Embrase-moi Tome 2

Chapitre 16 Partie 2 - Elle

Je remonte mes lunettes de soleil sur ma tête, rabattant mes cheveux en arrière. Je scrute la rue à la recherche de la silhouette du pompier. Comme il y a cinq minutes, personne à l'horizon. Je fais tourner les clefs dans ma main. Je soupire, impatiente. J'ai toujours détesté attendre. Je jette un regard par-dessus mon épaule. J'observe par la devanture vitrée, l'intérieur de la boutique pour l'instant fermée. Je n'en reviens pas que Cerise ait accepté ma demande. Lorsque je l'ai faite, je n'attendais pas vraiment de réponse positive. C'est plutôt sorti comme ça, alors que je parlais de la soirée de demain avec Gabriel. J'avoue que quand il a amené le sujet sur le tapis, je ne pensais plus du tout à cet événement. J'ai été tenté d'annuler, lui demandant de proposer à notre collègue de l'accompagner plutôt que moi. Je sais parfaitement, même s'il ne me l'a pas dit, que cela gêne Maximus que j'y aille. Mais quand j'ai vu le regard enjoué de mon ami, je n'ai pas osé. Après tout, je lui avais donné mon accord bien avant que je ne me mette avec le pompier. Et je ne suis pas du genre à revenir sur mes engagements. Surtout pas avec lui qui a tant fait pour moi. Par contre, heureusement que Carine m'a permis d'emprunter une robe car je n'avais pas grand-chose à porter. Surtout, je n'avais pas envie de passer mon après-midi dans les boutiques. J'ai bien autre chose en tête.

Je soupire une nouvelle fois en regardant l'heure sur mon portable. J'en profite pour demander une nouvelle fois à Gabriel pourquoi il a choisi cette tenue spécialement. Quand il est entré avec moi dans la pièce réunissant les tenues de « Sensuel », il semblait savoir exactement ce qu'il voulait. Et quand il m'a montré le vêtement, j'ai été perplexe. Il est superbe, évidemment, mais pas forcément super adapté pour une rencontre familiale. Enfin, à mon sens. Sauf que le brun reste très secret sur tout, refusant de me dire ce dont il s'agit. La seule chose qu'il ait accepté de me dire « Tu vas sauver mon honneur ! ». Je ne sais pas pourquoi, mais je la sens moyen la soirée.

Deux bras glissent sur ma taille, me coupant dans mes pensées. Je sursaute en sentant la chaleur d'un torse dans mon dos. Je redresse la tête, croisant le regard de Maximus dans la vitre. Il me sourit avant de me faire tourner d'un mouvement sec. Je n'ai pas le temps de dire le moindre mot qu'il prend mes lèvres en otage. Je croise mes doigts dans sa nuque, le tire un peu plus vers moi. Le baiser s'approfondi quand ma langue vient rencontrer la sienne. S'il faisait déjà chaud dehors, l'air prend quelques degrés de plus quand ses mains descendent sur le haut de mes fesses. Je résiste quand il essaie de me coller plus fort contre lui. Contre ma bouche, je le sens grogner. Il mord ma lèvre avant de me lâcher. Il se recule tout en m'observant intensément. Je peux lire l'inquiétude dans ses yeux. Pourtant, je ne vois pas ce qui pourrait l'alarmer.

— Ça s'est bien passé avec ta patronne ?

Voilà donc le point qui le stress. J'imagine déjà toutes les questions qu'il a pu se poser. C'est vrai que j'ai pas répondu quand il me demandait si tout allait bien pas message. Je ne pensais pas que cela pourrait l'effrayer. Je me note, mentalement, de le rassurer quand il montre une insécurité. Après tout, c'est compréhensible. Même s'il dit me faire totalement confiance, je ne peux pas effacer ce qu'il s'est passé entre nous, ce qu'il sait de Scarlett, de ce qu'elle a fait. Si j'essaie de me mettre à sa place, je sais que je n'en aurai pas supporter autant. Alors s'il faut que je lui répète tous les jours que c'est avec lui que je veux être, je le ferai.

Je me dresse sur la pointe des pieds, je pose ma main sur sa joue avant de l'embrasser doucement.

— Elle a parfaitement compris et m'a même avoué qu'elle s'en doutait un peu.

— Ah oui ?

— Oui, elle m'a dit qu'elle m'avait vu changer. Qu'elle savait qu'il y avait quelqu'un derrière tout ça.