Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020

CHAPITRE QUARANTE-CINQ

Lana

    Nous nous sommes arrêtés dans un drive-in pour prendre un déjeuné. J'aurais préféré boire un café plus tôt, mais je crois qu'après avoir approché le corps, je lui aurais gerbé dessus si j'avais un café ou quoi que ce soit d'autre dans l'estomac.
Comme hier, nous nous installons sur les banquettes. Sauf que cette fois, Jack est moins froid avec moi. Je crois lui avoir fait bonne impression sur la scène de crime. Qui aurait cru un jour que j'allais me réjouir de m'être approché d'un cadavre ? Je crois que si on m'en avait parlé il y a deux mois, j'aurais ri au nez de celui qui me l'aurait annoncé.
     — Lana, tu prends quoi ? me demande Dean en se penchant ma carte des menus.
     Je fronce les sourcils à la recherche de quelque chose qui me fait envie.
     — Je vais prendre des pancakes avec des fruits. Et un grand café.
     — Tout ce que nous avons ce sont des tasses et des gobelets à emporter... marmonne la serveuse en me regardant d'un air las.
     Je suis prête à parier qu'elle n'attend qu'une chose : la fin de son service pour rentrer chez elle.
     — Eh bien dans ce cas, je vais vous prendre la plus grande taille que vous avez pour le gobelet.
     — Une grosse faim, on dirait ! s'enthousiasme Dean à côté de moi.
     — J'ai surtout besoin de faire le plein de caféine.
     — Pour vous monsieur ? demande la serveuse à l'adresse de Dean, après s'être occupé de Sam et Jack.
     — Votre assiette d'assortiment de porc.
     Je grimace.
     — Je n'en reviens pas que tu manges ça de bon matin.
     — Hé ! Non ! On ne critique pas ! intervient Dean.
     Sam sourit d'un air amusé.
     — Je n'arrête pas de lui dire que si ce n'est pas au cour d'une Chasse qu'il y laisse la vie, ce sera d'un infarctus.
     — Il faut bien mourir de quelque chose ! se justifie l'aîné des Chasseurs en haussant les épaules.
     La serveuse nous sourit d'un air amusé.
     — Je vous apporte votre commande dès qu'elle sera prête.
     Nous la remercions, et je me tourne vers les garçons.
     — On s'y prend comment pour la répartition des tâches ?
     — Comment ça ? me questionne Sam en fronçant les sourcils.
     — Je veux dire, vous allez bien faire des interrogatoires, non ?
     — Oui ! Mais nous allons nous séparer. N'est-ce pas, Dean ?
     — Exact. Jack va aller avec Sam, et toi tu vas venir avec moi. Ils vont mener les interrogatoires, et nous, nous allons rechercher des indices qui auraient échappés à la police. Il est plus facile de savoir quoi chercher quand on sait à quoi on a affaire.
     — Très bien.
     — Ça va aller, Jack ? le questionne Sam.
     Nous tournons la tête vers lui dans l'attente d'une réponse.
     — Oui, oui ! Ne vous en faites pas, sourit ce dernier.
     — Je sais que la dernière fois que tu as enquêté sur une affaire de goule, il y a eu un problème, mais tu t'es amélioré depuis le temps.
     — Ça va aller, Dean. Je le sais. Je n'étais encore qu'un débutant à cette époque. Je sais me servir de mes pouvoirs maintenant.
     La serveuse revient vers nous et nous apporte notre commande, que nous nous empressons d'engloutir pour commencer l'enquête plus vite. 

    Une fois que nous avons déposé Sam et Jack, Dean me fait monter à l'avant. J'ai l'impression de revivre le jour où mon père m'a annoncé que j'étais assez grande pour monter à l'avant. Je me souviens de la joie immense que j'ai ressentir ce jour-là. J'avais le sentiment d'avoir grandie en une nuit. Comme si je venais d'accéder à un monde qui m'étais encore inconnu, et ressenti des sentiments que seuls les adultes pouvaient comprendre. Je me sentais grande, privilégiée. J'étais heureuse d'être à la place des grands. C'est le sentiment que je ressens à cet instant, en m'installant sur le cuir de la banquette avant, à la place de Sam.
Nous avons besoin de la voiture pour aller au cimetière qui se trouve à deux kilomètres après la sortie de la ville. Et comme Sam et Jack doivent rester dans le centre-ville.
     — Dis-moi, quels indices tu penses qu'on ait loupé ?
     — La police ne recherches que les indices qui se trouvent aux alentours du lieu du crime. Mais puisque ce monstre a besoin de se nourrir de cadavres, il n'est pas rare qu'ils vivent dans les cimetières ou travaillent dans les morgues.
     — Les lieux rêvés... grimaçé-je dégoûtée.
Dean sourit en coin.
     — Alors ? Quand est-ce qu'on va en parler ?
     — Parler de quoi ?
     — D'Astatoth. Quand est-ce qu'on va parler de lui ?
     — Avant de commencer à parler de lui, il faudrait qu'on règle cette histoire d'Apocalypse.
     Je soupire tristement.
     — Je voulais trouver un moyen de régler ce problème avant mon départ.
     Dean lance un regard dans ma direction, les yeux plissés.
     — Tout ce que l'on sait d'Astaroth, c'est qu'il y a des siècles, c'était un démon des croisements. Il y a quelques années, nous avons croisé un démon qui, lorsqu'elle était encore humaine, avait fait un pacte avec Astaroth pour devenir une sorcière. Et une fois qu'elle a été emportée en enfer, les tortures qu'elle a subie l'ont transformées en démon.
Dean gare sa voiture sur le bas côté de la route et se tourne vers moi.
     — Combien de temps ?
     — De quoi tu parles ? me demande-t-il en fronçant les sourcils.
     — Tu en parles comme si tu l'avais vécu. Alors combien de temps y as-tu passé ?
     — Tu es perspicace. Du point de vue de Sam, il te dira que ça n'a duré qu'une année. Mais j'y ai passé quarante ans.
     Je hausse les sourcils de surprise, et réprime un frisson. Quarante ans en enfer ?
     — J'ai essayé de tenir aussi longtemps que j'ai pu, mais au bout d'un moment, c'était trop dur à supporter. Alors je suis devenu le bourreau.
     — Je comprends que tu aies craqué, Dean. Je ne sais pas si j'aurais pu tenir aussi longtemps que toi.
     Dean m'adresse un sourire léger.
     — C'est moi qui ai brisé le premier Sceau. Et ça aurait dû être moi celui qui devait tuer Lucifer. Seulement c'est mon autre frère qui été choisi.
     Je garde de côté le fait qu'il ait un autre frère, bien que ça m'intrigue, et me concentre sur l'essentiel.
     — Pourquoi ça aurait dû être toi ?
     — Parce que je suis l'Épée de Michel. Son véhicule. Sam était le véhicule de Lucifer, et moi celui de ton père.
     Je souris en coin.
     — Qu'est-ce qui t'amuse ?
     — Une pensée qui m'a traversée l'esprit. Je me disais qu'en y réfléchissant, ce n'est peut-être pas un hasard que je te vois comme un père, et que tu me vois comme ta fille. Parce que tu es le véhicule de Michel, et je suis sa fille.
     — Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle, je t'avoue. Ce n'est pas si mal comme idée. Allez, viens. Plus vite on aura trouvé ce que nous cherchons, et plus vite je pourrais m'enfiler une bière. Et si tu es sage, peut-être que tu en auras une aussi, fi-fille !
     — C'est le genre de chose que l'on dit à son chien, ça. Tu es peut-être doué en tant que père d'un homme, mais pas d'une fille, esclaffé-je. Mais je te donne un bon point pour l'effort et la bonne volonté.
     — Trop aimable.
     Nous sortons de la voiture, et partons à la recherche du moindre indice qui puisse nous aider.