Chapitre 21 Partie 4 - Lui

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Je souffle en pénétrant dans la rue de l'appartement des filles. La tension dans la voiture est palpable. Pourtant, tout allait bien quand nous sommes partis. La matinée en forêt s'est merveilleusement bien passée. Tout comme le déjeuner qui a suivi. Rose, Athénaïs et Noham étaient souriants et de bonne humeur. J'avais même réussi à enfermer la discussion de cette nuit avec la blonde dans un coin de ma tête. Maman a versé une petite larme quand nous avons décidé qu'il était temps de nous mettre en route. Papa lui a serré un long moment ma rousse contre lui. Ils nous ont surchargés de provisions qui nous permettront de tenir plusieurs jours. Noham a été noyé sous les bisous et les câlins. Pour son plus grand bonheur, il s'est totalement laissé faire. Derrière les vitres, une fois installé dans son siège, il a fait des grands signes de la main à son papi et sa mamou. Le début du voyage était joyeux aussi. Le petit n'arrêtait pas de nous retracer chaque moment de ces deux jours qui venaient de passer. Tout le monde échangeait avec le sourire, revenant sur des anecdotes. Tout allait bien.

C'est après que ça s'est gâté. Pour être précis, c'est depuis que nous sommes passés dans cette station essence. Alors qu'on était à l'intérieur en train de boire thé, chocolat et café, Athénaïs a reçu un appel. Elle est sortie pour répondre et quand elle est revenue, elle avait changé. Son visage était complétement fermé. Elle a chuchoté quelque chose à Rose et cette dernière a eu la même réaction.

Avec Eliott, nous les avons questionné, mais impossible de leur faire lâcher quoi que ce soit. Elles sont restées butées, répétant que tout va bien. Elles nous souriaient, mais clairement le cœur n'y était pas. Je n'arrête pas de me demander qui a pu l'appeler. Qui a pu la contacter ? Et surtout, pourquoi cela l'a mis dans cet état ? Je sais qu'elle ne me dira rien tant que Noham est avec nous. Elle ne parle jamais de sujet douloureux devant lui. Mais dès que nous entrons, je compte bien le laisser à Carmen et m'enfermer quelque part avec elle pour lui poser des questions. Quitte à lui tirer les vers du nez, cette fois, elle ne s'en sortira pas sans me donner des réponses !

Devant l'immeuble, je me gare. Je coupe le moteur et détache ma ceinture. Rose et Eliott s'extirpe de la voiture, refermant la porte derrière eux. Je me tourne vers Athénaïs, plongeant mon regard dans le sien.

— Il faut qu'on parle.

L'inquiétude passe dans ses yeux. Sa respiration se fige une seconde avant de repartir. Doucement, elle hoche la tête. Je me penche vers elle, pose délicatement mes lèvres contre les siennes. Sa main glisse sur ma joue avant de se perdre dans mes cheveux. Du bout de la langue, elle me caresse. Notre échange est tendre, loin de la fougue qui nous habitait cette nuit. Je me détache d'elle et après un dernier sourire, quitte l'habitacle. Je fais le tour du véhicule et vient libérer Noham de son siège. Je le pose à terre, le temps de sortir les sacs du coffre. Il tend la main à sa mère qui s'en saisit avec un sourire. Je ferme à clé et m'avance vers eux. Le petit me tend ses doigts, content de nous avoir de chaque côté. Nous marchons silencieusement pendant plusieurs secondes avant qu'Athénaïs ne s'arrête brusquement. Surpris, je me tourne vers elle. Ses yeux sont rivés au sol. Elle mordille sa lèvre avant de redresser la tête.

— Maximus, je ...

Elle soupire en détournant le regard. Je la vois chercher ses mots. Je dépose les sacs au sol, englobe sa joue de ma main. Ses prunelles se fixent aux miennes.

— Il faut que je te dise quelque chose. C'est important ...

A quelques mètres de nous, une personne appelle quelqu'un. Je ne me retourne pas, ne voulant pas rompre notre échange.

— Dis-moi, je murmure.

— C'est difficile à dire ... Je ne suis pas celle que tu crois ... Enfin, si, mais pas pour les autres ...

— Apolline !

Je relève la tête en entendant l'appel plus fort que les précédents. Je remarque un peu plus loin derrière, un couple devant une grosse berline noire. Avec leur style élégant, ils dénotent complétement avec le reste de la rue. Je me demande ce qu'ils font ici ? Les doigts d'Athénaïs se crispent sur mon poignet, me sortant de mes pensées. Je me reconcentre sur elle. Je fronce les sourcils en voyant l'air qu'elle aborde. Son regard est voilé de tristesse. Sa lèvre tremble légèrement alors que d'un geste du bras, elle me force à lâcher sa joue.

— Je suis désolée ...

Une larme roule sur sa joue alors qu'elle se saisit de Noham. Elle recule d'un pas quand je m'avance. Je ne comprends pas. Mon cœur s'affole. La peur me glace le sang.

— Je suis tellement désolée, murmure-elle encore une fois.

— Duchesse Apolline, Constance, Domitille, Athénaïs Montespieux de la roche Saint Pierre, votre père vous parle.

Mon regard se porte sur la femme qui vient de prononcer ces mots. Accompagné d'un homme d'une cinquantaine d'années, le couple s'est avancé. La brune nous regarde l'air sévère. Ma respiration se fige quand je comprends que c'est pas nous qu'elle regarde, mais elle, seulement elle. Non, ce n'est pas possible ! Je fixe Athénaïs qui prend une inspiration avant de pivoter, Noham dans les bras.

— Jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas sourde, mère.

Les deux femmes s'affrontent dans un combat silencieux. Dîtes moi que je rêve, putain ! Non, cela ne peut pas être sa maman. Pas cette personne aux yeux si froid et à l'air si sévère. Athénaïs fait un pas vers eux.

¾ Qui est-ce ?

La colère s'empare de moi. Cette manière de me dévisager comme si je n'étais rien m'insupporte. Mes poings se serrent. Je m'apprête à prendre la parole quand ma rousse se tourne légèrement vers moi. Son regard me percute plus violemment qu'un camion lancé à toute allure. Il n'a plus rien de lumineux et de tendre. Il est glacial. Elle est redevenue cet être qu'elle déteste.

— Personne !

Ses mots me poignardent plus violement que des lames. Mon cœur se serre douloureusement alors que je vois celle que j'aime s'avancer vers ses parents. J'ai envie de lui hurler de revenir, de se battre. De ne pas se laisser embarquer comme ça, mais la promesse faite à Rose me revient en mémoire. Mon attention se porte sur l'entrée de l'immeuble. Aux côtés d'Eliott, le corps figé par l'angoisse, elle ne peut que regarder impuissante son amie partir. Nos regards se croisent. Ses yeux reflètent la tristesse que je ressens. Je ne peux pas la laisser s'en aller comme ça, pourtant, je sens bien que je ne peux rien faire. Surtout, je ne dois rien faire. Il faut que je lui fasse confiance. Mais putain, c'est si douloureux ! 

 Mais putain, c'est si douloureux ! 

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Hello :) 

Comment allez-vous ? Comment s'est passée votre semaine ? 

Voici donc la dernière partie de Maximus et l'avant dernier chapitre de ce tome 2 ! 

Comment l'avez-vous trouvé ? 

Aviez-vous deviné son statut ? 

Qu'imaginez-vous pour la suite ? 

J'ai hâte de lire vos retours :) 

Je vous embrasse <3

Embrase-moi Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant