Chapitre 20 Partie 3 - Elle

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Mon regard plonge dans le sublime camaïeu de bleu qui s'étend à perte de vue. Selon les parents de Maximus, la mer est calme aujourd'hui. Le soleil se reflète à la surface, la faisant rayonner. Quelques crêtes d'écume blanche se promènent. Les vagues s'échouent doucement sur mes pieds nus. L'eau fraîche vient lécher mes orteils. Le son régulier qui en résulte me berce. C'est une mélodie harmonieuse et apaisante. La brise iodée caresse mon visage. Elle crée un mélange parfait entre l'odeur de l'océan et du monoï qui recouvre ma peau. Je m'enfonce dans le sable chaud. Je clos les paupières, inspire profondément. Un sentiment de bien-être m'envahit. C'est tellement agréable !

— Maman !

Je me tourne vers Noham qui arrive en courant, un sceau à la main. Je rigole devant sa démarche. Avec ses brassards de chaque côté, il gigote de manière étrange. Il n'est pas encore habitué au sable qui s'infiltre partout et gratte. Il faut dire que pour lui, c'est une première. Arrivé mes côtés, il me tend sa main libre. Je capture ses doigts des miens alors qu'une nouvelle vague nous mouille jusqu'aux chevilles.

— Froid !

Il sautille sur place, espérant échapper à la température basse de l'eau. Sa grimace vaut tout l'or du monde. Il tire sur mon bras m'obligeant à reculer. Une fois certain de ne pas se faire avoir par la marée, il observe autour de nous. Je vois ses yeux pétiller quand il aperçoit au loin, le marchand de glaces.

— On ira en chercher une pour le gouter si tu veux, lui dis-je.

Il se tourne vivement vers moi, acquiesçant avec un grand sourire. Je réajuste sa casquette qui manque de s'envoler à cause d'une bourrasque. Complétement délavée, je ne saurai même pas identifier le dessin qui se trouve dessus. Marion l'a trouvé dans un vieux carton de leur garage puisque j'avais oublié la sienne à Paris. Depuis qu'elle lui a tendu, Noham ne l'a pas quitté, même pendant le trajet jusqu'ici. Je sors de mes pensées quand mon regard est attiré par Maximus qui sort de l'eau. S'il n'y avait pas la main de Noham dans la mienne, je pense que je serai morte d'une combustion spontanée. Ce n'est pas humain d'être si sexy.

D'un geste sûr, il rabat sa chevelure en arrière. La mer lèche ses abdominaux alors qu'il s'avance vers nous. Son torse est constellé de gouttelettes que j'aimerai beaucoup chasser de mes mains. J'en suis une des yeux qui se fraie un chemin parmi ses muscles pour finir sous la ceinture de son maillot de bain. Il lui arrive d'ailleurs tellement bas sur les hanches, qu'il suffirait d'un petit rien pour que le plus intéressant se dévoile.

Avec un petit cri enthousiaste, Noham lâche ma main pour se précipiter vers le pompier. Il s'arrête pile avant de se faire mouiller les orteils et lui tend les bras. Le pompier ricane le voyant faire. Il le saisit et s'avance jusqu'à moi.

— T'es mouillé, se plaint Noham en rigolant.

— Je croyais que tu étais impatient de te baigner toi aussi. C'est pas ce que tu as répété pendant tout le trajet ?

Pour toute réponse Noham hausse les épaules. Il n'est visiblement plus aussi motivé que ce matin à l'idée de faire trempette. En même temps, je le comprends. Elle n'est vraiment pas chaude.

— L'est crop froide ! insiste Noham.

— Froide, mais non. Elle est bonne juste comme il faut !

Maximus prononce cette phrase tout en me lançant un regard. Il chuchote quelque chose à l'oreille du petit avant qu'ils ne fixent tous les deux leur attention sur moi. Bizarrement, je ne le sens pas trop là. Je m'élance dans le sable alors que le pompier pose Noham à terre. Sous mes pieds, les grains chauds ralentissent ma progression. En jetant un coup d'œil derrière moi, je remarque que le brun n'est qu'à quelques mètres de moi. Avec ses grands jambes, pas étonnant qu'il me rattrape aussi facilement. C'est vraiment de la triche ! J'accélère un peu, mais suis rapidement ceinturée par deux bras. Comme si je ne pesais rien, le brun me bascule sur son épaule. Les rires de Rose et Eliott s'égrainent quand ils remarquent ma mauvaise posture. Ceux des parents de Maximus sont plus discrets. Pourtant, quand on passe près d'eux, je remarque, malgré ma tête à l'envers, leur sourire. Peu encline à la perspective de me retrouvée sous l'eau, je tends la main vers mon amie.

Embrase-moi Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant