WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]

8.1 Lothar

Passé.

Deity de l'Empereur Aran Val'endyr.

— On ne court pas dans les couloirs ! clama la voix de Sakari, la cheffe des Earhjas.

Je cachai mon sourire derrière mon bras et fis semblant de me gratter la nuque. Arzhel me jeta un coup d'œil amusé. La jeune princesse Nokomis Val'endyr disparut du couloir, suivie de près par deux jeunes femmes qui portaient la tenue des Earhjas. Je reconnus Tamsyn et Sydras. Tamsyn était l'Earhja qui devait suivre la santé d'Aslander. Ce dernier se trouvait derrière Arzhel et moi. Il discutait avec Rivqa, une Earhja que je connaissais depuis plusieurs années, comme Tamsyn.

— Lothar, Arzhel, veuillez vous diriger vers la salle du trône, vous y êtes attendus. Mon Prince, veuillez me suivre, votre mère aimerait vous voir.

Rivqa, une jeune femme très jolie, avec des cheveux épais et longs sur ses épaules, s'inclina face à Aslander. Elle pivota vers nous. Ses yeux d'un bleu splendide nous accrochèrent, Arzhel comme moi.

— Vous devriez vous hâter, souffla-t-elle, l'Empereur n'est pas de bonne composition aujourd'hui. Notre impératrice est faible et douloureuse.

Arzhel hocha et se pencha pour voler un baiser sur la joue de Rivqa. Elle rougit avant de le repousser, avec un rire doux qui réussit à me détendre un peu.

Cela faisait plusieurs jours que nous étions ici et que nous naviguions entre les Earhjas et la Garde de l'Empereur Aran. Nous étions assez vieux pour sortir du Fief, même si je n'étais pas pour partir sans mes deux acolytes. Ashelia et Rasler ne se trouvaient pas avec moi. Marcellus, notre Krig, ordonnait et nous nous exécutions.

— Dis à Nokomis qu'on viendra la voir ce soir, la prévins-je.

J'agitai ma main et Rivqa hocha la tête avec un sourire. Nous nous hâtâmes vers la salle du trône. Nous savions très bien que les ordres de l'Empereur restaient les plus importants. Arzhel remit en place sa tenue de membre de la Garde et me fit signe de faire la même chose. Les soldats qui se trouvaient à l'entrée de la salle du trône nous laissèrent passer.

L'immense salle qui s'ouvrit à nous abritait un tas de personnes, dont notre Empereur. Il y avait des soldats, certes, et toute la Cour de notre Kaizer. Des nantis, certains Konings, se trouvaient ici.

Arzhel se figea quand il aperçut Marcellus non loin du trône où siégeait Aran. Notre Krig était penché sur le Kaizer. Il lui murmurait quelque chose à l'oreille.

— Que fait-il ici ? s'inquiéta Arzhel immédiatement.

Je tirai une nouvelle fois sur mon plastron en cuir et déglutis. Ça n'annonçait rien de bon quand Marcellus se déplaçait jusqu'ici. Je clignai des yeux et découvris qu'il n'était pas seul. Evy Archeon se trouvait à ses côtés, immobile, le regard dans le vide, si jamais un jour il avait été habité.

— Zhel, marmonnai-je pour le faire bouger.

Il secoua sa tête et nous nous faufilâmes à travers la petite foule présente. Le regard d'Evy harponna immédiatement Arzhel qui resta le plus serein possible. Marcellus venait-il nous chercher pour nous ramener au fief ? Après seulement quelques jours ?

Nous nous retrouvâmes devant le trône, au garde-à-vous.

— Kaizer, le salua Arzhel d'une voix claire.

— Tu es sûr ? insista Aran.

Il regarda Marcellus. Ce dernier hocha simplement la tête. Puis, il descendit du trône et nous rejoignit. Notre Krig nous observa de la tête au pied. Je retins mon souffle quand Marcellus tira un peu plus sur mon plastron pour le remettre correctement en place.