Stronger Than a passion - Tome II - Julian Draxler

Chapitre 24

🎶 : Lost Without You - Freya Ridings

Mercredi 3 octobre 2020

Point de vue de Presnel

Aujourd'hui, c'est son anniversaire et comparé aux autres journées, celle-ci me semble impossible à vivre.

Elle est présente dans toutes mes pensées et prières mais aujourd'hui, j'ai l'impression de l'entendre, de la voir, de ressentir sa présence avec nous. Et j'aimerai tellement que ça soit réel. Il me suffit de fermer les yeux pour qu'elle soit avec moi mais lorsque je les ouvre à nouveau, elle n'est plus là. J'ai tellement peur, de ne plus me souvenir d'elle, de me rappeler du son de sa voix, de son odeur, de son rire, peur qu'elle ne devienne qu'un simple souvenir à travers des photos.

En arrivant au cimetière, c'est la même histoire, j'ai l'impression de vivre un cauchemar éveillé, que tout ceci n'est pas réel, que je vais me réveiller et qu'elle sera près de moi. Mais malheureusement, c'est la triste vérité, elle est partie, elle est morte. Je n'arrive même pas à le dire à haut voix.

Je m'accroupis devant sa tombe et je laisse libre cours à mes émotions, c'est le seul endroit où je peux réellement être moi car lorsqu'elle est partie, je suis mort en même temps avec elle.

Je sens une main sur mon épaule et en la voyant, mes larmes redoublent. Elle s'accroupit à côté de moi et me prends dans ses bras, me serrant de toutes ses forces.

- Je suis là Presnel. Me répète-t-elle

- Je ne vais pas tenir le coup, Jade.

- Moi, je sais que oui car tu aimes beaucoup trop, Kayis et Anaya pour les abandonner. Regarde-moi Presnel, je sais que c'est dur et que tu penses que tu ne pourras jamais te relever mais tu as tort, ça prendra du temps mais tu y arriveras. Tu pensais que j'allais te laisser seul aujourd'hui ? Je serai pire que ton ombre.

- Merci Jade. J'avais vraiment besoin de ma meilleure amie. Lui dis-je avant de craquer dans ses bras

Une heure plus tard

- Putain mais où est-ce qu'elle est passé !? Me dis-je à moi-même

- Ça va Presko ? Me demande Sasha en rentrant dans ma chambre

Mais je ne lui prête pas attention et continue à chercher cette satanée cravate, où est-ce qu'elle peut être ?! M'énervais-je avec moi-même

- Eh oh, Presnel !

- Quoi, putain ?! Criais-je sur Sasha

Sasha est étonnée de ma réaction, elle ne bouge même plus, elle s'apprête à partir, lorsque je me rends compte de mon comportement vis à vis d'elle.

- Excuse-moi, Sasha, s'il te plaît. Lui dis-je en déposant mes mains sur ses bras et cherchant son regard des yeux

- Pourquoi, t'es énervé ? Me demande-t-elle doucement appréhendant sûrement ma réaction

- Je cherche ma cravate, celle que m'avait offerte Leïla. Lui dis-je en prononçant pour la première fois son prénom sans trembler

- Tu veux que je t'aide à la chercher ? Me demande-t-elle gentiment

- Je veux bien. Lui dis-je en lui adressant un sourire

Après quelques minutes de recherche, on parvient à la trouver.

J'ai l'habitude de nouer mes cravates mais aujourd'hui, c'est une autre affaire, je suis tendu et mes mains tremblent.

- Laisse-moi faire. Me dit Sasha en prenant la cravate dans sa main avant de me la nouer. Tu es parfait. Ajoute-t-elle en me regardant dans le miroir

- Non, c'est toi qui es parfaite. Merci de m'aider pour tout et surtout avec les jumeaux. Je ne t'en serai jamais autant reconnaissant. Lui dis-je avant de l'embrasser rapidement sur la joue et de partir pour ne pas être en retard pour le match

Point de vue de Sasha

Je me retrouve à nouveau seule dans cette immense maison, je dois avouer que parfois j'ai peur. Elle est tellement grande, qu'il m'est impossible de savoir ce qu'il se passe dans chaque pièce.

Je m'aventure dans la maison, lorsque je tombe sur une porte fermée à clé, je n'aime pas m'immiscer dans la vie des autres mais je ne peux m'empêcher d'être curieuse et de vouloir savoir ce qu'il se trouve derrière cette porte.

Mon regard tombe sur la clé posée sur la commode du couloir. En rentrant dans la pièce, je m'aperçois que cette dernière est plongée dans le noir, je tâte le mur à la recherche de la lumière, je parviens à trouver l'interrupteur. La chambre est remplie de cartons, certains sont à moitié fermés. J'attrape un cadre qui se trouve dans un des cartons éparpillés dans la pièce.

En observant la photo, je reconnais immédiatement Presnel, il est accompagné d'une jeune fille, j'en déduis qu'il s'agit de Leïla. Elle est magnifique sur la photo, elle semble tellement heureuse.

J'ai tellement de peine pour Presnel, il semble s'éteindre petit à petit. J'aimerai tellement l'aider à remonter la pente, faire en sorte qu'il soit à nouveau heureux.

Même si je ne connaissais pas Leïla, je pense qu'elle n'aurait jamais souhaité cela pour Presnel.

En rangeant le cadre à l'intérieur du carton, j'aperçois un carnet. Je sais que la curiosité est un vilain défaut, cependant je n'y peux rien.

9 ème mois de grossesse

Je suis tellement impatiente de vous rencontrer, vous ne pouvez pas savoir à quel point, j'attends ce jour, afin de pouvoir poser mes yeux sur vos magnifiques visages, vous serrer dans mes bras et pouvoir vous embrasser.

Cependant j'ai tellement peur, le médecin m'a averti que lorsqu'il s'agissait de jumeaux, il pouvait y avoir des complications durant l'accouchement mais je n'en ai que faire, qu'importe l'issue, le plus important c'est que vous soyez en bonne santé et auprès de votre père. Presnel n'est pas au courant et c'est mieux ainsi. Je sais que même s'il ne veut qu'une seule chose comme moi, il ne souhaiterait pas que je mette ma vie en danger mais je ne peux pas renoncer à vous.

Alors, si un jour, quelqu'un tombe sur ce journal, que ce soit ma fille ou mon fils, mes beaux-parents ou mes parents ou tout simplement une amie, promettez-moi de veiller sur Presnel.

Je le connais par cœur, il ne dira rien à personne, il gardera sa peine pour lui mais je sais qu'au fond il sera meurtri. Alors ne l'écoutez pas et n'abandonnez jamais car il aura besoin de vous.

Et même si je sais qu'il ne voudra jamais, j'espère qu'il trouvera quelqu'un de sincère pour l'aimer lui et nos enfants.

Je promets de veiller tous les jours sur vous.

Leïla

Je remarque que l'encre est légèrement effacée, sûrement par les larmes qu'elle a versées lorsqu'elle écrivait. Je suis moi-même émue par la lettre de Leïla, c'est tellement triste qu'elle n'ait pas eu le temps de connaître ses enfants.

Est-ce que je dois montrer le carnet à Presnel ou au contraire ne pas lui en parler ?

En tout cas, une chose est sûre, Leïla a indirectement laissé sa dernière volonté.

Et elle n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, « je te promets Leïla d'aider Presnel à se relever ».