CHAPITRE NEUF

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Lana

    — C'est à toi ? me questionne Jack, tandis que je remplis un sac de vêtements.
      Je me tourne vers lui, et vois qu'il tient mon rubik's cube. Je ne peux m'empêcher de sourire, amusée.
      — Oui, prend-le si tu veux. Ça fait des années que je n'y ai pas touché.
      — Sérieux ? Tu me montreras comment on y joue ?
      — Si tu y tiens, accepté-je.
      — Cool.
      Je souris en coin, quand j'entends qu'on frappe à la porte de la maison. Je fronce les sourcils et me tourne vers Jack.
     — Attend-moi là.
     Je commence à m'éloigner, mais il m'attrape par la main pour me retenir.
     — Tu ne devrais pas y aller !
     — Ça va aller. Si ce sont des voisins, ils ne doivent pas se douter que mes parents sont morts. Et au pire je leur dirais qu'ils sont partis en voyage que je m'apprête à les rejoindre.
     — Tu en es sûre ?
     Je lui serre la main pour le rassurer, avant de le lâcher.
      — Je n'en n'ai pas pour longtemps. Après ça, on retourne au bunker.
     — D'accord, finit-il par accepter. Mais fais vite.
Je quitte la chambre rapidement, et me dirige vers les escaliers. Je me rends alors compte que la porte d'entrée est grande ouverte, et que le vent à l'extérieur fait entrer les feuilles mortes. Je descends lentement les escaliers et m'assure qu'il n'y a personne dans la maison. Finalement, je ferme la porte d'entrée et soupire avant de remarquer qu'un des coins du  tapis du salon est replié sur lui-même et le parquet à été légèrement griffé. Je m'agenouille pour toucher le sol. Je ne me souviens pas que c'était comme ça, tout à l'heure. Tout à coup, je sens un souffle sur mon visage, balayant mes cheveux en arrière. Je sursaute de surprise en levant les yeux lentement, mais je ne vois rien. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Qu'est-ce que  c'est que ce truc qui vient de me souffler dessus ? À en juger par la puissance du souffle, ça avait l'air assez gros. Mais rien dans mon champ de vision n'indique que je ne suis pas seule, si ce n'est ce détail.
      Je me lève lentement, en essayant de respirer calmement, bien que je sente mes mains trembler. Je recule très lentement en faisant le moins de bruit possible, puis j'entends un grognement à quelques mètres de moi sur ma gauche. Dans l'entrée. Je sursaute, mais là encore je ne vois rien. Mais lorsque j'entends comme un grattement sur le sol, je baisse les yeux et vois des griffures profondes apparaître dans le bois.
     — Merde ! Merde ! Merde ! m'exclamé-je alors en faisant demi-tour vers la cuisine en courant.
      J'entends un aboiement derrière moi et prends un virage sur la droite. Le placard de l'îlot au centre de la cuisine est alors cassé  vers l'intérieur du placard, comme si quelqu'un ou plutôt quelque chose venait de s'y heurter.
     — Lana ? m'appelle alors la voix de Jack de puis l'étage.
     — Reste là-haut ! m'écrié-je alors.
     Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose à lui aussi. Je m'en voudrais toute ma vie, si ça arrivait. Un autre grognement à côté de moi, m'indique que l'autre sortie de la cuisine est bloquée par la deuxième chose. Je recule vers l'îlot, et attrape le gros couteau de cuisine rangé dans le porte couteaux. Mais où sont passés mes pouvoirs, quand j'en ai besoin ?
     J'entends les griffes de la créature invisible approcher, alors je fais des moulinés avec le couteau, dans sa direction pour la faire reculer. Je continue de reculer jusqu'à heurter le four à gaz. Je suis prise au piège.
     — Non ! Non ! Non ! m'exclamé-je, un sanglot dans la voix. Ce n'est pas comme ça que je veux mourir.
     Je me tourne et allume le gaz. J'ouvre toutes sorties. Quitte à crever, autant que ce soit en tendant de tuer ces choses pour que Jack ne soit pas en danger. Au pire, si j'explose avec eux, je ne mourrais pas de la manière que ces choses le voudraient. Je me décale sur le côté en attrapant l'allume-feu, et parviens de justesse à sauter sur le côté quand j'entends un de ses monstres charger vers moi. Elle heurte la vitre du four, qui se brise aussitôt. Profitant de cette chance, je parviens à ouvrir le placard de garde manger et m'y glisser dedans au moment où l'autre créature se jette sur moi en grognant. Mais la porte coince.
     — NON ! hurlé-je en tentant de tirer sur la poignée pour que la créature n'arrive pas à ouvrir.
     — Lana ? m'appelle Jack, plus proche cette fois.
     — RESTE PAS LÀ ! ÇA VA EXPLOSER !
     Je donne un coup de couteau dans l'entrebâillement de la porte, et vois du sang couler. L'odeur du gaz atteint mon nez, et m'emplit les poumons. Je commence à avoir la tête qui tourne, et du mal respirer. Les mains tremblantes, profitant du petit moment de répit que m'accorde la créature blessée. J'actionne le bouton permettant d'allumer le gros briquet. Aussitôt une flamme gigantesque envahit la cuisine en me brûlant la main, et une grosse explosion pousse la porte du placard contre moi, m'assommant au passage, et frappant mon épaule gauche. Le bruit est tellement fort, que j'ai l'impression qu'elle m'a explosée les tympans. J'ai comme des sifflements dans les oreilles, je suis déboussolée. J'ai la sensation que tout tourne autour de moi. Puis la porte du placard s'ouvre brusquement, et je vois le visage flou de Jack apparaître avant de me prendre par les mains pour me relever. Il me parle, mais je n'entends pas ce qu'il dît. Je regarde autour de moi, et trébuche sur quelque chose d'invisible. Je sens Jack me rattraper, et en tournant les yeux vers le sol, je vois du sang s'étaler dans la cuisine. Je trébuche une nouvelle fois, et tombe à genoux. Peu à peu, j'entends le bruit du feu dans la pièce, des voitures aux alentours sonner, et des chiens aboyer dehors. Et vient enfin la voix de Jack qui paraît affolée.
     — Lana, il faut qu'on monte chercher tes affaires de suite, quelqu'un risque d'arriver d'un moment à l'autre !
     Je secoue la tête en grimaçant de douleur. Je sens quelque chose couler sur mon visage. Je lâche une des mains de mon ami et essuie ce qui me coule dessus, avant de me rendre compte que c'est du sang. Puis vient la douleur lancinante que j'ai déjà ressentie la semaine dernière. J'ai mal à l'épaule aussi. Je n'arrive pas à la bouger. Sans doute le choc.
     — Tant pis, désolé pour tes affaires, mais nous n'avons pas le choix !
Aussitôt après, le décors change, et je me rends compte que je suis agenouillée sur le sol de la cuisine dans le bunker. Je sens mon estomac se soulever, quand mes poumons inspirent enfin de l'air pure, et je me précipite vers la poubelle avant d'y vider le contenu de mon estomac.
     — Lana, que s'est-il passé ? me demande aussitôt Jack. CASTIEL !
     Je reprends mon souffle en fermant les yeux, et me laisse tomber juste à côté de la poubelle en m'adossant contre un des placard les yeux fermés.
     — Il y avait des choses... Des monstres. Je ne les voyais pas, mais ça avait l'air gros, et puis elles se sont jetées sur moi. Je crois que je serais morte si je ne les avais pas fait exploser.
     — Ce sont des chiens des enfers que tu me décris. CASTIEL ! Mais pourquoi il ne réponds pas ? râle Jack à côté de moi.
     — Jack ? s'exclame aussitôt la voix de Dean.
     Il tourne la tête les yeux écarquillés.
     — Dans la cuisine !
     Des pas se rapprochent précipitamment, et lorsque j'ouvre les yeux, Dean et Sam apparaissent dans mon champ de vision.
     — Que s'est-il passé ? s'inquiète aussitôt le Chasseur en s'agenouillant devant moi.
     — On s'est fait attaquer par des chiens des enfers. Enfin Lana a été attaqué ! répond Jack d'une voix paniquée.
     Dean m'attrape par le bras gauche pour me relever, mais je pousse un cri de douleur qui le fait aussitôt me lâcher. Il s'agenouille une nouvelle fois devant moi, et me touche l'épaule.
     — Je crois que tu t'es démises l'épaule. Je vais devoir la remettre en place.
     — Non, laisse-la comme ça ! m'exclamé-je aussitôt. Ça va faire mal !
     — Pas plus que si tu restes comme ça. À trois, compte avec moi.
     — Un... murmuré-je en me préparant psychologiquement à avoir mal.
     — Trois ! Déclare-t-il avant de me remettre l'épaule à sa place.
     Je pousse alors un cri de douleur en essayant de reprendre mon souffle. Je me tourne vers Jack qui me tient l'autre mains en guise de soutiens.
     — Maintenant, dites-nous ce qu'il s'est passé ! s'exclame Sam.
Je tourne la tête vers lui, et remarque qu'il semble aussi en colère que son frère.
     — Comme le danger était écarté, je me suis dit que j'allais l'emmener chez elle, pour qu'elle récupère des affaires à elle lui explique Jack en se calmant peu à peu. Nous sommes montés dans sa chambre et...
     — Minute ! l'interrompt Dean. Tu veux dire que vous êtes allé tous les deux dans sa chambre ? 
Jack regarde l'aîné des frères en fronçant les sourcils sans comprendre.
     — Ouais, pourquoi ?
     Je ne peux m'empêcher de rougir. Il va s'imaginer des choses maintenant. C'est malin !
     — Non, pour rien. Oublie ça. Continue.
     — Nous avons entendu quelqu'un frapper à la porte d'entrée, continué-je à la place de mon ami qui a l'air pensif. Je me suis dit que c'était sans doute une voisine, et qu'elle voulait savoir si nous allions bien.
     — Personne n'est au courant de ce qui s'est passé chez toi ? s'étonne Sam.
     — Pas que je sache, parce que quand on est arrivé, la maison était intacte et propre. Il n'y avait plus de sang nulle part. Ce n'était pas normal.
     — Et vous n'avez pas flairé le piège ?
     Je hausse les épaules par automatisme, et grimace de douleur. Si elle est remise en place, la douleur est toujours là, elle.
     — Je ne suis pas un Chasseur comme vous. C'est vrai que j'ai trouvé ça étrange, mais le piège c'est pas la première chose à laquelle j'ai pensé. Quoi qu'il en soit, en descendant les escaliers, je me suis aperçu que la porte d'entrée était ouverte.  Mais il n'y avait personne alors j'ai refermé la porte. J'ai remarqué que la tapis avait bougé et que le paquet était rayé. J'ai alors senti ce souffle sur mon visage.
     Je grimace en me rappelant de la chaleur du souffle.
      — Je ne le voyais pas, mais j'ai compris que je n'étais pas seule dans la pièce. Il y a eu ce grognement et les griffures sont devenues plus profondes sur le sol. Alors j'ai tenté de m'enfuir. Dans la cuisine, je me suis rapidement rendu compte que j'étais prise au piège et que si je ne faisais rien, ces créatures allaient me tuer.
     — Et qu'est-ce que tu as fait ? Parce qu'on ne se démets pas l'épaule en ne faisant rien ! intervient Dean agacé.
     — J'ai dit à Jack de ne pas intervenir, je ne voulais pas qui lui arrive quoi que ce soit, et je me suis enfermé dans un placard avant de faire exploser la cuisine. J'ai du m'ouvrir la tête et ma démettre l'épaule quand je me suis pris la porte dessus.
     — T'as peur de rien, c'est le moins que l'on puisse dire ! s'exclame Dean en haussant les sourcils.
     — Bien sûr que si ! J'ai eu peur ! J'ai cru que ces choses allaient me tuer ! lui reproché-je en fronçant les sourcils.
     Je tourne la tête vers Jack en soupirant.
     — Comment tu as dit que s'appelaient ces choses ?
     — Des chiens de l'enfer. J'ai essayé d'appeler Castiel, en arrivant, mais il ne répond pas.
Je tourne la tête vers les deux frères qui échangent un regard entre eux en soupirant. Que peuvent-ils bien penser à cet instant ?

Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant