- K'News Du 2020.10.05 -

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- C'est pourquoi nous incitons tous nos concitoyens à garder le plus grand calme. Il reste encore deux jours à la semaine de tests décrétée par le Président Lee et nos sondages montrent que très peu de citoyens ne se sont pas encore manifestés.

- Les quelques débordements qui sont survenus ces derniers jours ne doivent pas entraîner la panique générale. C'est ce qu'écrit Lee dans son dernier communiqué. Pourtant, difficile de ne pas s'inquiéter lorsque tout à coup, un nombre alarmant de patients dormants se révèlent au grand jour, dans des conditions plus que chaotiques.

- Les attaques qui ont eu lieu dans diverses parties du pays suscitent l'inquiétude générale. Chacun regarde de travers son voisin et se demande s'il ne cache pas une mutation. La nation a peur.

- Aujourd'hui K'News vous propose d'écouter le docteur Choi. Il travaille dans le centre de contrôle des mutations de Daegu, le premier à avoir été ouvert, et soigne des patients infectés depuis maintenant près de vingt ans, c'est un immense privilège de pouvoir le recevoir sur ce plateau. Bonsoir docteur.

- Bonsoir Maein. Eunji.

- Nous avons sélectionné pour vous un certain nombre de questions parmi les plus posées sur les réseaux sociaux ces derniers jours par la population. Pouvons-nous commencer ?

- Allez y.

- La première, celle qui revient le plus souvent est : pourquoi autant de cas dormants se révèlent-ils en même temps ? Doit-on s'attendre à ce qu'à la fin de la semaine, une nouvelle vague soit mise à jour ?

- C'est une bonne question. Il faut tout d'abord savoir que la plupart des gens ignorent au premier abord qu'ils sont atteint par une mutation. Si elle n'est pas physique, elle est souvent indétectable autrement que par un test ADN, ou par la découverte hasardeuse de nouvelles aptitudes. La plupart des patients vont avoir besoin d'un déclencheur, d'une sorte de prise de conscience pour que la mutation dite dormante se réveille réellement et finisse par prendre le dessus. Pour beaucoup, cela aura été l'annonce de la semaine de tests. Inconsciemment, leurs gènes ont réagi et la mutation s'est achevée. Seulement il ne faut pas perdre de vue que cette semaine est justement mise en place pour déceler tous ces cas dormants, et qu'au terme de ce grand test général à l'échelle de la nation, nous espérons pouvoir évoluer dans un monde beaucoup plus sûr. Il y aura peut-être une dernière vague parmi ceux qui ont refusé de passer le test, mais il est à prévoir que tout s'arrête juste après, ou en tout se calme de façon significative.

- Ce que vous dites, c'est que sans ce qui est en train de se produire en ce moment, des cas dormants auraient pu rester inactifs ? N'est-ce pas précipiter la perte de leur raison ?

- La complétion de la mutation a en effet été accélérée chez de nombreux patients. Mais notez que la plupart l'ont fait à l'hôpital, un peu avant ou pendant leur test, dans un environnement cadré et ont été rapidement maîtrisés. Ces patients auraient fini par succomber dans tous les cas, il est donc préférable qu'ils l'aient fait sans ces conditions, et n'aient pas pu mettre en danger leurs familles ou leurs voisins.

- Les gens s'inquiètent par ailleurs de savoir où vont être internés tous ces nouveaux cas. Avec encore aucun patient guéri à ce jour, les centres ne sont-ils pas débordés ?

- Le gouvernement a fait construire et a ouvert cinq nouveaux centres de taille considérables au cours de ces dix dernières années, et la plupart d'entre eux ont encore une grande capacité d'accueil. J'en profite pour rappeler que les proches de tous nos patients reçoivent des nouvelles régulières, et que nous avons un taux de mortalité extrêmement bas. Nous arrivons globalement à empêcher les mutations de tuer leur hôte, même les plus virulentes.

- Justement, cela rejoint une autre des questions qui nous ont été soumises. Que font les mutations exactement ? Quels genre d'effets produisent-elles sur les patients ? Pourquoi ne peut-on toujours pas les soigner ?

- C'est une question un peu compliquée... L'épidémie, qu'on appelle dans le jargon médical la mutation XCV4, a un effet différent sur chaque patient ou presque. En fonction de son génome, chacun y réagira différemment.

- Pouvez-vous êtes un peu plus précis ? Quel est le mutant le plus dangereux que vous ayez rencontré à ce jour par exemple ?

- Pour vous donnez des exemples précis, je pourrais citer cet homme aux doigts effilés, que la presse a surnommé le mutant aux mains d'argent il y a quelques années en référence au film de Tim Burton. J'ai également rencontré des patients capables de télékinésie modérée, d'autres pouvant moduler des sons pour créer des vibrations complexes, voire des fréquences douloureuses, d'autres encore portant des ailes.

- Des ailes ?

- Oui, c'est une mutation partagée par plusieurs patients, mais peu sont capables de voler. Je dirais que le mutant le plus dangereux que j'aie jamais rencontré était l'un d'eux. Cependant ses ailes étaient trop petites pour lui permettre de soulever son poids.

- Pourquoi était-il dangereux alors ?

- Hm... Vous vous souvenez de l'incident de Daegu ? Il y a une quinzaine d'années ? Le centre avait brûlé à l'époque, c'était aux tous débuts de l'épidémie. C'est ce mutant qui avait démarré l'incendie. D'une certaine façon il maîtrisait les flammes.

- Où se trouve-t-il aujourd'hui ?

- Il est mort. Nous avons du l'abattre ce jour-là. Depuis, les centres disposent de beaucoup plus de mesures de sécurité, nous avons appris de nos erreurs. Les mutants considérés comme les plus dangereux sont placés sous haute surveillance, dans des locaux spécialisés, et sont sous contrôle.

- C'est logiquement ce qu'on attend d'un centre de contrôle.

- En effet. Mais j'espère sincèrement voir venir bientôt le jour où les centres de contrôle seront renommés centres de traitement. J'ai bon espoir. Nous sommes sur la bonne voie pour enfin trouver une solution durable pour tous nos patients, et éradiquer cette épidémie. Je sais que la nation s'inquiète de ne voir aucun cas de rémission, mais il faut bien comprendre que nous nous battons avec la nature. Aucun pays n'est à ce jour capable de modifier comme il l'entend le génome d'un être humain déjà développé.

- Pensez-vous alors qu'il sera possible d'éradiquer la maladie ?

- Pour le moment, l'enfermement des patients devrait limiter voire stopper la contagion par exposition. Nous commençons à avoir quelques résultats encourageants, notamment sur des enfants, qui sont encore en développement. La mutation est plus facile à observer chez eux, et donc à comprendre. Grâce à l'avancée de l'âge du test, nous allons pouvoir travailler avec des sujets beaucoup plus jeunes, et il est à prévoir une explosion de découvertes grâce à eux.

- Vous êtes en train de nous dire que vous expérimentez sur des enfants ?

- Non, bien sûr que non ! Il ne s'agit pas d'expérimentations, seulement d'observation. Aucun procédé invasif n'est mis en œuvre.

- C'est une bonne chose...

- Mais nous allons bientôt devoir rendre l'antenne, notre journal touche désormais à sa fin. Merci beaucoup Docteur Choi.

- Ce n'est rien. Informer le grand public fait aussi partie de mon travail, et de mon devoir.

- Et vous l'avez fait avec brio ce soir. Nous espérons que vous continuerez à travailler dur avec vos équipes pour trouver un remède à cette épidémie.

- Cela va de soi.

×××

Excusez moi, j'ai loupé le samedi ^^"
En ce moment c'est un peu compliqué de tenir le rythme ;^;

Mais j'espère que cette partie vous aura plue quand même :3


Crown [Vmin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant