Dans la Tête d'un Incompris (Partie 8)

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Les Cultivateurs atterrirent au pied d'une immense montagne aux airs divins, couverte de verdure luxuriante et où des plantes étranges et inconnues qui intéressèrent instantanément Lan YuanJing, Wen Qing et Jin ZiFeng puisqu'elles avaient des vertus soi-disant thérapeutiques, poussaient. Wei WuXian reconnut immédiatement la montagne:

-Zhè jiùshì BǎoShān SānRén shān! (C'est la montagne de BaoShan SanRen!)

-Shénme? Nǐ quèdìng ma? Tā shènzhì kàn shàngqù gēnběn bù xiàng nín dài wǒ qù zuò jīnxīnzhí rù shù dì nà zuò shān! (Quoi? Tu es sûr? Ça ne ressemble même pas un petit peu à la montagne où tu m'as emmené pour l'implentation du Noyau d'Or!), s'exclama sauvagement Jiang Cheng en s'adressant à Wei WuXian.

-Ó, méiguānxì, wǒ hěn bàoqiàn! (Oh, ça va, je me suis excusé il me semble!)

-Nánháimen, zúgòule. Tāmen yídòng, wǒmen bìxū gēnsuí tāmen. Rúguǒ wǒ zhíjué, wǒmen de ā Yáng jiù cóng yuǎnfāng gēnsuí tāmen, yīncǐ wǒmen lái dào zhèlǐ. (Les garçons, ça suffit. Ils bougent, nous devons les suivre. Si je me fis à mon instinct, notre A-Yang est en train de les suivre de loin, d'où notre venue ici.), les coupa Wei-Lan WuCuo avec son ton de mère qui s'impatiente, rappelant avec horreur Madame Yu aux frères et à la soeur de Yunmeng Jiang.

En silence, ils commencèrent leur ascension pour bientôt déboucher sur une clairière verdoyante sur le sommet de la montagne où un dome de protection céleste s'élevait; la demeure de BaoShan SanRen en son saint. Les Cultivateurs s'arrêtèrent lorsque Xiao XingChen se mit à cogner dans le dome en suppliant à son mentor de soigner Song Lan, les deux avec les yeux en sang.

Quelqu'un finit par venir voir qui ou quoi tapait dans le dome de protection; un jeune disciple de BaoShan SanRen, habillé de blanc, comme Xiao XingChen et repartit en courant en direction de la demeure, criant à tue-tête:

-Dàshī! Dàshī! Shíxióng huíláile, tā shòushāngle! (Maître! Maître! ShiXiong est de retour, il est blessé!)

Quelques secondes plus tard, une grande et belle femme aux cheveux blanc striés d'argent et toute de blanc vêtue sortit de la demeure, accompagnée du reste de ses disciples. Wei WuXian la reconnaissait sans problème. Elle n'avait pas changé ni vieillit avec les années. Avec une expression macabre et un peu fâchée, elle indiqua en silence à deux de ses plus vieux disciples de transporter Song Lan et à deux autres de transporter leur plus vieux Shixiong à l'intérieur. 

Les Cultivateurs inter-dimensionnels réussirent sans mal à entrer, bien qu'ils remarquèrent que BaoShan SanRen semblait les regarder directement pendant quelques secondes avant de détourner le regard comme si de rien n'était, retournant au chevet de son ancien élève et de son ami. Après avoir rincé et désinfecté les yeux de Song Lan, elle se rendit vite compte qu'il ne retrouverait jamais la vue. C'est à ce moment que Xiao XingChen sembla se réveiller. Il tendit faiblement la main dans la direction des bruits qu'il entendaient et sa main rencontra celle douce et fine de son ancien Maître. Il dit, tel un murmure:

-Shīfu, qǐng gěi tā wǒ de yǎnjīng... Qiú qiú nǐ... (Maître, donnez-lui mes yeux... Je vous en supplie...)

-Nǐ quèdìng ma? Nín jiāng zài yě jiàn bù dào. (Es-tu certain? Tu ne reverras plus jamais.)

-Shì. Zhè jiùshì wèishéme wǒ yǐjīng bǎ tāmen chě diàole...wǒ zhīdào lǎo méntú de huángjīn fǎzé shì bùyào huílái, dànshì nǐ shì wǒ zuìhòu de xīwàng...érqiě zuì zhòngyào de shì, wǒ wéiyī de yīgèrén xìnrèn zúyǐ zhìyù wǒ de péngyǒu... (Oui. C'est pour ça que je les ai déjà arrachés... Je sais que la règle d'or pour les anciens disciples est de ne pas revenir, mais vous êtes mon dernier espoir... Et surtout, la seule en qui j'ai assez confiance pour soigner mon ami...), dit faiblement Xiao XingChen en sortant le contenant qui renfermaient ses yeux de sa manche avant de le tendre à BaoShan SanRen qui se tapa le front, n'ayant jamais vu un jeune homme aussi débile.

Non mais, c'est vrai. Qui à part Xiao XingChen aurait été capable de s'arracher les yeux, de traîner un autre homme en haut d'une montagne et de ne pas défaillir devant le regard quasi meurtrier du la grande BaoShan SanRen? Enfin, à part CangSe SanRen, bien sûr... 

-Hǎo ba... Niánqīng de báichī. (Très bien... Jeune idiot.), répondit l'Immortelle avant d'assommer son ancien élève et de s'occuper des plaies béantes qu'étaient devenues ses orbites avant qu'il ne perdre plus de sang et n'en meure.

Puis, les Cultivateurs se retrouvèrent sur une route de terre qui menait à une petite ville. L'inscription gravée sur la roche à l'entrée du chemin était "Yi Chang". Cité Yi. Les Cultivateurs, à part ceux qui pratiquaient la Cultivation Démoniaque, frissonnèrent à cause de l'embiance plus que morbide. Plus ils avançaient, plus ils voyaient que la ville était une ville de fabrication de papier funéraire et de tombes. 

-Wǒ de zhíjué gàosù wǒ, wǒmen yīnggāi huí dào zhǔyào dàolù. (Mon instinct me dit qu'on devrait retourner à la route principale.), dit Wei-Lan WuCuo après un moment.

-Shénme běnnéng? Nín běnnéng chéngwéi gāo bǎohù mǔqīn de běnnéng? (Quel instinct? Ton instinct de mère hyperprotective?), demanda Wen Tian.

-Jiùjìng. Xiànzài gēnzhe wǒ. (Exactement. Maintenant, suivez-moi.)

Lorsqu'ils débouchèrent sur la route principale, les Cultivateurs durent empêcher les deux parents surprotecteurs de courir jusqu'à leur fils adoptif qui gisait comme un déchet dans un fossé sur le bord de la route, à moitié mort. Pendant ce temps, les Cultivateurs se demandaient sérieusement qui avait pu mettre le jeune homme qui avait mit Wen RuoHan K.O dans cet état lamentable. 

Soudain, ils entendirent des sifflotements venir vers eux, seulement pour se rendre compte qu'il s'agissait d'un Xiao XingChen aveugle, bandeau blanc comme neige sur les yeux, doux sourire sur les lèvres alors qu'il portait une jeune fille aux yeux blancs, mais pas aveugle selon Wei-Lan WuCuo et Lan YuanJing, sur son dos. Les sifflotements venaient d'elle. Xiao XingChen s'arrêta brusquement sur le bord du chemin avant de faire descendre la jeune fille et de lui dire:

-Ā Qīng wǒ néng wén dào xuèxīng wèi zài nà biān. (A-Qing, je sens l'odeur du sang. Par là.)

Puis, Xiao XingChen arriva près du corps allongé dans les hautes herbes, maculées de sang. Il tâtonna à la recherche d'un pouls et en trouva un avant de dire:

-Ràng tā dài huíqù, wǒmen bìxū zhìyù tā. (Ramenons-le, il faut le soigner.)


Prochain chapitre le 17 novembre 2020.

En Avance sur leur Époque (Mo Dao Zu Shi: WangXian)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant