CHAPITRE TREIZE

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Lana

    Une fois tous prêts, nous allons dans la voiture de Dean et je m'installe à l'arrière avec Jack. Tout le monde est silencieux, et je dois lutter contre ma curiosité pour ne pas trahir que j'ai espionné encore une fois leur conversation. Et pour couronner le tout, j'ai rendu Jack complice de ma connerie et je sens qu'il m'en veut. 
     — Alors ? murmuré-je, en sentant que Jack tourne les yeux vers moi. On va où ?
     — Dans le Maine, à Portland... me répond Sam en tournant la tête vers moi, en souriant.
     — Je sais que je ne devrais pas être surprise, mais je vous avoue que des vampires... souris-je nerveusement.
     — Je sais que ça peut paraître fou, mais ouais. Les vampires existent bel et bien.
     — Oh non ! Je ne dirais pas fou, parce que je vous avoue qu'après avoir rencontré le fils de Lucifer, avoir appris que je suis la fille de Michael, et discuté avec deux Chasseurs de monstres... fou n'est pas le mot qui me viendrait à l'esprit.
     — Et encore, tu n'as rien vu ! s'esclaffe Sam.
     — Je veux bien le croire... soupiré-je. Et comment tue-t-on un vampire, si ce n'est pas indiscret ?
     — Tu ne vas rien tuer du tout, alors inutile que tu le saches ! déclare Dean d'une voix catégorique.
     — Je n'ai jamais dit que j'allais le faire ! Je demandais juste à titre indicatif. Ça fait des jours que j'ai le nez plongé dans vos archives, et maintenant tu me dis que je n'ai pas besoin de savoir comment on tue un de ces monstres ?
     — Dean, soupire son frère.
     — Il faut le décapiter... marmonne le Chasseur après avoir soupiré. Pour tuer un vampire, il suffit de le décapiter.
     Je hoche la tête en soupirant.
     — Au moins, on est d'accord sur un point.
     — Lequel ? me demande Dean en me regardant dans le rétroviseur.
     — Je ne ferais pas ça, moi.
     — Tu peux me croire que si l'occasion vient à arriver, tu choisiras de vivre plutôt que mourir.
     Je fronce les sourcils en soupirant. Il n'a pas tort. Je préférerai mourir. Mais serais-je capable de décapiter quelqu'un pour autant ? On parle de commettre un meurtre après tout.
     — Tu as probablement raison. Je voudrai vivre, mais je préférerai passer ma vie à perdre de contrôle de mes pouvoirs, que de tuer quelqu'un. Même un monstre.
     — On en reparlera.
Je croise les bras sur ma poitrine et m'enfonce dans un silence assourdissant, en regardant le paysage par ma fenêtre. Je remarque que Jack m'observe d'un air inquiet, dans le reflet de la vitre. Je soupire, et détourne le regard de son reflet. Et si Dean avait raison ? Et si j'étais capable de tuer ? Le suis-je vraiment ? Ai-je vraiment cette part d'ombre en moi ? Après tout, j'ai bien fait explosé les chiens des enfers dans ma cuisine. Alors qu'en serait-il des vampires ? 

    Portland. J'y suis déjà venu, quand j'étais plus jeune. Mes parents m'y avaient emmené en allant en Alaska. On y avait fait un arrêt pendant deux jours pour faire du tourisme. J'avais bien aimé cette ville. Les gens y étaient accueillants. Mais je devais sans doute mettre ça sur le compte de mon père qui était intimidant. Peu de gens n'osaient se mesurer à lui.
     Dean se gare devant un motel et se tourne vers nous.
     — Allez réserver une chambre double. Une seule.
     — Et comment allons-nous dormir ? demandé-je en haussant un sourcil, intriguée.
     — Tu prendras un des lits, et nous nous alternerons pour que le même ne dorme pas au sol.
     — Je peux aussi dormir au sol.
     — Non, refusent les trois hommes d'une même voix.
     — Comme ça, on ne peut pas faire plus clair... Mais je ne trouve pas ça juste je ne sois pas logée à la même enseigne que vous. Ce n'est pas parce que je suis une femme, que forcément je ne peux pas dormir par terre.
     — Ce n'est pas galant, soupire Dean.
      Je lève les yeux au ciel.
     — Pitié, tu vas me faire croire que tu es le genre de mec qui est galant ? Ce n'est pas à moi que tu vas faire croire ça...
     Il sourit en coin, amusé d'avoir été percé à jour.
     — Moi non, mais mon frère oui quand il s'y met.
     L'intéressé lève les yeux au ciel à son tour.
     — Pour Jack, aucune idée. Il ne s'est jamais trouvé de copine.
     — Hé !
     Je me tourne vers lui en souriant, amusée.
     — Bah quoi ? Dis-moi que c'est faut.
Il hausse les sourcils avant de sortir de la voiture. Je le regarde faire avec un pincement au cœur. Je force un sourire vers les deux frères et descend de la voiture en silence. Je les regarde quitter la place de parking, avant de s'éloigner. Je tourne la tête vers Jack qui les regarde aussi, les sourcils froncés.
     — Ça va ? m'inquiété-je en en m'approchant de lui.
     — Pourquoi veux-tu que ça n'aille pas ? 
Je hausse les épaules.
     — Je ne sais pas. Je m'inquiétais pour toi. C'est tout.
     — Faut pas.
     Je le regarde s'éloigner en haussant les sourcils. Je ne sais pas quoi dire. Je ne peux m'empêcher d'être intriguée par son ton sec. Je le rattrape rapidement, en lui courant après.
     — Bonjour, je souhaiterai une chambre double, s'il vous plaît.
     — Je peux te poser une question ? demandé-je à Jack, en m'adossant à l'accueil.
     — Comme si tu allais te gainer.
     Je ne peux m'empêcher de sourire.
     — Tu as raison, je ne vais pas me gêner. Pourquoi le ferais-je ?
     Il tourne les yeux vers moi et souris en coin. Il ne peut s'empêcher d'être amusé par mon comportement.
     — Que veux-tu savoir ?
     Il remercie la concierge du motel en prenant les clefs qu'elle lui tend, et quitte le bureau talonné de près par moi.
     — Pourquoi Dean n'est pas avec sa femme ?
     — Je ne sais pas.
Je hausse un sourcils.
     — Tu dois bien avoir ton avis sur la question.
     — Peut-être bien...
     Il me regarde en coin amusé de ma curiosité.
     — Pourquoi cet intérêt pour Dean ?
     Je suis surprise de sa question.
     — Mon intérêt ne se porte pas sur Dean en particulier, mais plutôt sur tout ce que je ne sais pas.
     Je me mets à marcher à reculons pour lui faire face.
     — Si tu le dis. Ce qu'il y a à savoir sur Dean, c'est qu'il est marié depuis quelques temps maintenant. Et Fox a vécu pas mal de choses à cause de mon père. Il l'a possédé et lui a fait commettre des meurtres horribles qu'elle n'a jamais pu oublier. Et pour se débarrasser de lui, elle a dû s'enfermer dans une cage en enfer pour qu'il ne remette pas l'Apocalypse sur les rails.
     — Et il est où, maintenant ?
     — Mort. Ton père l'a tué par l'intermédiaire de Dean.
     — Désolée... murmuré-je en grimaçant.
     — Ne le sois pas.
     Je prends une inspiration, et m'arrête quand il s'arrête devant une porte.
     — Et John ?
     — Il est sympa, je l'aime bien. C'est le sosie de Dean, en plus jeune. Depuis qu'il est majeur, il Chasse seul. Dean n'aime pas trop ça, mais comme son fils tient de lui... Il sait que discuter ne sert à rien. Il n'en fait qu'à sa tête.
     — Et Sam ? Il n'a pas fondé de famille ?
     Jack me fait entrer, et ferme la porte derrière nous.
     — Je ne sais pas. Il est très énigmatique à ce sujet. Et comme tu sais, ils n'aiment pas que je les espionne. Et tu peux me croire que si Dean venait à apprendre que tu as écouté cette conversation concernant Fox, il pourrait te scalper.
     Je ne peux m'empêcher de rire.
     — Ne t'en fais pas, je ne dirais pas que je suis au courant.
     — J'ai bien cru que tu allais le faire à un moment donné. Tu m'as fait peur. 
Je m'installe sur le canapé, et croise les jambes en plissant les yeux.
     — Et toi, Jack ?
     — Quoi, moi ?
     Il fronce les sourcils sans comprendre.
     — Tu n'as pas de petite copine ?
     Je ne sais pas pourquoi je lui pose cette question. Ou peut-être que si, mais je ne veux pas l'admettre.
     — Non.
     — Pourquoi pas ?
     Il ne répond pas, et se contente de regarder par la fenêtre. Je fronce les sourcils insatisfaite. Pourquoi ne répond-il pas ? Je m'apprête à poser une nouvelle question, mais il se tourne vers moi. Il paraît agacé.
     — C'est pas fini avec toutes ces questions ? Tu m'agace, là !
     J'ai un mouvement de recul. Je suis d'accord, je pose trop de question. Mais il aurait quand même pu me dire ça plus gentiment.
     — Parfait ! Je me tais, dans ce cas ! me vexé-je aussitôt en croisant les bras sur ma poitrine. 
     Je me pince les lèvres et détourne le regard. Mais du coin de l'œil, je vois qu'il tourne la tête vers moi.
     — Lana...
     — Laisse tomber, marmonné-je.
     — Je te demande pardon.
     Je fronce les sourcils en soupirant. Pourquoi je n'arrive pas à lui en vouloir ? Je tourne les yeux vers lui, et soupire.
     — D'accord... chuchoté-je. Moi aussi je suis désolée. Je ne voulais pas t'énerver avec mes questions.
     — Tu ne m'as pas énervé avec tes questions. Je ne sais même pas ce qui m'a énervé. Je ne peux pas te dire. Je ne comprends pas moi-même. Alors s'il te plaît. Ne me pose plus de question.
     — D'accord, soufflé-je tristement. Je ne t'en poserai plus.
     Je ne peux m'empêcher de me sentir triste. Lui poser des questions était ma manière de m'intéresser à lui. D'établir un lien que je pouvais comprendre et expliquer. Mais maintenant qu'il ne veut plus que je lui pose de question, comment vais-je faire pour me rapprocher de lui ?

Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant