Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020

CHAPITRE CINQUANTE-SEPT

Lana

    — Mademoiselle Stone ? m'appelle une voix me sortant de ma rêverie.
      Je fronce les sourcils en me demandant qui ça peut bien être avant que je me rappelle qu'il s'agit de moi. J'ouvre les yeux et lève la tête vers l'agent Davis qui se tourne vers quelqu'un derrière lui. Je suis son regard qui mène aussitôt à deux hommes se tenant à l'entrée de la cellule que j'utilise. Quand je reconnais Sam et Dean, je me relève d'un bond en haussant les sourcils.
     — Vous êtes là... soufflé-je en me relevant rapidement.
     Je bondis du lit sur lequel je dormais, et me précipite vers les deux Chasseurs avant de leur sauter dans les bras.
     — Nous sommes là, ne t'en fais pas.
     Je hoche la tête en le regardant dans les yeux.
     — Nous vous remercions d'avoir prit soin d'elle, sourit Sam d'un air reconnaissant. Nous allons nous occuper d'elle maintenant.
     — Très bien... soupire l'agent Davis. À l'avenir, soyez prudente mademoiselle Stone.
     — Je tâcherai de l'être, souris-je. Merci pour votre hospitalité.
     L'homme me sourit, tandis que Sam et Dean lui font une poignée de main pour lui dire « au revoir ». Nous quittons rapidement le bâtiment avant de nous diriger vers la voiture. Je ne peux m'empêcher de me sentir soulagée quand je vois Jack dans la voiture, qui nous attend. C'est la première fois, depuis que je me suis rendue compte que j'étais dans le cimetière, que je me sens mieux.
     — Lana ! soupire Jack en me prenant dans ses bras, tandis que je monte dans la voiture.
     Je le laisse faire, trop heureuse de le revoir.
     — Comment tu te sens ?
     — Mieux, maintenant que vous êtes là, avoué-je en forçant un sourire.
     Sam et Dean montent dans la voiture, puis Dean démarre la voiture avant de quitter le parking.
     — Que s'est-il passé, Lana ? m'interroge Dean.
     — En toute honnêteté, je n'en sais rien. Je me suis réveillé à cause d'un mal de tête horrible, j'ai sentie que j'avais froid, et puis j'ai entendue un corbeau. J'ai ouvert les yeux, et je me trouvais dans le cimetière de Lawrence.
     Sam se tourne vers moi, les sourcils froncés.
     — Dans le cimetière de Lawrence ?
     — Oui, mais ce n'es pas le plus étrange, je vous avouerai.
     — Parce qu'il y a plus étrange ? s'étonne Dean en me lançant un regard dans le rétroviseur.
     Je hoche la tête incertaine. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je ne veux pas qu'ils se sentent mal à cause de moi.
     — Qu'est-ce que tu ne nous dis pas, Lana ? insiste Dean en fronçant les sourcils. 
     — Je... Je me suis réveillée sur la tombe d'une femme. Sur la tombe de Mary Winchester.
     Sam et Dean échangent un regard furtif entre eux.
     — Qu'est-ce que tu faisais sur la tombe de notre mère ?
     — Je n'en sais rien. Je ne sais même pas comment j'ai atterris là ! m'exclamé-je, frustrée de ne pas avoir de réponse.
     Je ressens à nouveau cette douleur à la tête, faible pour le moment, mais désagréable.
     — Ça ne va pas ? s'inquiète aussitôt Jack en posant sa main sur la mienne.
     — J'ai juste à nouveau mal à la tête.
     — Tu devrais te reposer, me suggère Sam.
     — Je crois que je me suis assez reposé.
     Je soupire en posant ma tête sur le dossier du siège. Je ferme les yeux, et laisse Jack entrelacer ses doigts aux miens avant de serrer sa paume contre la mienne.
Une sonnerie de téléphone retentit dans l'habitacle de la voiture. Je grimace de douleur en portant ma main libre à ma tempe. J'ai l'impression que la douleur devient plus forte.
     — Sammy, tu peux répondre pour moi ? lui demande Dean. Mon téléphone est dans la poche de ma veste.
     Sam obéit silencieusement et regarde l'écran.
     — C'est ta femme.
     Il appuie sur la touche verte, et répond.
     — Non, c'est Sam.
     Nous regardons tous Sam qui parle au téléphone.
     — Oui, nous l'avons récupérée. Apparemment elle s'est réveillée dans le cimetière de Lawrence.
     — Lana, je peux te poser une question ? me questionne Dean en me regardant dans le rétroviseur.
     — Je t'écoute ?
     — Pourquoi tu n'as pas appelé Castiel ?
Je fronce les sourcils et redresse la tête malgré le vertige que ça provoque.
     — Oui, pourquoi tu ne nous as pas appelé ? surenchérit Jack.
     — Je me doutais bien que vous ne m'aviez pas entendue. Je vous ai appelé, pourtant. Mais vous ne m'aviez pas entendu...
     — Je suis là, maintenant, me rassure Jack.
     Je tourne les yeux vers lui et force un sourire.
     — Je le sais. Je te remercie, Jack.
     — Oui, nous sommes en route, répond Sam. Ne t'en fais pas, nous sommes prudents. À plus tard.
     — Que voulait-elle ?
     — S'assurer qu'on avait bien récupéré Lana. Elle était inquiète.
     — Je suis désolée. Je ne voulais pas vous inquiéter. En allant me coucher, j'étais loin de me douter que je me réveillerai à plus de trois-cent kilomètres du bunker.
     — On ne te le reproche pas Lana, me rassure Dean. Tu ne peux pas t'excuser à chaque fois que l'on s'en fait pour toi. C'est normal de s'inquiéter autant. On tient à toi.
     — Merci... soufflé-je en baissant les yeux sur ma main dans celle de Jack.
     Combien de temps ça va durer ? Combien de temps vais-je passer avec Jack ? Aurais-je au moins un peu de temps avec lui ?
     — Ça va aller, ne t'en fais pas ! souffle Jack à mon oreille, comme s'il avait deviné ce qui me perturbe.
     Je tourne les yeux vers lui, tristement.
     — J'ai peur, Jack.
     — De quoi as-tu peur ?
     — Jusqu'à maintenant j'attendais que ça de savoir ce que tu ressentais pour moi. Et maintenant je me rends compte que nous n'aurons peut-être pas la chance d'être ensemble assez longtemps.
Jack fronce les sourcils d'un air triste. Aussi triste que moi. Je force alors un sourire en me tournant vers lui de manière à lui faire face.
     — J'ai aimé manger cette glace avec toi dans le passé, avoué-je en souriant timidement.
     — Lana, qu'est-ce que tu fais ?
     Il semble perdu.
     — J'ai remarqué que lorsqu'il est trop tard, les gens ont toujours des tas de choses à dire. Et je ne veux pas avoir de regret de ne rien t'avoir dit, au moment venu. Je veux le faire tant qu'il est encore temps.
     Je remarque du coin de l'oeil, Dean et Sam s'échanger un regard silencieusement. Jack sourit en me caressant le visage en douceur. Je retiens moi souffle, surprise.
     — Moi aussi j'ai aimé cette glace dans le passé. C'était un des plus beau moment de toute mon existence. Lana... Je ne sais pas combien de temps il nous reste pour être ensemble, mais je veux que tu saches que même si nous n'étions qu'amis à ce moment-là, chaque minutes passées avec toi, étaient les meilleures. Et saches que je chercherai un moyen de te ramener des enfers. Je trouverai un moyen. Il est hors de question que je t'y laisse enfermé.
     — Je refuse que tu me ramènes, si cela implique de mettre des innocents en danger. Je ne veux pas. Ce serait trop égoïste.
     — Et si j'en trouvais un qui ne mette personne en danger ?
     Je me force à sourire. Il est tellement adorable quand il essaye de trouver une solution pour que l'on soit à nouveau réunis.
     — Toi comme moi, savons que ce n'est pas possible. J'aimerai que ce soit aussi évident. Mais dans notre monde, les solution aussi faciles n'existent pas. Autrement, on y aurait pensé dès le début, tu ne crois pas ?
     Il soupire et passe son bras autour de mes épaules. Je ne me doutais pas qu'il se comporterait de cette manière avec moi.  Je pensais qu'il continuerait à être comme il était jusqu'à maintenant. Proche, mais distant à la fois. Pas aussi affectif. S'inspirerait-il de la relation qu'entretiennent Dean et Fox pour me montrer combien il m'aime ?
     Je le laisse me ramener à lui, et pose ma tête contre son cou.
     — Je le sais, mais je t'avoue que je l'espérais quand même. Maintenant que je t'ai enfin, je dois me résoudre à te regarder mourir pour le bien de l'humanité. C'est injuste.
Il vient d'exprimer ce que je ressens profondément. Oui, c'est injuste. J'aimerai le hurler. Le faire comprendre au monde entier. Qu'ils sachent que lorsqu'ils se réveilleront tous les matins, ce sera parce que j'ai sacrifié les sentiments et ma vie pour eux. Les gens continueront de vivre leur vie sans se douter une seule seconde du danger auquel ils sont exposés. Quelque part, ils ont de la chance. J'ai bénéficié de cette chance, comme eux, il y a des années de ça. J'y ai eu le droit quand Sam a sacrifié sa vie pour que Lucifer soit enfermé dans la cage. Je ne me doutais pas à ce moment-là, que ma vie était en danger. Je vivais comme ces gens en ce moment même. J'étais insouciante. J'étais heureuse. À présent, j'ai peur, j'ai mal. Je souhaiterais faire le choix égoïste de choisir Jack plutôt que la mort. Mais je n'ai pas le droit de faire une telle chose en toute conscience de ce qu'il se passe. Je ne peux pas fermer les yeux.
Je reste silencieuse, et soupire. Je ne sais pas quoi lui dire, qui puisse le rassurer. Je n'ai rien à dire qui vaille la peine de surenchérir. Tout ce que je ferai, c'est remuer le couteau dans la plaie. Alors je me contente de serrer sa main en guise de soutiens, et fermer les yeux pour canaliser ce mal de tête.

    Une fois que nous arrivons au bunker, je lève les yeux vers Jack qui ne bouge pas dans le fauteuil. Je lève les yeux vers lui au moment même où la lumière du garage s'éteint. Seule la lumière rouge, de secours, éclaire l'endroit. Je fronce les yeux sans comprendre ce qui se passe. Je regarde autour de moi, et me rends compte que Sam et Dean ont disparus. Je suis certaine des les avoir vu assis à l'avant de la voiture, il n'y a même pas une minute. Où sont-ils passé ? Je me tourne vers Jack, et me rends compte que lui aussi a disparu. Ce n'est pas possible. Je dormais sur son épaule ! Que se passe-t-il ? Je me frotte les yeux, et lorsque je les rouvre je ne suis plus dans le garage du bunker, mais dans la cimetière dans lequel je me suis réveillé plus tôt dans la nuit. Je me retrouve devant cette même tombe.
     Une énergie me pousse à me lever et à regarder autour de moi. Je sens mon coeur s'emballer, et suis attirée vers ce vaste espace dépourvu de tombes. Un trou énorme se forme alors devant mes yeux. Je n'arrive pas à déterminer sa profondeur tellement il fait sombre. Sans doute n'y en a-t-il pas.
     Tout est calme et serein autour de moi. Pas un seul bruit, pas même celui d'un animal indiscret. Je m'approche vers le bord du précipice, et le regarde calmement. Je ne ressens aucune peur. J'en ignore la raison, bien que je sache que je devrais être effrayée puisque la dernière chose que je vais voir ce sont ces tombes autour de moi, et la beauté ténébreuse de la voûte céleste qui brille au-dessus de ma tête.
     Je regarde ma main, qui tient à présent une dague à la fois semblable et différente des dagues angélique que j'ai l'habitude de voir. La lame de celle-ci est torsadée. Je me tourne lentement, dos au trou béant, et prends le poignard à deux mains en dirigeant la pointe vers mon coeur. Puis après avoir pris une grande inspiration, je ferme les yeux et me laisse basculer en arrière avant d'enfoncer la pointe de la lame en plein dans mon coeur.