CHAPITRE TRENTE-TROIS

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Dean

Je tourne en rond dans le bunker. Ça fait à peine une heure qu'ils sont partis dans le passé, pourtant je ne peux m'empêcher de m'en faire. Lana a beau être forte, je sais qu'elle est sensible. Et je sais aussi qu'aucun de nous ne supporterait un échec. Sauver les parents de Lana est notre unique chance de la sauver elle. Parce qu'elle était déterminée à en mettre fin à ses jours au moment venu, lorsque nous l'avons enfermé dans cette chambre.

J'avoue avoir été réticent lorsque je l'ai vu pour la première fois. Tout d'abord, parce que je ne suis pas fan des gens qui se jettent sous les roues de ma voiture. Mais elle semblait vraiment inquiète pour Castiel quand elle nous a annoncé qu'il était en danger. Et je sens qu'elle aurait pu me frapper, si elle avait pu, lorsque je l'ai enfermé dans le bunker. Elle a du caractère ! J'adore. Elle est exactement comme Fox lorsque je l'ai rencontrée, ou mon fils au même âge qu'elle. Ils ne se laissent pas faire.
J'ai été inquiet quand j'ai cru qu'elle ne s'entendait pas avec Jack. Pourtant, je suis surpris qu'ils soient aussi proches tous les deux. Même si je pense que ce n'est pas étonnant compte tenu du fait qu'ils sont pareils. Jack a toujours cherché quelqu'un qui le comprenne. Et j'ai l'impression qu'il l'a trouvé.

— Papa ?
Je tourne les yeux vers mon fils qui paraît soucieux.
— Ça va ?
— Oui, souris-je. Il faut que l'on parle tous les deux.
— Ok, je t'écoute.
Je regarde Sam et Castiel qui sont encore dans la pièce, et ils s'éloignent lorsqu'ils comprennent.
— Qu'est-ce que j'ai manqué ?
— Ce n'est pas pour ça que je t'ai demandé de rester ici.
Mon fils paraît surpris.
— Alors pour quoi ?
— Je ne sais pas si je me fais des idées, mais tu essayes de draguer Lana, je me trompe ?
— On peut dire ça, comme ça.
— Alors arrête ça, s'il te plaît.
Mon fils plisse les yeux en adressant un sourire en coin. Il aime bien me défier parfois. Il curieux. Et aime aller au bout des choses.
— Pourquoi pas ? Elle n'est pas de notre famille. Tu le sais bien.
— Probablement, mais je la considère comme ma fille. Nous la considérons tous comme tel.
— Vous êtes tordus. Trois mecs qui considèrent la même personne comme leur fille...
— Probablement, mais il se trouve qu'on tient à elle. Et je ne veux pas qu'elle finisse comme les autres filles que tu as fréquentées.
John soupire et croise les bras en souriant.
— Ne t'en fais pas. Je ne le toucherai pas. J'ai bien vu comment ils se regardaient ces deux-là ! Je crois que les seuls à ne pas être au courant de ce qu'ils ressentent l'un pour l'autre, ce sont ces deux abrutis.
Je suis surpris qu'il ne cherche pas à la mettre dans son lit. Je suis surpris qu'il fasse ça pour eux.
— Évite de les appeler comme ça, tu veux ?
— Comme tu veux, soupire mon fils en haussant les épaules. C'est la première fois qu'il tombe amoureux, non ?
— Pourquoi poser des questions dont tu as les réponses ?
— Pour demander confirmation, je réponds d'un air calme.
Je soupire et fais les cent pas devant mon fils. Je suis préoccupé par Lana et Jack. J'espère qu'ils vont bien là-bas.

— Dean, vas te reposer ! intervient Castiel en entrant dans la pièce.
Je tourne la tête vers mon ami en haussant les sourcils.
— Pourquoi ? Je suis bien, là.
— Ça ne servira à rien de rester là. Je la ramènerai dans le présent dès que le timing se sera écoulé. s'il y a le moindre problème, il faudra que tu sois en forme. Alors allez vous reposer. Je vous préviendrai en cas de problème.
Je ne suis pas fan de cette idée. Mais je finis par soupirer et accepter.
— Très bien... Au moindre problème, appelez-moi.
Castiel hoche la tête, et je les laisse pour regagner ma chambre silencieusement.


Lana

Je me réveille au bruit d'une clef dans la serrure de la porte. J'ouvre aussitôt les yeux, et les tourne vers la porte en bois rouge sombre. Je remarque que Jack n'est pas là. Je roule sur le côté et me lève à pas de velours pour me diriger vers celle-ci. Lorsqu'elle s'ouvre, je sors ma dague angélique de la ceinture de mon jean et prends une grande inspiration en essayant de rester calme. J'entends des pas faire irruption dans la pièce et je m'apprête à attaquer, quand je me rends compte qu'il s'agit de Jack.
— Ce n'est que moi, me rassure-t-il.
Je soupire en hochant la tête, avant de ranger la dague angélique dans la poche arrière de mon jean.
— Ça va ?
— Oui ! le rassuré-je en passant une main dans mes cheveux. Ça va aller. J'ai juste eu un peu la trouille. Il y a deux version de moi à cette époque maintenant, ce qui veut dire que les Puissances ont plus de chance de retrouver l'une d'entre nous. Pour le moment ils n'attaqueront pas. Il fait jour. Mais une fois que la nuit sera tombée...
— Ne t'en fais pas. Nous ferons attention. Ne t'en fais pas. Je serai là pour t 'aider.
Je ne peux m'empêcher de sourire et le remercier.
— Je suis allé te chercher du café. Je sais que tu n'es pas complètement réveillée sans.
J'apprécie cette attention.
— Merci, souris-je.
Je prends le gobelet qu'il me tend, et avale une gorgée. Je grimace parce que c'est chaud, mais j'apprécie le bienfait que ça me procure.
— Tu es sensé être où à cette heure-ci ?
— Il est quelle heure ?
Je m'étire et vais poser mes fesses sur le dossier de la chaise, avant de poser mes pieds sur l'assise. J'en profite, Dean n'est pas là pour me l'interdire.
— Onze et demie.
— Seulement ? m'étonné-je en haussant les sourcils. Alors... En théorie, je suis dans un sushi-bar avec une amie. Et dans trois quart d'heure, je devrais rentrer à la maison pour me changer.
— Te changer ?
— Oui, pour que j'aille à la salle de sport. C'était un rituel. Nous allions à la salle de sport tous les samedis. Même si ça ne servait à rien, parce que juste après nous allions chez le glacier pour nous commander une un énorme pot de glace au beurre de cacahuètes.
— J'ai jamais goûté.
Je lève les yeux vers lui en souriant. Il me vient une idée. Je bondis de ma chaise en prenant une grande inspiration.
— D'accord ! Puisque nous avons encore neuf heures demie devant nous, je te propose d'acheter un gros pot de glace chez le glacier, et d'aller le manger au parc.
— Ce n'est pas risqué ? s'inquiète aussi Jack en fronçant les sourcils.
— Mais non ! En plus tu vas adorer ! C'est sucré !
Il ne lui en faut pas plus pour me décrocher un sourire ravi. Je pense avoir prononcer les mots magiques.
— Et puis je crois que j'aurais besoin d'un autre café. Allez, viens !
Nous quittons rapidement la chambre, et sortons du motel. Les bruits de la ville sont plus forts que la veille. L'avantage avec tous ce monde qui grouille dans les rues, c'est que nous n'aurons aucun mal à nous fondre dans la masse. Le marchand de glace n'est pas très loin du motel. Nous n'avons que quelques centaines de mètres à faire pour y arriver.
— Ne vas pas si vite ! me demande mon ami qui essaye de me suivre à présent.
— Excuse-moi ! J'ai juste l'impression que ça fait des années que je n'y suis pas allé.
— En tout cas, des mois.
J'acquiesce en souriant et ralentis le pas. Et lorsque nous arrivons devant le glacier, je ne peux m'empêcher de me rappeler de la première fois où j'ai poussé la porte du glacier avec maman. J'étais très jeune à cette époque, et je ne me doutais pas qu'un jour venu, je serais amené à sauver la propre vie. Je ne me doutais pas que je reviendrai dans le passé, et pousserai à nouveau la porte de ce glacier.
— Lana, tu entres ? me questionne Jack, qui attend la porte ouverte.
Je reviens dans le réalité et regarde mon ami d'un air perdu.
— Excuse-moi, j'étais à des années d'ici.
— C'est ce que j'ai cru comprendre. Allez, viens.
Il me tend la main avec un sourire léger. Tout serait si facile, s'il ressentait quelque chose pour moi... Pourquoi je n'arrive pas à lui dire ce que je ressens pour lui ? 

Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant