Nevada Wolves T1 et T2 finis / T3 pas fini [En pause]

Chapitre 67 | Cassidy

Sa mère avait renoué avec ses anciens démons : la meth. Sa pipe à crystal de meth noirci et le briquet gisait sur la table basse du salon. À sa grande exaspération, elle avait donc interrompu son énième programme de désintox et déserté ses réunions de drogués anonymes. Adieu ses six mois d'abstinence ! Des gémissements provenaient de la chambre au fond du couloir à droite. Apparemment, la mère de Mila travaillait. Cassidy eut un rictus de dégoût. Les cassos du quartier d'Overton Point lui passaient encore entre les jambes en longueur de journée. Habituellement, ne bossait-elle dans la rue ? Holly montait dans la voiture du client – des vieux, en général, ou des gars du comté de Nye qui n'avait pas les moyens de se payer mieux qu'Holly ! alors pourquoi se faisait-elle sauter à domicile ? Pas sûr que le père de Tex – celui que l'on appelait communément Keys – apprécie la nouvelle !

— Depuis quand tu habites ici ? demanda Cassidy à l'intention de sa mère.

Comme Summer ne répondit pas, Cassidy fouina dans la rubrique des messages. Elle tomba sur une brève conversation SMS entre Summer et Keys. Holly offrait à sa mère de l'aider

— Holly ? Aider ? Tu rigoles ! rouspéta Cassidy à sa mère.

Heureusement, cette idiote continuait à déblatérer de la merde sur son géniteur. Une vieille rengaine qu'elle connaissait par cœur !

— Tu sais que je suis allée à ton appartement, dit-elle à sa mère qui continuait à parler sans interruption. Hé, tu m'écoutes ! Tu n'as pas fermé la porte à clé. Du coup, tu t'es fait cambriolée !

Mais Summer Rickman ne l'écoutait pas. Cassidy se résigna à l'entendre pleurnicher sur son triste sort. Elle s'enfonça dans le fauteuil puis surfait sur le Net sur son smartphone à la recherche de modèles de voiture qu'elle pourrait voler puis revendre en pièces détachées à Archie.

Mila ne donnait plus signe de vie depuis hier. Ce silence était forcément de très mauvais augure. Depuis que Mila avait fui le centre Serena Environment, cette cruche blonde lui envoyait toujours un ou deux petits messages dans la journée.

Cassidy consulta sa messagerie instantanée sur laquelle elle pouvait savoir la dernière fois où Mila s'était connectée. Son dernier message datait de plusieurs heures. 1h24 du mat. Un véritable record ! Habituellement, Mila était scotchée à son portable au cas où un tordu de son application de rencontres anonymes ne lui propose un plan-cul.

D'ailleurs, en parlant de plan-cul, elle envoya un message à Skippy en lui proposant de passer le voir au garage. Le prospect lui répondit immédiatement, l'invitant à venir quand elle le désirait. Si Mila se tapait le sergent d'arme, elle le ferait forcément au clubhouse.

— Ce salaud s'est barré d'Orangewood dès qu'il en a eu l'occasion, pesta sa mère en parlant du père de l'adolescente.

— Ouais, c'est ça ! Mon connard de père a foutu le camp dès qu'il a su que tu étais en cloque, dit Cassidy à la place de sa mère.

— Même pas ! Il s'est cassé avant que je ne le sache ! Cet enfoiré mériterait de crever !

— Ma foi, vu du peu que tu m'en as dit, bagarreur comme il l'était, il s'est probablement fait planter par un mec en taule, lança l'adolescente.

Sa mère continua.

— Il m'a abandonnée du jour au lendemain. Tu sais qu'il a explosé la tronche de mon oncle Ronnie, délira Summer.

— Ouais ! Celui qu'il te foutait sur la tronche ! Eh bien, félicitations, pa' ! Il aura au moins fait un truc de bien dans sa vie, en dehors de t'avoir tiré une fois de trop sans capote ! Pour mon plus grand malheur ! railla-t-elle.