fait presque quinze minutes que Maximus est parti retrouver Noham. J'ai eu le temps de prendre une douche, mettre mon pyjama et commencer mon livre. Si au début je trouvais ça attendrissant, maintenant, je commence à m'inquiéter.

Que peuvent-ils bien se raconter ?

Si ça se trouve, j'attends pour rien car le brun s'est endormi sur le tapis. Il manquerait plus que ça. Je pourrais alors me mettre mon envie sous l'oreiller. Je suis pas sûre de le supporter ! Je soupire, leur accordant quelques minutes de plus avant de me lever pour aller voir ce qu'il se passe. J'essaie de me concentrer sur ma lecture. Il s'agit, selon Rose, d'une jolie romance écrite par son écrivain préféré. J'ai trouvé la couverture chouette avec ce chat blanc. L'histoire, d'après le résumé, promet d'être sympa. Une fille, déçue de l'amour, fait une croix sur les hommes, jusqu'au moment où elle reçoit des lettres d'un admirateur inconnu. Quelque chose d'assez léger, exactement ce qu'il me faut. Les histoires sombres, ce n'est pas pour moi. Je vis bien assez d'aventures pas super fun pour ne pas en plus, en lire.

Ce roman a tout pour me plaire, malheureusement, je n'arrive pas à entrer dedans. Les mots n'ont aucun sens. Ils se suivent, mais sans rien vouloir dire. Je n'arrête pas de lever les yeux pour fixer le couloir devant moi. Une ligne, un coup d'œil de plusieurs secondes et ainsi de suite. Je souffle, décidant de le poser. Ça ne sert à rien de forcer, je n'arrive absolument pas à me concentrer.

Je m'apprête à me lever, pour aller voir ce qu'il se passe, quand un bruit me fait sursauter. Je tends l'oreille, me focalisant dessus. J'entends un léger grincement, caractéristique de la porte de Noham. Des pas résonnent dans le couloir alors que, précipitamment, je récupère l'ouvrage. J'ai besoin d'avoir les mains occupées. Surtout, de ne pas avoir eu l'air d'espionner. Quand le bruit s'arrête, je me fige. Mon cœur accélère dans ma poitrine alors que l'odeur de Maximus se répand dans ma chambre. Je lève les yeux et l'observe par-dessus les pages. Son regard est braqué sur moi. Il se tient dans l'encadrement, les bras croisés sur son torse. Il ne faut qu'une micro seconde pour nous connecter. Le désir se répand dans mon corps. Telles des vagues incandescentes qui s'échouent sur chaque parcelle de ma peau. Elles m'embrasent, me consument.

Je repose le bouquin près de moi. Loupant la table de chevet, je l'entends chuter sur le sol. Aucun de nous deux n'y fais attention. Nous ne nous sommes pas détournés l'un de l'autre. Plus rien d'autre ne compte que nous. La pièce se charge de tension. L'air se réchauffe, enflammant mes poumons à chaque inspiration. Les mots que le pompier m'a dit avant de partir me reviennent en mémoire. Je l'ai attendu, bien sagement, mais maintenant, je n'ai plus envie de l'être. Je suis impatiente. Mon sang bouillonne dans mes veines, me brûlant d'un désir ardent.

Mes yeux braqués dans les siens, je fais glisser mes doigts sur la naissance de ma poitrine. Ma peau frissonne à ce contact. Les pupilles de Maximus se dilatent. Son regard noir suit le mouvement de mes mains. D'un geste du pied, il ferme la porte qui claque dans un bruit sourd. Il croise les bras sur son torse, se grandissant au maximum.

— Je vois que tu m'as attendu ?

Sa voix grave résonne entre les murs. A ce son rauque, la température de la pièce augmente encore. Je frémis, incapable de résister à cette tension qu'il crée rien que par sa présence. Il hausse un sourcil, attendant visiblement que je réponde à sa question. Je hoche la tête, mordillant l'ongle de mon pouce. S'il joue ainsi, il va trouver en moi, une partenaire capable de lui répondre.

— J'ai été très sage.

Je bouge légèrement mes jambes, froissant les draps. Ses prunelles, ne me quittent pas d'une seconde. Elles me déshabillent, alors que je me noie dans leur noirceur. Il se décale de la porte, avançant d'un pas. Il attrape le bas de son teeshirt et le passe par-dessus sa tête. Il balance le vêtement à terre.