11. Lothar

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Je détestais les réunions. Je détestais les réunions avec ou sans Thatcher. Surtout avec lui en fait. Je ne le supportais plus à tellement de niveaux que j'aurais aimé le bâillonner moi-même. J'étais l'un des seuls présents avec Gann dans le bureau d'Aslander. Les autres se trouvaient derrière leurs écrans. Thatcher semblait aussi énervé que quand je l'avais laissé quelques jours plus tôt avec sa rage et sa colère dégoulinantes. D'un point de vue tout à fait honnête, je m'en contrefichais que Rasler et Ashelia se baladent sur son territoire. Je le faisais depuis tellement longtemps que je ne comptais plus les fois où j'avais réglé les problèmes à sa place.

Azarus représentait Hedda. Comme toutes les fois où elle n'avait pas pu se montrer. La plupart des Konings savaient pourquoi elle ne se trouvait pas derrière son écran. Certains tenaient à elle, assez pour aller la voir, d'autres non.

Je me frottai la nuque quand Arzhel lança la conversation. Personne ne parla, c'était à Aslander de lancer les sujets les plus importants.

— Je tiens à dire quelque chose, annonça Thatcher.

Je jetai un coup d'œil à Gann qui leva les yeux au ciel le plus discrètement possible. Il était à la limite de la vidéo, donc il pouvait se le permettre. Je jetai un coup d'œil inquiet à Aslander qui haussait son sourcil très haut. Il n'aimait pas particulièrement se faire couper l'herbe sous le pied, surtout pas par Thatcher lui-même.

Le dernier Koning à avoir régné sous Aran le Fou. Je me demandais sérieusement pourquoi il se trouvait encore à ce poste. Comme j'aurais aimé le remplacer aussi simplement qu'on change les draps d'un lit. Rapide, efficace, propre.

— Thatcher, attends ton tour s'il te plaît, annonça Arzhel.

Il y eut un peu de grognements, puis Aslander prit la parole pour faire la liste des soucis. Il ne parla pas de Cartaphilus ni de la présence d'Aloysius au Deity. Personne n'en parlait, car cela effrayait beaucoup d'entre nous. Aloysius ne venait que pour faire la conversation, même s'il s'en donnait l'image.

— J'aimerais aussi recevoir tous les rapports de vos Godar, insista Aslander. C'est important et certains d'entre vous ne m'ont pas tout renvoyé. Dont toi Thatcher.

Gann haussa un sourcil dans ma direction. Je frottai mes cheveux, toujours aussi nerveux face à toutes ces histoires. J'aurais aimé être à la poursuite de Cartaphilus, j'aurais aimé qu'il nous dise tout ce qu'il savait.

— Les Godar sont censés les envoyer directement à Arzhel, répondit Thatcher. Tu m'as fait comprendre que je ne pouvais pas les utiliser comme je le désirais.

— Parce que ce sont les soldats de l'Empereur, remarqua le Conseiller.

Je sentis l'agacement d'Aslander. Thatcher profitait toujours des situations qui lui étaient favorables.

— Ce n'est pas mon plus gros problème pour l'instant, rétorqua Thatcher. J'aimerais qu'on remette au clair les limites des territoires. Car certains Konings ne prennent pas ça au sérieux.

— C'est-à-dire ? releva Aslander.

J'aurais peut-être dû lui en parler avant ? Arzhel devait sûrement être au courant. J'espérais vraiment qu'il n'allait pas nous saouler avec ça pendant des heures. Sinon, je me faisais un devoir d'aller le dévorer demain. Aux premières lueurs de l'aube. Mon lycan s'agita en moi et attira l'attention des trois autres dominants présents.

Je me raclai la gorge.

— Tu n'as aucune preuve de ce que tu avances, Thatcher, annonçai-je.

— J'aimerais que tu dises à tes chiens d'éviter de pénétrer dans ma maison, Lothar, cracha le Koning en retour. Il avait été établi que les hommes des uns et des autres ne possédaient pas l'autorisation de se balader n'importe où. Et on sait tous que Lothar ne le fait pas que sur mon territoire.

WHISPERS T2 The Whisper of my shadow [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant