Malchance

Chapitre 92

La note à la fin du chapitre est importante !

" Souvent on ne dit rien pour protéger les autres"

EMMA

On ne se lâche pas du regard depuis plusieurs secondes maintenant et je n'écoute plus personne autour de moi. Je veux savoir ce qu'il pense mais il ne laisse rien transparaître de bon ou mauvais, je n'ai aucune idée sur le fait qu'il m'en veuille ou non. Tout ce qui ressort de ses yeux ce sont des larmes qu'il n'a pas réussi à retenir.

J'ai faits ce qu'il m'avait ordonné de ne pas faire. C'est-à-dire, me mêler de ses histoires de famille alors je me doute bien qu'il ne doit pas être ravi de me voir chez lui, une joue en sang avec sa mère en larmes qui pleure son mari qui vient d'être embarqué par la police.

Je suis partagée entre le regret et le soulagement.

— Emma, entendis-je.

Je ne sais pas ce qui adviendra de tout ça, en tout cas, je dois assumer ce que j'ai fais, je ne peux pas me dégonfler et me dédouaner de la situation comme si je n'y étais pour rien dans tout ça !

— Emma, il est parti, va chercher Austin, me dit Aurore en me secouant légèrement.

À l'entente du prénom de mon frère, je me lève rapidement et monte pour finalement arriver dans la chambre de Brent. Lorsque j'y entre, je vois Austin avec mon téléphone contre l'oreille, quand il remarque ma présence, il met une main devant sa bouche et écarquille les yeux.

— Tu saignes ! S'exclame t-il.

— Ce n'est rien, ça va ? Demandais-je en posant mes mains sur ses joues.

Il hoche frénétiquement la tête mais son regard me montre qu'il est inquiet. Il faut que je soigne cette joue sinon je vais affoler tout le monde alors que ce n'est rien de grave.

— Tiens ! Poursuit-il en me donnant mon téléphone. C'est Aiden !

J'écarquille les yeux. Depuis tout à l'heure il est au téléphone avec lui ?

— Aiden, soufflais-je après avoir ramené mon téléphone à mon oreille.

— Emma, dis moi que ça va, dit-il.

Pas vraiment.

— Oui, ça va aller. Tu penses pouvoir venir à l'appartement ce soir ? Lui demandais-je.

J'ai besoin de lui. Là tout de suite, je veux qu'il me prenne dans ses bras pour me rassurer, me dire que je n'ai pas à regretter ce qui s'est passé.

— Je ne sais pas, mes parents sont arrivés ? Demande leur directement, comme ça s'ils veulent bien je viens tout de suite, me répondit-il.

— Oui, ils sont arrivés avec la police, dis-je d'une voix tremblante.

— Ça ne va pas, pas vrai ? Je te connais, Austin est à côté de toi, tu ne veux pas l'inquiéter c'est ça ?

Je tourne vers mon regard vers mon petit frère qui me regarde attentivement, je lui lance un léger sourire pour tenter de le rassurer.

— Oui, avouais-je.