Nevada Wolves T1 et T2 finis / T3 pas fini [En pause]

Chapitre 30 | Brad

Faute de fréquentation, l'aérodrome d'Orangewood n'était plus en service. La fermeture du site avait eu raison de la zone industrielle d'Ash Mile. Les quelques entreprises locales avaient déserté les lieux, se délocalisant dans la nouvelle zone industrielle de Cold Pahrump. Là-bas siégeait les locaux de l'orangeraie « Gilmore's Orange Orchard » qui employait la moitié de la population.

La ville d'Orangewood s'étirait au cœur d'une vaste plaine désertique, encerclée de montagnes. La Route 93 traversait dans le centre-ville pendant que la Route 95 bordait l'orangeraie avec la nouvelle zone industrielle de Cold Pahrump et le quartier ouvrier de Cold Corn, construit dans les années 80. On se demandait comment la ville avait pu jaillir d'un sol aussi aride ? Sans l'orangeraie, cette foutue ville n'existerait même pas !

La zone industrielle désaffectée d'Ash Mile offrait une multitude hangars et d'entrepôts vides, impossibles de mettre sous vidéo surveillance. Les finances de la ville ne pouvaient se permettre une telle dépense sans éviter une hausse des impôts. Cette initiative ne plaisait jamais au contribuable et Gilmore voulait à être réélu.

Quelques Los Tezcas préparaient un camion de transports de marchandises pour la prochaine livraison. Brad éplucha son orange Valencia puis se délecta de son goût sucré en gardant un œil sur eux. Enfin, il monta à bord du véhicule puis examina l'emménagement avec attention.

— Alors ? Ça te va, amigo ? s'enquit un Los Tezcas avec familiarité.

Brad virevolta, l'inopportun courba l'échine. Brad se félicita de lui foutre la trouille d'un simple regard. En taule au Mexique, il adorait terroriser les autres détenus. Il avait même poussé un mec à se suicider dans sa cellule.

— Amigo ? Tu crois que je suis ton amigo, hiro de puta ! grinça-til.

Il dégaina un SIG-Sauer P226R qu'il avait pris sur le cadavre d'un flic de l'extérieur d'Orangewood, ce matin même. Brad plaqua le canon contre sa tempe et ôta le cran de sûreté.

— Je suis Brad Black et tu es une petite merde !

Ce mec couinait comme un clébard à qui on venait de botter le cul. Un bruit l'alerta, une mare de pisse trempait son pantalon puis se répandait sur le sol, salissant les bottes de crocodile de Brad Black.

— Bordel de merde ! Qui a recruté cette fiotte ?

Brad lui administra une magistrale gifle afin de le faire taire.

— Angelo à la prison de Summerlin ! répondit Fraga d'un air amusé.

— Quand l'un d'entre vous ira le voir au parloir, vous lui direz de mieux choisir mes recrues. Sinon je lui explose sa tronche à la con. Les Los Tezcas passent pour quoi avec des merdes pareilles !

Le mec commença à fondre en excuses, ce qui eut pour effet de lui porter sur les nerfs.

— Putain, faites le taire cet abruti ! pesta-t-il.

Brad s'en retourna pour examiner les compartiments où serait remisée sa garnison. Brad félicita Madera quand cet abruti dégaina son arme et s'apprêta à gaspiller une balle pour ce Los Tezcas geignard.

— Mierda ! Qu'est-ce que tu as l'intention de foutre avec ton flingue de cowboy, bastardo ?

— Tu m'as dit de le faire taire ?

— Le faire taire en lui coupant la langue, pauvre con ! beugla Brad.

Ajoutant le geste à la parole, le mexicain tatoué fendit en direction de Madera puis tira l'imposant couteau de chasse à sa ceinture. À son ordre, deux de ses Los Tezcas empoignèrent les bras de l'espèce de trou-duc, frémissant d'effroi, pendant que Madera maintint sa tête immobile. Brad Black pinça sa langue qu'il trancha avec une lenteur malsaine. Le couteau déchiqueta les muscles tendus, le sang gicla sous la forme de petits geysers. Brad s'amusa de l'entendre crier à la mort, de violents spasmes de douleurs lui parcouraient le corps.