CHAPITRE QUARANTE-ET-UN

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Lana

Une fois dans ma chambre, je m'empresse de faire ma valise, avant que les deux frères ne se rendent compte que j'ai traîné en chemin.
— J'ai cru que tu n'allais jamais arriver à t'enfuir de ta cachette avant que mon frère n'atteigne le couloir ! intervient la voix de Dean dans mon dos.
Je sursaute violemment en portant une main à mon coeur, et me retourne vivement. Il est appuyé contre l'encadrement de la porte de la chambre, et me regarde attentivement.
— Tu m'as fait peut ! lui reproché-je en fronçant les sourcils.
— Une grande fille comme toi ? s'esclaffe-t-il.
— Depuis combien de temps tu es là ?
— Autant de temps que tu as passé derrière ce mur à nous écouter.
— Qu'est-ce qui m'a trahis ? John ?
— Toi, à l'instant.
Je me mets à rougir, mal à l'aise.
— Oh... soufflé-je. Je...
— Ne me dis pas que tu es désolée. Je sais que tu ne l'es pas. Moi non plus je ne le serais pas, à ta place.
Je souris et lui tourne le dos pour reprendre mon rangement.
— Rassure-moi, tu n'es pas vraiment désolée ! Si ?
— Non, avoué-je en me tournant vers lui en souriant. Non, je ne le suis pas.
— Bien. Je préfère ça. Je peux ?
Il me désigne l'intérieur de la chambre.
— Oui, entre.
— Je t'avoue que j'avais des doutes sur le fait que tu nous espionnais, mais je n'en étais pas tout à fait certain. Alors je me suis dit que j'allais tendre l'oreille après ton départ, et je ne t'ai pas entendu t'éloigner.
— Bravo ! Je ne pensais pas que tu m'entendrais, sachant que je ne fais pratiquement pas de bruits quand je marche.
— Je te l'accorde, mais on entend beaucoup de chose quand on sait ce que l'on cherche à entendre. Tu ne me demandes pas ce que je fais ici ?
— J'attendais que tu me le dises, avoué-je.
Il sourit d'un air amusé, tandis que je ferme mon sac.
— Tu n'avais pas l'air d'aller bien, quand on a parlé du Vampire.
Je ne peux m'empêcher de sourire.
— Pourquoi tu souris ?
— Je savais que je n'y échapperai pas.
— On ne peut rien te cacher à toi aussi.
— Ce doit être un point que nous avons en commun.
Il acquiesce silencieusement, avec un sourire en coin.
— Je ne peux pas te contredire. Dis-moi, Lana. Qu'est-ce qui se passe ?
Je soupire en perdant mon sourire, et vais m'installer à côté de mon sac.
— Ce qu'il y a, c'est que j'ai peu, Dean.
Je revoie le sang de Lannie me couler dessus après la machette l'ait tranchée. La peur dans son regard, peu à peu remplacée par le vide abyssale.
— J'ai peur de revivre ce que j'ai vécu à Salem. Quoi qu'on en dise, cette femme était humaine. Et j'ai tué un être-humain.
— C'est vrai qu'elle était humaine, mais moins humaine que toi, Lana.
Je grimace de dégoût.
— Cette femme est responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes. Certes tu n'en as tué qu'une, mais tu as sauvé la vie de plusieurs dizaines d'autres personnes. Je sais que c'est compliqué, mais ne t'en veux pas pour ça.
— Je crois que c'est plus facile à dire qu'à faire. Ça risque de me demander du temps.
— J'en ai conscience. Je sais ce que c'est, crois-moi.
Je tourne les yeux vers lui, et vois dans ses yeux qu'il dit vrai. Il soupire et vient s'agenouiller devant moi, comme si j'étais une enfant qu'il essayait de rassurer, et me regarde dans les yeux.
— Il est aussi arrivé la même chose à Jack en tentant de tuer une goule. Il s'est servi de ses pouvoirs et a tué un innocent. Nous ne lui en on pas voulu. Nous savions que c'était un accident. Tout comme ça l'a été pour toi, quand Lannie a perdue la vie. Tu ne faisais que te défendre. Nous le savions. Tu ne pouvais pas faire autrement, si tu espérais survivre.
Je pince les lèvres et hoche la tête, silencieusement. Il a raison, c'était un accident. Je n'avais pas d'autres choix pour rester en vie.
— Est-ce que tu as compris ? Ne t'accable pas pour ça.
— D'accord. Je vais essayer.
— C'est ce que j'espérais entendre, me sourit-il l'air rassuré. Je vais y aller, j'ai encore mon sac à préparer.
Il se lève et atteint la porte, lorsque je l'interpelle.
— Attends !
Il retourne et patiente.
— Pour le fait que je vous espionnais...
— On va faire comme si je ne le savais pas. Mais essayes de ne pas le faire trop souvent. On aime avoir des discussions privées parfois.
— D'accord, accepté-je en souriant.
— Parfait ! Dès que tu seras prête, rejoins-nous dans la bibliothèque.
— D'accord. Je nettoie le sang que j'ai mis partout tout à l'heure, et j'arrive.
— Très bien. À de suite, alors.
Je le regarde quitter la chambre, en silence, et vais chercher de quoi nettoyer cette flaque de sang qui a commencé à sécher. J'ai un peu de mal à enlever les parties sèches, persistantes, mais j'y parviens au bout de dix minutes. Je me lave ensuite les mains, et quitte la chambre après avoir pris mon sac. Je rangerai ma chambre à mon retour.

— Au fait, ça fais des heures que l'on roule, mais où va-t-on ? demandé-je en regardant Dean dans le rétroviseur.
— À Nashville dans le Tennessee. Nous prendrons deux chambres de motel pour nous changer, et nous nous rendrons dans le cimetière Mount Olivet.
— J'ai trouvé un motel pas trop cher. Le Americas Best Value Inn, l'informe Sam en pianotant sur son téléphone.
— Vois si tu peux nous réserver deux chambres doubles, en payant sur place.
— Heu... Ok.
— J'étais obligé de venir ? Intervient Jack. J'aurais pu rester au bunker pour aider Fox et John.
— Pour que tu puisses sortir un peu de ce bunker, répond Dean en regardant Jack à travers le bunker. On aura sans doute besoin de toi.
— D'accord... soupire celui-ci.
Je risque un regard dans sa direction et le vois le regarder de travers. Je détourne aussitôt les yeux, me sentant toute petite. J'ai toujours trouvé son regard intimidant, mais cette fois c'est pire. Il me fige et me refroidit sur place. Je n'aime pas qu'il ait ce regard sur moi. Je pourrais presque prendre mes jambes à mon cou, si je n'étais pas dans cette voiture.
— Regardez, les jeunes ! s'exclame Dean en nous montrant un panneau. Nous entrons dans l'état du Missouri !
— Les jeunes... répète Sam en souriant d'un air moqueur. Ce n'est pas comme si on était vieux.
— Je trouve pas moi ! Vous pourriez être mes oncles.
— On a combien de temps sur la route ? nous interrompt Jack.
— Vingt-cinq heures, grand max. Vous devriez sans doute vous reposer, nous suggère Dean. On se relayera au volant avec Sam.
— D'accord, pas de sourcils.
— Ok... soupire Jack.
J'aimerais lancer un nouveau regard vers lui, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée, compte tenu du fait si m'en veut autant. J'aimerais tellement qu'il cesse ça, et qu'on soit complice comme il n'y a même pas deux jours. Il ne sait pas combien il me manque. Il n'en a pas idée.
Je soupire à mon tour, et prends appuie contre la portière, en posant ma tête contre la vitre.


— Lana, je t'en prie, ne fais pas ça !
Je me tourne vers Jack qui se tient à quelques mètres de moi. Il me suffirait que d'un seul pas pour tomber dans la porte des Enfers.
— Que fais-tu ici ? Tu devrais être au...
— Au bunker ? Tu crois que j'ai envie d'être
là-bas, alors que toi tu es ici en t'apprêtant à donner ta vie ?
Je ne dis rien, et hausse les sourcils. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise ça. J'en reste sans voix.
— Je ne peux pas te laisser faire une chose pareille, Lana.
— Jack, je t'en prie... Je t'en supplie. Laisse-moi sauver ce monde. Je le sais que ce que je fais est difficile, mais je veux que tu comprennes que je ne changerai pas d'avis. Laisse-moi faire ça.
Jack soupire et hoche finalement la tête d'un air résigné. Il me tend une main que je saisis, et le laisse me tirer vers lui avant de me prendre dans ses bras. J'inspire profondément en profitant une dernière fois de la chaleur de son corps, et de son parfum qui me fait toujours autant tourner la tête.
Je ferme les yeux et lui rends son étreinte. Elle est tellement agréable. J'aime tellement la sensation que ça me procure d'être dans ses bras.
Après quelques instants, Jack me
lâche en soupirant, et je vois dans ses yeux qu'il est triste.
— Il y a tellement de chose que j'aurais aimé te dire plus tôt... soupire-t-il.
— C'est pareil pour moi, souris-je tristement.
Une silhouette apparaît tout à coup derrière Jack.
Jack attention ! m'exclamé-je alors.
Il se retourne, et l'inconnu lui plante alors une dague angélique à la lame entortillée sur elle-même. Jack se fige en regardant l'inconnu dans les yeux, avant d'une lumière aveuglante brille dans ses yeux. Lorsque qu'il tombe au sol, ses yeux sont brûlés. Exactement comme mes parents. Et ses propres ailes, carbonisées, s'étalent sur le sol de chaque côté de son corps.
— JACK ! hurlé-je à plein poumons avant de me laisser tomber à genoux à côté de lui. 

Nephilim Chapitre 1 (Supernatural Fanfiction VF) #Wattys2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant