Embrase-moi Tome 2

Chapitre 21 Partie 1 - Lui

Installés dans le jardin, nous profitons des derniers instants de chaleur de la journée. La pénombre règne depuis un moment, pourtant, aucun de nous ne semble vouloir quitter le l'extérieur. Sur la table, des tasses et restes de crêpes sont éparpillés. Le repas fut un véritable festin. Mes parents avaient à cœur de faire découvrir à nos invités les spécialités culinaire de notre belle région. Entre les galettes de blé noir, les fruits de mer, le Kig-ha-Farz, le kouign-amann, les palets bretons, nos papilles ont été régalées. Sans compter le cidre qui coulait à flot. Ça me fait un bien fou de voir tout le monde s'entendre. La bonne humeur nous a accompagné depuis que nous sommes arrivés. Mon regard passe sur les différentes personnes. Rose et Eliott discutent avec maman qui a sorti les albums photo. D'ailleurs, je la retiens d'avoir montré de pareils clichés. Les filles étaient mortes de rire devant certains. Et Eliott qui en rajoutait une couche. Elle est belle l'amitié ! Heureusement, Noham était là pour me soutenir. Installé sur mes genoux, il reprenait ou tirait la langue à quiconque se moquait. Bon, après il a été trop occupé par son dessert pour me défendre. En me concentrant, je découvre que leur discussion est passée sur les bêtises que faisaient Eliott quand il était enfant. La moue boudeuse de ce dernier me le confirme. Avec son oreille attentive, Rose est parfaite pour écouter ma mère raconter nos quatre cents coups. Il y a certaines anecdotes dont on risque d'entendre parler pendant un moment.

Je détourne mon attention pour la poser sur Noham. Endormi sur les genoux de papa, la tête dans le creux de son épaule, il ronfle légèrement. Il a sombré il y a un petit moment maintenant. Il était épuisé. Il faut dire qu'entre sa nuit blanche, le trajet et toutes les nouveautés qu'il a découvertes ici, sa résistance a été mise à rude épreuve. Nous avons bien fait de le laver et lui passer son pyjama avant de manger. Même si ça l'a fait râler sur le coup car il ne pouvait plus jardiner avec papi. Papi, dieu que ça m'a fait bizarre quand je l'ai entendu. Je ne m'attendais pas du tout à ce que ce petit bonhomme s'attache aussi vite à ma famille. Mes parents, eux, l'adore déjà. D'ailleurs maman a hérité du nom de mamou, mamie était déjà pris par Carmen. J'ai cru qu'elle allait éclater en sanglots quand il l'a appelé ainsi. Ils ont tous les deux étaient très émus. Bien que papa arrive mieux à le dissimuler. Mes yeux rencontrent son visage. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas souri comme ça. Si j'étais sûr qu'Athénaïs s'entendrait bien avec maman, j'étais loin de me douter qu'elle se rapprocherait plus de lui. Pourtant, dès le début le contact a été facile entre eux. Ils ont l'air de se comprendre, de se ressembler. Ils n'ont pas arrêté de discuter ensemble que ce soit ici ou à la plage. Je me demande de quoi ils parlent ? Leur regard converge vers moi alors que je formule cette pensée. Papa m'adresse un sourire tendre alors qu'Athénaïs me fixe de ses yeux si clairs.

— Bon, je pense qu'il est temps d'aller se coucher. Sinon, vous ne pourrez pas vous lever demain pour la randonnée.

Maman se redresse, écrase un bâillement et commence à empiler les assiettes. La voyant faire Rose et Athénaïs sautent sur leurs pieds pour l'aider. D'un geste de la main, elles se font chasser.

— Pas de ça, les filles. Vous avez déjà mis la table et vous avez participé à la préparation du repas. Filez coucher ce petit ange et vous reposez.

Sous cet ordre, ma rousse se mordille la lèvre. Elle hésite entre obéir et donner un coup de main.

— Sûre ? demande-elle.

— Mais oui, coupe papa. Allez disparaissez les jeunes.

Avec douceur, il se lève et me passe Noham. Le changement de bras ne perturbe absolument pas le petit qui se cale contre mon cou. Après une dernière caresse dans son dos, il se détourne pour se saisir des assiettes.

— Allez, oust !

Maman nous chasse du jardin. Nous nous souhaitons tous une bonne nuit avant de nous séparer. Rose et Eliott vont dans la chambre d'amis. Noham dormira dans la pièce juste à côté qui sert de bureau. Sa mère n'était pas chaude à l'idée de dormir loin de lui, mais avec ma chambre à l'étage, c'était trop risqué. Monter les marches, ça va, mais les descendre c'est plus dur. Et puis, nous lui avons bien expliqué avant de manger où se trouvait tout le monde. Il sait qu'il doit aller voir sa tata quand il se réveille.