CHAPITRE VINGT-SIX

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Lana

    Je ne sais pas qu'elle heure il est, lorsque je me réveille en sursaut. J'ai encore fait ce cauchemar où Jack était mort. Je n'aime pas faire ce genre de cauchemar. Tout le monde fait des cauchemars. Ça fait partie de chaque homme de cette planète. Mais j'ai toujours l'impression que les miens sont une menace. Même mon subconscient a peur de voir Jack mourir. 
     — Tu ne dors pas ? me demande Castiel en me entrant dans la bibliothèque avec une tasse de café.
     Je lui souris et le remercie avant de prendre une gorgée de café. Je pose la tasse sur la table, et prends une grande inspiration.
     — Non. J'essaie de rechercher des signes annonciateurs qui indiqueraient où se trouve Astaroth, mais je ne trouve rien. Comment un démon enfermé dans les limbes, peut-il se faire tout petit ?
     — Peut-être qu'il prépare quelque chose en coulisse.
     Je fronce les sourcils et tourne la tête vers Castiel. Je vois alors des yeux rouges à la place des siens. Il attrape un couteau, et je n'ai pas le temps de me défendre qu'il me tranche la gorge en affichant un sourire mauvais. 

    Je me réveille en sursaut, et tousse en me rappelant de la lame qui glisse sur ma gorge. Je me redresse d'un coup et regarde les livre sur lesquelles je me suis endormie. J'entends des pas accourir, et Jack apparaît à l'entrée de la bibliothèque.
     — Ça va ? s'inquiète-t-il en fronçant les sourcils.
     — Oui, ne t'en fais pas. J'ai juste fait un cauchemar, le rassuré-je.
     — Laisse-moi deviner. Astaroth ?
     Je soupire et m'appuie contre le dossier de ma chaise, en croisant les bras.
     — Faut croire qu'il m'a fait plus grande impression que je ne l'aurai crue.
     — Je t'avoue qu'il m'a aussi flanqué la trouille, m'avoue Jack en s'installant à côté de moi. Si tu veux mon avis, tu devrais laisser tes recherches de côté, et te reposer.
     — J'ai tant une sale tête, que ça ?
     — Tu as des cernes énormes. Mais en-dehors de ça, ton visage est toujours aussi beau.
     Je hausse les sourcils, peu certaine d'avoir entendue. Ai-je rêvé encore une fois ? Visiblement pas. Il se met même à rougir en se rendant compte de ce qu'il vient de me dire.
     — Je suis désolé... Tu devrais peut-être aller te reposer. Tu reprendras tes recherches demain au pire.
     Je hoche la tête distraitement et me lève pour m'éloigner de lui. Je suis surprise par ses paroles. Une fois que j'ai tourné à droite pour m'engager dans le couloir, je m'adosse au mur en portant une main sur mon cœur. Je n'en reviens de l'entendre battre aussi fort. Je n'en reviens pas d'avoir ressentir toutes ces émotions en une fraction de seconde. J'avais envie de l'embrasser. Lui avouer mes sentiments. Sauter à son cou. Pourquoi ai-je fui ? De quoi ai-je peur, au juste ? D'être rejetée, ou de devoir le perdre ?
     Je lève les yeux au ciel en me maudissant intérieurement. C'est la première fois depuis que je les ai rencontré, que je me sens seule. Jamais je ne pourrais me confier à qui que ce soit, sur les sentiments que je ressens pour Jack. J'ai envie de pleurer. Parfois j'aimerai mettre une sourdine à mes sentiments. Penser clairement, sans que ce que je ressens ne vienne m'entraver. Juste, ne plus rien ressentir du tout, pour que tout soit calme dans ma tête. Que pour que mes pensées ne se bousculent plus. Pour que je n'ai plus à le fuir dès que je ressens cette attirante envie de l'embrasser.
     Je prends une grande inspiration, et m'éloigne dans le couloir pour regagner ma chambre. Lorsque j'arrive à ma porte, Dean m'appelle depuis l'autre bout du couloir.
     — Tu peux venir, s'il te plaît ? J'ai à te parler.
     — Maintenant ?
     — Oui, viens. S'il te plaît.
Je fronce les sourcils et m'éloigne de ma porte en direction du Chasseur. Une fois à sa hauteur, il me tourne le dos et me fait signe de le suivre.
     — Où est Sam ? demandé-je pour lui faire la conversation.
     Ce silence devient affreusement gênant.
     — Il dort.
     — D'accord... Toi non, pourquoi ?
     — Toi non plus, je te signale.
     — Ce n'est pas tout à fait vrai, en fait. Je dormais sur les recherches que je menais sur Astaroth, et je me suis réveillée après un cauchemar. J'allais justement me coucher.
     Je commence à faire demi-tour, mais il m'attrape par le poignet, et me contraint à le suivre.
     — Mais qu'est-ce qui te prend ? m'exclamé-je, surprise par ce brusque changement.
     Je commence à me demander si je ne suis pas en réalité dans un de mes foutus cauchemars.
     — Dean ! protesté-je en essayant de planter les talons dans le sol pour le faire ralentir.
     Mais aussi étonnant que celui puisse paraître, il est drôlement fort. Il ouvre une porte, et me pousse dans une pièce où se trouve un lit à barreaux simple. Il ferme la porte derrière nous, et je vois alors des runes angélique partout sur les murs, le sol et le plafond de la pièce.
     — Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui te prend ? Tu es possédé ? C'est ça ? m'inquiété-je alors.
     — Assied-toi sur le lit.
     — Dean... protesté-je.
     — J'ai dit, assis !
     Il me pousse vers le lit, et je sens mes larmes monter aux yeux. Je décide alors je lui obéir en silence. Une fois assise, je le regarde tremblante. Il s'agenouille devant moi, et sort de la poche arrière de son jean une paire de menotte.
     — Qu'est-ce que tu fais ? paniqué-je alors.
     Il m'attrape le poignet silencieusement, et l'attache au barreau du lit.
     — Dean ! Parle-moi ! Qu'est-ce que tu fais ? pleuré-je malgré moi, tellement il me fait peur.
     Il se relève finalement en soupirant et recule de quelques en me regardant froidement.
     — Tu ne me laisses pas le choix, Lana.
     — Quoi ? De quoi tu parles ? Bien sûr que si, tu l'as ! Détache-moi !
     — TU NE NOUS LAISSE PAS LE CHOIX ! hurle-t-il en colère. Toi, tu es peut-être décidée à jouer les martyr pour sauver cette planète, mais nous, nous ne sommes pas prêts à te regarder mourir sans rien faire pour t'en dissuader.
     — Quoi ? m'exclamé-je à travers les larmes. C'est pour ça que tu fais ça ? Parce que j'ai décidée de ne pas jouer les égoïstes ? Tu crois que ça me fait plaisir ? Que je n'ai pas peur de vous laisser tomber ? Bien figure-toi que j'ai peur de mourir ! Sauf que j'ai encore plus peur de regarde Jack mourir de ma main ! Laisse-moi sortit de là !
     — Tu ne sortiras pas de là, tant que nous n'aurons pas trouvé une autre solution, murmure Dean.
     Il s'approche une nouvelle fois de moi en soupirant, et me détache les menottes.je tente alors le tout pour le tout, et lui donne un grand coup de poing au visage avant de me lever d'un bond pour quitter la chambre. Tant pis, je vais l'enfermer le temps que je prenne la fuite de ce bunker le temps que le moment soit venu. Mais à peine arrivée à la porte, qu'un champ invisible m'envoie dans la direction opposée, où je tombe sur le dos. j'ai le souffle coupé à cause du choc, et parviens à tousser pour respirer. Je lève la tête vers Dean qui vient de se relever, et recule vers la sortie.
     — Non ! Non, Dean, je t'en supplie ! Je te promets de ne rien tenter le temps que tu trouves une autre solution, mais je t'en supplie, me laisse pas là !
     — Je suis désolé, Lana.
     Il sort de la pièce et ferme la porte derrière moi.
     — NON ! Dean sors-moi de là ! Je t'en supplie ! pleuré-je. Ne me laisse pas là ! À l'aide ! Sortez-moi de là !
Je me laisse tomber à genoux devant la porte en pleurant, quand j'entends des voix de l'autre côté de la porte.
     — Alors, tu l'as fait ? demande la voix de Sam.
     — Ouais... soupire Dean. Ce n'est pas de gaieté de cœur que je fais ça. Tu sais qu'elle est comme une fille pour moi.
     — Je le sais. Pour moi aussi. Mais nous n'avons pas le choix. Nous ne pouvons pas la laisser faire une chose pareille. 
— J'espère que tu as conscience que John va nous en vouloir d'avoir fait ça.
     — Sans doute. C'est prévisible... reconnaît Sam. Mais dans le fond, je pense qu'il sera soulagé au final qu'elle ne se tue pas. Castiel sera le mieux place pour calmer Jack et le rassurer.
     — Si ce que nous faisons est bien pour sa santé, alors pourquoi je me sens coupable de l'avoir enfermé ? réplique Dean.
     — Parce que tu ne voulais pas ce qui vient de se passer. Tout comme moi. Il nous est arrivé de nous enfermer pour sauver l'autre. Ce n'est pas la première fois. Et si ça peut l'aider à revenir à la raison, alors il n'y a pas à hésiter.
     — Tu as probablement raison, soupire Dean. Nous devrions aller nous coucher. Pour le moment, Jack pense que Lana dort. Demain Castiel discutera avec lui. Allons-y.
     — Bonne nuit, Lana... murmure tristement Dean avant de s'éloigner de la pièce.
     Je me remets à pleurer de plus belle, et me lève pour m'allonger sur le lit. Je n'en reviens pas qu'ils font ça pour m'empêcher de sauver la vie de tous ces êtres humains. Je n'en reviens pas qu'ils m'enferment là. Je pensais qu'ils auraient confiance en moi, et respecteraient mon choix.

Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant