Jack
Je remonte l'allée devant la maison de l'ex-femme du gardien du cimetière. Nous avons demandé à Dean de nous déposer pour qu'ils puissent prendre la voiture. Au pire, je sais me déplacer comme tous les anges. Et puis Dean est dingue de sa voiture.
— Au fait, Jack ! m'appelle Sam en ralentissant le pas.
— Oui ?
— Je te remercie d'avoir fait un effort avec Lana, ce matin. Tu lui as rendu le sourire.
Je ne peux m'empêcher de m'en vouloir. Elle n'aurait pas eu besoin de retrouver le sourire, si je ne lui avais pas fait perdre.
— Oui, je m'en voulais...
Sam s'arrête et se tourne vers moi.
— Alors pourquoi te comporter comme ça avec elle ?
Je soupire tristement.
— Parce que je me dis que puisqu'elle refuse de céder, à me laisser mourir à sa place, ce sera plus facile pour moi qu'elle me déteste. Je n'aurais pas envie de tout faire pour la rejoindre.
Sam fronce les sourcils, avant de m'adresser un air inquiet.
— Tu voudrais mourir pour être avec elle ?
— Et après ? Je vais la perdre... C'était ma manière de me protéger.
Je soupire et croise les bras.
— Sans doute, mais Dean m'a dit qu'elle a pleuré pendant plus d'une demie heure cette nuit.
C'est à cause de moi ? Je n'en reviens pas de l'avoir fait pleurer à cause de mon foutu orgueil. Elle est si gentille avec moi, malgré tout ce que je lui fais traverser.
— Je ne sais pas quoi dire... soupiré-je. Jamais je n'ai voulu de ça. Jamais je n'ai voulu la faire pleurer.
— Je le sais, soupire Sam. Et je peux t'assurer que la repousser ainsi, ne t'aidera pas. Tu peux me croire. Parce que quand il sera trop tard, tu le regretteras encore plus. Tout ce que tu ne lui dis pas, ce sera trop tard pour lui dire quand tu l'auras perdu. Et tu lui en voudras toute ta vie après ça.
— J'en ai conscience, mais à quoi ça sert ? Nous ne savons pas quand on la perdra. Ça pourrait être demain, comme ça pourrait être dans un an.
— Les sentiments sont plus forts, quand on ne sait pas combien de temps il nous reste à vivre. Alors dis-lui ce que tu ressens. Et vis tes sentiments à fond. C'est tout ce qui compte, murmure Sam. Il faut le faire, avant qu'il ne soit trop tard.
Je hoche la tête silencieusement.
— D'accord. Je vais y réfléchir, lui assuré-je. J'attendrai la fin de l'enquête pour faire quoi que ce soit. Je ne veux pas que nous nous déconcentrions.
— Je crois que tu prends la bonne décision. Allez, viens. Nous allons interroger l'ex-madame Olister.
Je hoche la tête en souriant, et reprend la marche en direction de la maison. Nous frappons à la porte, et je laisse Sam faire. La porte s'ouvre, et Madame Olister apparaît dans l'encadrement. Elle a les yeux gonflés et rouges, et elle tient un mouchoir dans la main.
— Oui, c'est pourquoi ?
— Bonjour, Madame Olister ? Lui demande Sam en une voix douce et rassurante.
— C'est bien moi. Je peux vous aider ?
— Oui, nous sommes l'inspecteur Glenn et l'agent Scott, nous présente Sam. Nous sommes du FBI.
Je sors mon badge et lui montre. Elle les regarde avec attention, et nous adresse un sourire timide.
— Nous avons quelques questions à vous poser, concernant le décès de votre ex-mari. Pourrions-nous entrer quelques minutes ?
— Oh... Oui, je vous en prie.
Madame Olister s'écarte du passage et ferme la porte derrière nous, une fois que nous sommes entrés.
— Veuillez m'excuser pour le désordre, mes voisins sont passés toutes la matinée, après le passage du Shérif...
— Ce n'est rien, ne vous en faites pas, la rassuré-je d'une voix douce.
— Je peux vous proposer un café ? Nous serons mieux installés dans la cuisine. Je vous en prie, suivez moi.
— Nous vous remercions.
Nous la suivons à travers la maison, avant d'atterrir dans la cuisine. Sam se tourne vers moi en m'adressant un regard étonné, lorsque nous nous apercevons qu'il y a les tas de plateaux de muffins.
— Je vous prie de m'excuser, il y a du désordre ici aussi... Je ne fais jamais de pâtisserie en général. Mais allez comprendre pourquoi, j'ai éprouvé le besoin de l'occuper l'esprit, et quand je me suis dit que j'en avais assez fait, je me suis mise à en refaire encore.
— Nous comprenons, rassurez-vous ! lui sourit-Sam en prenant place une une des chaises.
— Alors je vous en prie, servez-vous.
Elle pousse vers nous un plateau de muffin. J'en ai aussitôt l'eau à la bouche. Ils sentent vraiment bon, et ont l'air encore tiède.
— Merci, c'est vraiment gentil ! souris-je en m'empressant de m'en servir un.
— Madame Olister. Votre mari a déclaré qu'il avait vu la corps de son meilleur ami, quelques jours avant sa propre mort. Cependant, d'après nos informations, l'homme en question serait mort il y a cinq ans.
— Oui... murmure la femme en grimaçant. Oui, je me souviens de ce soir là. J'ai même cru qu'il était soul. Mais il ne sentait pas l'alcool. Il était en état de choc, et n'arrêtait pas de répéter qu'il avait vu le corps de son meilleur ami traverser le cimetière. Et lorsque les autorités se sont rendu sur la tombe en question, elle avait été retournée et pillée.
— Est-ce que par hasard, votre ex-mari aurait des ennemis, qui serait susceptibles de vouloir sa mort ?
Elle dépose nos tasses devant nous, et s'appuie contre le comptoir avec ses deux mains. Pendant un instant, je me demande si elle ne va pas tomber dans les pommes. Étant le plus près, je pose mon muffin, et me lève rapidement pour venir soutenir la femme. Je préfère ne prendre aucun risque.
— Venez vous asseoir, murmuré-je en la conduisant à une chaise.
Elle m'adresse un sourire faible.
— Je vous remercie.
Sam m'adresse un sourire et attend patiemment. Une fois que je me suis assuré que la femme de risque pas de tomber de sa chaise, je retourne à ma place.
— Pas que je sache. Vous savez, Bart était du genre solitaire. Ce n'est pas pour rien qu'il a choisi ce métier, et c'est aussi pour ça que nous avons divorcés.
— Parce qu'il travaillait dans un cimetière ? demandé-je sans comprendre.
— Non... sourit-elle tristement. Je m'en fichais de ce métier. Certes ce n'était pas le moins salissant, et il avait une réputation de croque-mort, mais je m'en fichais. Il aimait ce métier.
Elle soupire en fermant les yeux, puis les rouvre lentement.
— Ce qui me dérangeait, c'est qu'il refusait de sortir. Il ne se mélangeait pas aux gens, si bien que nous ne sortions jamais tous les deux. Ça a duré dix ans... Dix au cour desquelles je suis restée enfermé à la maison. Je ne sortais plus, pour rester un maximum de temps avec lui. Et puis un jour j'ai ouvert les yeux et j'ai réalisé qu'en restant enfermé, j'avais perdue toute vie sociale. J'étais devenue exactement comme mon mari.
Elle force un sourire et se lève avant de se servir un grand verre d'eau, qu'elle boit d'une traite.
— Tout ça pour vous dire que non... Il ne pouvait pas avoir d'ennemis. C'est impossible.
En résumé, cet interrogatoire ne donne rien.
— Très bien, soupire Sam en forçant un sourire. Nous n'allons pas vous déranger plus longtemps. Merci d'avoir pris le temps de nous recevoir.
Nous nous levons en même temps. Madame Olister nous imite, et dépose quelques muffins dans un panier qu'elle nous tend. Sam refuse poliment, mais elle insiste. Alors je les prends en la remerciant. Elle nous accompagne à la porte et nous interpelle.
— Bart et moi étions peut-être divorcés, mais je ne l'aimais pas moins. Je vous en prie, retrouvez le meurtrier de mon ex-mari.
— Nous ferons ce qu'il faut, Madame. Vous avez ma parole ! lui assure Sam.
Elle hoche la tête en souriant, et rentre dans la maison. Elle l'aime encore. Malgré toutes ces années à vivre loin de l'autre à cause de ce divorce, elle n'a pas cessé de l'aimer. Et maintenant qu'il est mort, elle ne peut plus lui dire. Ni même le voir. Je me demande alors, comment pourrais-je vivre, en sachant qu'elle n'est plus dans ma vie ? Comment le vivrais-je si je ne lui disais pas à temps ce que je ressens pour elle ? Serais-je comme cette femme, aussi perdu avec le coeur brisé ?
Lana
Nous marchons depuis des heures dans ce cimetière à la recherche du moindre indice. Je commence même à me dire qu'il n'a pas de fin. Je crois que si je devais vivre mon propre enfer personnel, ce serait en essayant de retrouver mon chemin dans un cimetière comme celui-ci. Tout se ressemble. C'est dingue.
— Lana, viens voir ! s'exclame Dean à quelques mètres de moi.
Je tourne la tête vers le Chasseur et me fait signe d'approcher avant de se diriger vers une crypte. Je le rejoins rapidement, et vois s'agenouiller avant de me montrer quelque chose. Je l'imite, et m'aperçois qu'il y a une tâche de sang sur une des marches de la crypte. Dean me tend l'arme qu'il tient à la main, et prend la sienne.
— Tu sais comment t'en servir ?
— Oui, Fox m'a apprit.
— Bien. Fais bien attention de ne pas me flinguer s'il te plaît. Un accident ça arrive, mais je préférerai l'éviter.
— Tu m'étonnes. Elle est chargée ?
— Oui. J'ai mis le cran de sécurité, alors ne t'en fais pas. Mais si tu l'enlèves, assure-toi bien que le coup ne parte pas tout seul.
— Je ferais attention.
Il hoche la tête en se redressant, et monte les marches de la crypte avant d'ouvrir les portes de la grilles.
— Tu restes bien derrière moi. Tu m'entends ?
— Tu peux compter sur moi.
Il tend son arme, et entre prudemment dans la crypte. J'enlève le cran de sécurité, et le suis dans la petite bâtisse en pierre. Nous vérifions dans tous les coins mais nous ne trouvons pas âme qui vive.
— R.A.S, soupire Dean en fronçant les sourcils.
— Regarde tout ce sang. Je crois qu'on est au bon endroit.
— Ouais, c'est là que la goule se cache. Le problème, c'est que maintenant qu'on est venu, je ne pense pas qu'elle reviendra.
— Alors en résumé, nous ne savons pas de qui il s'agit, et il n'y a aucune chance que la créature ne revienne dans le seul endroit où elle s'était cachée.
— C'est à peu près ça, en effet.
— On fait quoi, maintenant ?
— Nous allons rentrer au motel pour savoir ce que Sam et Jack on pu obtenir comme information, et nous irons interroger le légiste à la morgue.
— D'accord... soupiré-je. Génial, il va falloir à nouveau traverser ce cimetière.
Dean sourit d'un air moqueur.
— Vois le bon côté des choses ! Maintenant qu'on sait où se trouve cette crypte, nous auront aucun mal à la retrouver.
Je grimace en levant les yeux au ciel, mais je ne peux m'empêcher de sourire dans il se met à hausser les sourcils pour s'amuser.
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Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020
FanfictionYOU'RE NOT ALONE Alors qu'elle tente de fuir pour sauver sa vie, du Paradis qui veut sa mort, Lana fait la rencontre de Castiel. Elle trouve de l'aide au près des frères Winchester, mais aussi de Jack. Ensemble ils vont découvrir qui elle est vraim...