CHAPITRE QUINZE

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Lana

    Je n'arrive pas à esquisser le moindre mouvement, encore sous le choc. Qu'ai-je fait ? Je n'en reviens pas de ce que j'ai fait. J'ai tuée quelqu'un !
     — Tu vas bien ? s'inquiète aussitôt Jack en s'approchant de moi.
     Je hoche la tête silencieusement. Non, je ne vais pas bien. Tout ce que je veux c'est hurler la colère, hurler que tout ce que je veux, c'est oublier le visage de cette femme que j'ai tué.
     Dean se tourne vers moi, et vient me prendre dans ses bras. 
     — Comment tu vas ? s'inquiète-t-il.
     — Ça ne va pas ! déclaré-je en sentant ma gorge se serrer. J'ai tué un humain !
     — C'était sa vie ou la tienne. Tu n'as pas à t'en vouloir pour ça, Lana.
     — Nous devrions rentrer au motel. Lana a besoin d'une bonne douche.
     — On fait quoi d'elle ? nous demande Jack en désignant Lannie du menton.
     — Allez à la voiture. Nous allons nous en occuper, décide alors Sam.
     — Vous en êtes sûr ? insisté-je, inquiète.
     — Oui. Va te reposer. Jack veille bien sur elle.
     — Pas de problème. Viens avec moi.
     Jack m'attrape par le bras et m'entraîne hors de l'église. Je n'ai pas la force de l'en empêcher. Je n'ai pas la force de résister. Tout ce que je peux faire c'est le suivre en restant silencieuse. Et lorsque je monte dans la voiture, Jack fait quelque chose que je ne lui serais jamais cru capable de faire : il me prend dans ses bras.
     — Tu trembles, soupire-t-il. Tu veux ma veste ?
     — Non... Garde-la. Inutile que nous soyons deux à avoir froid.
     Mais il est obstiné. Il s'écarte, avant de poser la veste sur moi. Je le regarde avec surprise. Jamais je n'aurais cru que qui que ce soit fasse ça pour moi. Je suis abasourdie.
     — Je te remercie.
     Il force un sourire l'air triste.
     — Je te demande pardon. Je n'ai pas su te protéger.
     — Ce n'était pas ta faute. J'ai vu ta blessure à la tête, Jack. Tu ne pouvais pas savoir ce qui allait se passer. 
Il hausse les épaules en soupirant, et je me tourne vers lui en fronçant les sourcils. Mais avant que je n'ai le temps de lui dire quoi que ce soit, il me devance en me souriant en coin.
     — Je t'ai trouvé très courageuse, ce soit.
     Je hausse les sourcils de surprise. Courageuse, moi ? J'ai plutôt l'impression d'avoir été un poids inutile.
     — Tu trouves ?
     — Tu n'as pas hésité à frapper cette femme en pleine tête et tu t'es jeté sur le sac pour récupérer une arme, alors que tu saignais ! Tu... tu n'as pas conscience que ton acte était digne d'un Chasseur ?
     Il sourit, l'air impressionné en me rappelant la scène.      — Tu nous as presque sauvé !
     — En fait c'est plutôt toi. Je te rappelle que tu as désintégré ce vampire. Seulement parce qu'il t'avait menacé. Je t'aurais laissé t'en occuper, s'ils ne m'avait pas mit en colère. J'aime pas qu'on te menace.
     Je souris en coin, puis me rappelle de la réaction du vampire une fois qu'il avait goûté mon sang. Je fronce alors les sourcils. 
     — Qui a-t-il ?
     — Mon sang... murmuré-je. Après l'avoir goûté, il a préféré que je sois sa banque de sang, plutôt que l'une des leur. Est-ce que c'est à cause de mon sang ?
     Il fronce les sourcils sans comprendre.
     — Tu aurais préféré devenir un vampire ?
     — Non ! m'exclamé-je aussitôt en comprenant que je me suis mal exprimée. Ce que je voulais dire c'est que mon sang avait l'air de le mettre sang un état second. Et je me demande si c'est parce que je suis à moitié ange. Est-ce que notre sang de Nephilim est meilleur pour eux, que le sang d'un humain normal. Il avait l'air de l'apprécier particulièrement.
     — Et tu as peur que l'on soit recherché par ces monstres buveur de sang à cause de ça ?
     — En gros, c'est ça.
     — Je ne peux pas te promettre que tout va bien aller, parce que dans le monde où nous vivons, il y a toujours quelque chose pour nous faire prendre conscience de la merde dans laquelle on est. Mais je te promets que je ferais tout pour t'aider à faire en sorte que ça aille.
     Je lui adresse un sourire, en me sentant rougir. C'est la première fois qu'un homme fait attention à moi à ce point. Même si je pense qu'il ne doit pas être conscient de ce qu'il provoque en moi, je sens mon cœur battre la chamade.
     — Je te remercie Jack. C'est très gentil.
Il me rend mon sourire, quand me porte de la voiture côté conducteur s'ouvre brusquement. Dean s'installe derrière son volant, et se tourne vers nous en nous regardant en coin.
     — Ça va derrière ?
     — Je crois que je vais avoir besoin d'une bonne douche... avoué-je en souriant.
     — Oui, mais je vous demandais ça dans le cas où vous vouliez que je vous prête ma voiture...
     Le Chasseur nous adresse un clin d'œil suggestif, auquel je me mets à rougir violemment, avant de m'écarter de Jack.
     — Quoi ? Mais n'importe quoi ! bafouillé-je mal à l'aise. Pervers !
     Je n'ose plus regarder Jack en face maintenant. La portière de Sam s'ouvre et il entre dans la voiture avant de tous nous regarder chacun notre tour. Il fronce les sourcils sans comprendre ce qu'il vient de se passer dans la voiture, et nous le demande en haussant les sourcils avec curiosité.
     — Il y a que ton frère joue les pervers en insinuant des choses ! m'exclamé-je.
     — Je pense que tu ne serais pas sur la défensive, si mes insinuations étaient fausses.
     — Dean... lui reproche son frère en soupirant.
     — On parle de quoi ?  demande Jack, sans comprendre.
     — Rien ! nous exclamons tous en chœur.
     L'aîné des deux frères démarre la voiture, et prend la direction du motel. 

    Une fois au motel, des trois hommes m'incitent à passer par la salle de bain avant, eux. Je n'ai donc pas le choix, et me douche la première. J'ai du mal à enlever le sang qui a séché sur ma peau, tout comme j'ai eu du mal à enlever les vêtements où le sang avait séché. Le tissus avait durci et collé à ma peau. Dean s'est même inquiété de ne pas entendre l'eau couler au bout de dix minutes après m'être enfermé dans la salle de bain. Mais je l'ai vite rassuré en lui expliquant la situation qu'il a bien compris pour l'avoir lui-même vécu plus d'une fois. J'ai plusieurs fois failli céder à l'envie de pleurer. Mais je suis resté forte. Je me suis dit qu'il était idiot de pleurer, alors que la situation aurait pu être pire que ça.
     Une fois propre et sèche, je m'habille rapidement des les vêtements propres et frais, et quitte la pièce.
     — Alors ? Ça fait du bien une bonne douche après la Chasse ! s'exclame Dean en ouvrant une bière qu'il me tend.
     — J'ai pas l'âge de boire de la bière.
     — Moi non plus quand j'avais ton âge, et Jack encore moins. Mais ça te fera du bien, m'encourage Sam.
     Je plisse les yeux en soupirant et prends la bouteille que me tend son frère avant de prendre une gorgée. Je grimace à cause des bulles qui sont fortes, mais je me surprends à apprécier le goût qui n'est pas désagréable.
     — Alors c'est ce que vous faites après avoir réussi une Chasse ? Vous buvez ?
     Les trois hommes se tournent vers moi en me regardant du même air vexé.
     — Ne pensez pas que je vous critique ! je me reprends aussitôt. Au contraire ! C'est sympa de voir que vous avez des rituels.
     — Oui, et puis ça aide à oublier certaine chose que l'on vit, confirme Sam en souriant.
     Il tire une chaise vers moi, et m'invite à m'asseoir à côté de lui.
     — Merci. Alors c'est ça la Chasse...
     — Ça t'a plu ? me demande Dean en haussant les sourcils avant de sourire d'un air amusé.
     — Plu n'est pas pas le mot que j'aurais utilisé. Je n'ai pas pris plaisir à me faire presque arracher la gorge, ni même à tuer cette femme. Mais... je pense que si c'est pour sauver des innocents, alors oui cette idée-là me plaît. Vous contribuez à changer le monde et je pense que je veux en faire partie.
     — Ce n'est pas comme si tu avais trop le choix, de toute manière... me fait remarque une voix dans mon dos.
     Retenant, un cri, je sursautant en me renversant de la bière dessus, et me retourne en fusillant du regard le responsable. Castiel se vient au milieu de la chambre et nous regarde dans comprendre pourquoi nous le regardons de travers.
     — Qu'est-ce qui se passe ? lui demande aussitôt Dean, en voyant que l'ange fronce les sourcils d'un air soucieux.
     — Nous avons un soucis sur les bras.
     — Tu veux dire, plus grave qu'un Nephilim qui ne sait pas se servir de ses pouvoirs ?
Je tourne les yeux vers l'aîné des Chasseurs et le regarde de travers. Celui-ci m'adresse une moue à la fois amusée et désolée. Je me retourne vers Castiel qui attend patiemment.
     — D'accord, et c'est quoi ce soucis ?
Il plisse les yeux et soupire comme s'il cherchait ses mots.
     — Lana... La mort de tes parents a déclenchée une nouvelle Apocalypse...
     Je hausse les sourcils et accuse de coup.
     — Quoi ? s'exclame en chœur Sam et Dean.
     — Bordel... grogne Dean. Est-ce qu'au moins une fois dans notre vie, pourrions-nous être épargnés parce une de ces foutues Apocalypse ?
     — Je suis désolé... Mais je n'ai pas seulement découvert ça. Et je crains que ce ne soit pire.
     — En toute honnêteté, je ne vois pas ce qui pourrait être pire... marmonne Sam.
     — Lana et Jack, étant les enfants de Michael et Lucifer, en théorie ils devront se battre pour arrêter cette Apocalypse.
     Je me tourne vers Jack, en sentant mon cœur s'arrêter. Nos problèmes auront-ils une fin, un jour ?

Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant