CHAPITRE TRENTE-HUIT

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Jack

    Je n'en reviens pas qu'elle fasse une chose pareille. Elle refuse de rester en vie. Elle refuse que je me sacrifie pour elle. Elle ne comprend pas à quel point elle compte pour moi. Je suis prêt à donner ma vie pour elle... je suis perdu. Pourquoi ne veut-elle pas que je la sauve ?
Je tourne en rond dans ma chambre. Je suis en colère. Je lui en veux. Mais qu'est-ce qui lui prend de me faire ça ? C'est du suicide.
     — Jack ? fait la voix de Sam à l'entrée de la chambre.
     Je me tourne vers lui en fronçant les sourcils.
     — Sam ?
     — Tu devrais aller voir Lana.
     Je grogne de colère en lui tournant le dos, et reprends mes cent pas dans la pièce.
     — Pourquoi le ferais-je ? Hein ?
     — Parce qu'elle va avoir besoin de toi. Elle s'est fait enfermer dans l'autre chambre. Elle va avoir besoin de soutiens.
     — Elle vous a, vous.
     Sam fronce les sourcils en me regardant de travers.
     — Tu ne penses pas ce que tu dis, hein ? Je te signale qu'elle fait ça pour te sauver la vie. Et tu devrais t'en montrer reconnaissant au lieu de lui en vouloir ce cette manière. Je peux comprendre que ce soit dur pour toi. Après tout, tous les sacrifices le sont. Mais lui en vouloir éternellement n'arrangera rien.
     — Pourquoi pas ? Peut-être qu'elle changera d'avis, si je fais ça.
     — Tu te trompes. Tout ce qu'elle fera c'est se sacrifier en se sentant seule. Et toi, tu vivras toute ta vie dans le regret de n'avoir jamais plus lui dire que tu tiens à elle. C'est aussi simple et triste que ça.
     Je reste silencieux en pensant à ses paroles. Est-ce bien raisonnable de leur accorder du crédit ?
     — Je vais y penser... marmonné-je.
J'entends Sam soupirer et l'entends s'éloigner. Je ferme les yeux en soupirant à mon tour. 

    Je m'arrête la porte de la chambre où Lana est enfermée. Comme l'autre fois. Je n'y étais pas allé, parce que je ne l'avais appris que le lendemain, juste avant qu'ils ne la sortent de là. Je suis hésitant. Ma main s'arrête à quelques centimètres de la poignée de la porte. Ai-je envie d'entrer ?
     — Tu peux ouvrir cette porte, tu ne seras pas emprisonné dans cette chambre, me prévient la voix de la Lana depuis l'intérieur de la pièce.
Je fronce les sourcils sans comprendre. Comment sait-elle que je suis ici ? Je pose ma main sur la poignée et l'abaisse avant de pousser la porte. Elle est assise au fond de son lit, en position du lotus. Elle est calme, les mains posées sur ses genoux. Elle me regarde d'un air impassible.
     — Comment tu as su...
     — Que c'était toi ?
     Je hoche la tête en silence.
     — Je t'ai senti approcher. En toute honnêteté, je pensais que tu allais m'ignorer et faire demi tour.
     — J'ai bien failli.
     — Je le sais... sourit-elle tristement. Je te proposerai bien d'entrer, mais on sait tous les deux que tu risquerait d'être piégé avec moi. Et je doute qu'après cette dispute, ce soit quelque chose que tu souhaites.
     Je recule pour m'adosser au mur en face de la porte, et m'y laisse glisser pour m'asseoir au sol. Elle me regarde faire sans rien dire. Lequel de nous deux va parler en premier ?
     — Je n'ai jamais souhaité que l'on se dispute, toi et moi... murmure-t-elle tristement. Tu sais, je tiens beaucoup à Sam et Dean. Et aussi à Castiel, énormément. Mais toi... Toi c'est différent. Je ne l'explique pas, mais je tiens à toi plus que tout.
     — C'est pour ça que tu veux te suicider ? T'éloigner de moi ? Parce que tu tiens à moi plus que tout ?
     Elle baisse la tête et je vois une larme tomber.
     — C'est pour toi que je fais ça... Parce que je tiens tellement à toi, que te tuer me tuerait aussi. C'est pour ça que je ferai ce sacrifice.
     — Hors de question ! Je refuse ! m'exclamé-je en me levant d'un bond pour m'appuyer contre l'encadrement de la porte. Un peu plus, et je me retrouvais enfermé dans cette pièce avec elle. Elle lève les yeux vers moi et me regarde d'un air déterminé. Ses yeux brillent de larmes, pourtant elle me regarde
     — Je ne te demande pas la permission. Tu auras beau résister, me contredire ou me l'interdire, je ne t'écouterai pas ! Je suis désolée.
     — Pas autant que moi... marmonné-je en la fusillant du regard.
     Je commence à me pencher prudemment pour fermer la porte, mais je m'inquiète. Je ne sais pas ce que peut faire la barrière sur moi.
     — Laisse. Je la fermerai toute seule. Inutile que tu sois prisonnier avec moi.
     — C'est toi qui vois...
Je m'éloigne alors dans le couloir. Peut-être que si je cesse de lui parler, elle changera d'avis. 

Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant