Chapitre 19 Partie 5 - Lui

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Je parle bien plus fort que je ne le devrais. Les deux sursautent avant de se tourner vers moi. Athénaïs semble inquiète, alors qu'Eliott est peiné.

— Maman ?

Debout près de nous, le regard de Noham passe sur chacun des adultes avant de s'avancer vers sa mère. Il lui tend les bras, le visage inquiet. Quel imbécile je suis ! Si j'avais tenu ma langue, que je m'étais maîtrisé, je ne lui aurai pas fait peur. Je m'approche du duo, pose un baiser sur les cheveux blonds du petit. Athénaïs m'offre un petit sourire triste. Dans un chuchotement, elle demande à Noham de venir avec moi. Elle me le passe avant que je n'ai eu le temps de dire quoi que ce soit. Le petit blond se colle tout de suite contre moi, cherchant mon affection. Je resserre mon étreinte sur son petit corps. Il ne doit pas comprendre ce qu'il se passe à nous voir tous affolés. Les doigts d'Athénaïs glissent dans mon dos puis elle porte son attention sur Eliott.

— Elle a dû rentrer à la maison.

— J'y vais, déclare mon ami.

— Non, il vaut mieux que j'y aille. Je suis désolée Eliott, mais si elle est partie, elle ne doit pas avoir envie de te voir pour l'instant.

Elle s'avance vers lui, posant sa main libre sur son avant-bras.

— Mais...

— Ecoute, Eliott. Te parler de Marie-Anne a dû être très éprouvant pour elle. Pour tout avouer, je ne pensais pas qu'elle le ferait un jour. Elle tient énormément à toi, et se confier comme elle l'a fait, sur ce sujet en particulier, le prouve. Laisse lui du temps pour se remettre. Je serai avec elle, je ne la laisse pas.

— D'accord, soupire le brun.

— Prends aussi le temps d'encaisser ce qu'elle vient de te révéler. Ce n'est pas rien !

Je capte à peine les mots qu'elle prononce. Presque chuchotés à l'oreille d'Eliott, Athénaïs ne semble pas vouloir que je les entende. Je me mords la langue pour ne pas intervenir. Qu'ils me mettent à l'écart me tend à un point inimaginable. D'accord cela concerne Rose, mais si cela met ma rousse dans un tel état de stress, cela a forcément un rapport avec elle aussi. J'ai le droit de savoir. Non, j'ai besoin de savoir.

— Je vous laisse Noham et je vous appelle dès que j'ai du nouveau.

Sans me laisser la chance d'en placer une, elle attrape son sac et tourne les talons. Je l'observe disparaître rapidement derrière les arbres avant de me tourner vers mon ami. Sous mon regard, il repasse un main dans ses cheveux. A ce rythme-là, il sera bientôt chauve. Je m'approche de lui, ancrant mes yeux aux siens.

— Mets-toi à table et crache le morceau ! dis-je d'une voix autoritaire.

— Ouai, c'est l'heure du goûter !

Je soupire alors que Noham vient de casser mon effet intimidant avec son exclamation ravie. Eliott éclate de rire devant ma mine déconfite et celle gourmande du petit blond. Je secoue la tête, dépité, avant de poser Noham par terre. D'un index impétueux, il m'ordonne de récupérer dans la poussette son précieux goûter. Il attrape vivement le sac que je lui tends avant de s'installer. Il en extirpe un pot de compote, qu'il donne à Eliott pour qu'il lui ouvre. Visiblement, elle est faite maison. Je le vois presque saliver alors que le petit bocal revient dans ses mains. Je fouille dans le sac puis secoue devant ses yeux une grande serviette. Autant éviter qu'il s'en mette de partout.

— Tu la mets, te plaît.

J'accède à sa requête et noue le bout de tissu dans sa nuque. Avec un sourire plus que satisfait, il attaque sa compote avec entrain. Je le regarde attendri dévorer son quatre heures.

Embrase-moi Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant